Campagne Institut PANOS : Défi de l’Environnement au Mali

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Le Mali fait face à des défis environnementaux majeurs : dégradation des sols, désertification, pénurie en eau, perte de la biodiversité, changement climatique… Pour l’heure, les efforts se concentrent sur la préservation des sols et du couvert végétal ainsi que sur la lutte contre la désertification à travers la mise en œuvre du Cadre Stratégique d’Investissement pour la Gestion Durable des Terres. La Loi d’Orientation Agricole (LOA) également contribue à la gestion durable des terres. Le présent article rentre dans le cadre du partenariat entre le Journal ‘’Le Progrès ‘’ et l’Institut PANOS dans son Programme ”Médias et Communication avec les Organisations de la Société Civile”.

Environnement et politiques sectorielles 
L’environnement constitue le socle de toutes les politiques maliennes de développement rural. Néanmoins, il est souvent négligé par certaines politiques sectorielles qui ont un impact environnemental majeur, notamment les politiques énergétiques et industrielles. Les superficies cultivables s’accroissent au détriment des autres ressources environnementales : zones forestières, aires protégés, La consommation de bois reste importante.

Défi de l’Environnements
Les effets du changement climatique ne sont pas pris en compte. L’information reste très insuffisante en matière environnementale (indicateurs non renseignés). Dans le cadre des politiques sectorielles CSCRP 2010, l’environnement est correctement pris en compte, mais souvent, les principes affichés sont insuffisamment respectés lors de la mise en œuvre. Des efforts sensibles sont réalisés dans les secteurs Énergie, Développement rural, Transport et Irrigation par le gouvernement malien. Dans le domaine de l’Énergie, une étude d’impact environnemental et social (EIES) précède tout projet d’infrastructure ou d’équipement. De telles études sont réalisées dans les trois autres secteurs précités mais pas de manière aussi systématique.

     Actions menées en 2010 en matière d’environnement
Au cours de l’année dernière beaucoup d’actions ont été menées en vue de lutter efficacement contre la dégradation de l’environnement. Il s’agit entre autres de l’élaboration et la validation de 48 Plans d’Aménagement et de Gestion Simplifiée de forêts villageoises (PAGS) dans les régions de Kayes, Sikasso et Ségou (sur 50 prévus) ; la mise en œuvre des 160 PAGS existants dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso Ségou ;  la création de 30 marchés ruraux de bois et suivi de 363 marchés existants (sur 250 prévus) ; l’aménagement de 87 554 ha de forêt du domaine protégé à Kayes, Sikasso, Gao sur 100 000 ha prévus, afin d’assurer une exploitation rationnelle des forêts. Des journées de reboisement de 60 732 ha en 2010 (contre 13 363 en moyenne annuelle sur 2006-2009) ; la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement des Biocarburants (huile de pourgshère) qui permettra l’accès à un carburant à moindre coût en milieu rural.

Il a été constaté  l’avancement du projet de complexe sucrier de Markala, qui permettra la production annuelle de 30 MW grâce aux résidus de la production agricole ; Signature de protocoles pour la réalisation de 3 centrales solaires : 30 MW, 1MW et 100 KW ; Réflexions en cours pour la création d’une agence des énergies renouvelables.

 Politique Nationale Changement climatique
Un audit climat est en projet comme préalable à l’adoption d’une Politique Nationale Changement climatique. Il pourra être alimenté par le projet Évaluation des Besoins en Transfert de Technologies en matière d’adaptation et d’atténuation au changement climatique, le Mali ayant été retenue en 2010, parmi les 4 pays Africains dans lesquels ce travail sera réalisé. La Politique Nationale Changement climatique s’inscrira dans le cadre de la Stratégie nationale de Développement durable en cours d’élaboration.

La prise en compte de l’environnement dans les politiques sociales
La problématique de l’environnement est insuffisamment prise en compte dans les politiques sectorielles de réduction de la pauvreté, il s’agit notamment : dans l’enseignement fondamental, un effort a été réalisé pour la sensibilisation à la protection de l’environnement dans les programmes scolaires ; dans la
santé, les objectifs fixés et les activités menées ne prennent généralement pas en compte l’environnement même si l’on peut noter un certain nombre
d’acquis :

Il s’agit notamment de l’Existence d’une division hygiène publique et salubrité au niveau de la Direction Nationale de la Santé dont l’une des activités phare est la gestion des Déchets biomédicaux, Élaboration du document « Analyse de la Situation et l’Estimation des Besoins (ASEB) en santé et environnement », Élaboration (en cours) du Plan d’Action National Conjoint Santé et Environnement, Élaboration (en cours) d’un plan d’adaptation du secteur de la Santé aux effets néfastes des changements climatiques, Élaboration plan de gestion des déchets biomédicaux pour tous les hôpitaux et CSREF,Formation du personnel à tous les niveaux sur la gestion des déchets biomédicaux, Dotation des structures sanitaires en matériel (poubelles, bottes, gants, brouettes, etc.), Construction d’incinérateurs pour l’élimination des déchets.

Les difficultés articulées en santé et l’environnement

Les difficultés rencontrées pour articuler Santé et Environnement renvoient à
trois facteurs : Faiblesse du cadre institutionnel, Inexistence d’institut derecherche spécialisé

Insuffisance de ressources humaines spécialisées. Pour assurer une meilleure prise en compte de l’environnement dans les politiques sanitaires, le PRODESS III (2012-2016) envisage la mise en place d’un groupe thématique « Hygiène Publique et santé environnementale ».

Dans le prolongement de la prise en compte de l’environnement dans les politiques sectorielles, des initiatives spécifiques ont été prises : notamment l’appui à la création des trois aires de conservation prévues (Banzéna, Gossi et Séno mango).

Le gouvernement du Mali entend faire une sensibilisation accrue à la protection des zones protégées; Adoption par le gouvernement d’un projet de loi portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation de sachets plastiques.
Youssouf KONATE

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