Un "péril écologique" guette le fleuve Niger, troisième fleuve d’Afrique, s’est inquiété lundi à Bamako le président malien Amadou Toumani Touré lors d’un forum organisé par le Mali et la fondation de l’ex-président français Jacques Chirac.
Le fleuve Niger "est le trait d’union qui relie sept de nos régions administratives. (…). Il conditionne la vie de plusieurs millions de nos populations, en tant que source d’alimentation en eau potable et source principale pour l’agriculture, l’élevage et la pêche", a déclaré le chef de l’Etat à l’ouverture de ce forum ayant pour thème "Solidarité pour l’eau dans les pays du Bassin du Niger", qui prend fin mardi.
Ce "bassin, dans sa partie malienne, connaît deux formes de dégradation, toutes liées au processus d’érosion, dont les origines sont climatiques et anthropiques. (…). Nous avons plus que jamais besoin de cette solidarité pour conjurer le péril écologique qui guette le fleuve Niger", a dit M. Touré, en présence de ses homologues burkinabè Blaise Compaoré, nigérien Mahamadou Issoufou et tchadien Idriss Deby Itno.
Le président Deby Itno a estimé que quelque 600 milliards de FCFCA (près de 915 millions d’euros) étaient nécessaires pour prévenir ce "péril écologique" qui menace le bassin du Niger. Il a exhorté à des actions urgentes, pour éviter une situation similaire à celle du Lac Tchad, "qui n’occupe plus que 10% de sa superficie d’il y a 50 ans".
La rencontre vise à "appeler à une mobilisation en faveur du droit à l’eau et à l’assainissement dans la région du fleuve Niger et encourager la gestion solidaire des ressources fluviales", d’après la Fondation Chirac. Il faut "une traduction concrète au droit à l’eau (…), alors que 69% des populations n’ont pas accès à un assainissement de base et que plusieurs centaines de milliers d’êtres humains, dont une majorité d’enfants en bas âge, y meurent encore chaque année d’avoir bu une eau insalubre", a indiqué Jacques Chirac dans un message lu en son nom au forum par Michel Camdessus, ex-directeur du FMI.
La rencontre de Bamako se tient également à l’initiative de l’Autorité du Bassin du fleuve Niger (ABN), qui regroupe le Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Tous sont représentés aux travaux organisés dans le cadre de la préparation par l’Afrique du forum mondial de l’eau prévu à Marseille (sud-est de la France) en mars 2012.
AFP