La capitale du Banimonotié croule sous le poids des ordures et des dépôts anarchiques, conséquence du désintérêt manifeste des autorités communales pour les questions d’assainissement, d’une dégradation et d’un manque d’infrastructure d’assainissement adéquates qui entrave le bien-être de la population.
Jadis, vitrine de la région de Sikasso, la capitale du Banimonotié reconnue pour sa coquetterie d’antan est en passe de perdre cette renommée, tant le niveau de dégradation des infrastructures d’assainissement a atteint un niveau avancé.
Considéré au Mali, comme l’un des premiers cercles à connaître la décentralisation, la ville de Bougouni fut érigée en commune urbaine en 1982 sur décret présidentiel. A cette période la superficie de la ville n’était pas assez grande, et la ville ne disposait que de 3 km de caniveaux.
De nos jours, avec l’accroissance démographique, la ville s’est considérablement agrandie et dans le même temps le niveau d’aménagement des infrastructures d’assainissement n’a pas suivi le rythme d’accroissement de la population. Conséquence, de 3 Km de voirie en 1982, la ville se retrouve aujourd’hui avec moins de 2 kilomètres de voirie opérationnelle. D’où l’inquiétude des services techniques et des populations bénéficiaires. Alors tout le monde s’interroge ? A qui la responsabilité ?
L’assainissement est un indicateur très important du niveau de développement d’une ville, car seule une ville disposant d’un cadre de vie meilleure attire les touristes et donc favorise une rentée de devise à travers les industries touristiques (guides et autres antiquaires). Selon les experts environnementalistes, les villes les moins dotées en infrastructures d’assainissement font un manque à gagner énorme pour l’économie locale.
A Bougouni le diagnostic en matière d’assainissement fait ressortir :
– Un plan d’assainissement obsolète ne répondant plus à la taille de la ville et à sa démographie ;
– L’absence d’un dépôt de transit aménagé ;
– L’absence de GIE digne de ce nom disposant de moyens adéquats pour faire face quotidiennement à l’enlèvement des ordures ;
– L’insuffisance d’information et d’implication des communautés sur la gestion des déchets.
– L’insuffisance des investissements dans le secteur.
Le niveau de responsabilité dans cette crise dans la gestion des ordures est partagé car tous les acteurs doivent se sentir responsables de cette situation et envisager l’avenir, autrement dit chaque acteur et intervenant doit se poser la question de que ferions nous de nos ordures demain ?
D’abord
– Les collectivités (conseil de cercle, mairie)
Les collectivités à travers les mairies doivent insérer dans leurs budgets la prise en compte des ouvrages d’assainissement. Réviser le cahier de charge des GIE et ouvrir le secteur à d’autres GIE. Régulariser le paiement des prestations dûes aux GIE. Informer et sensibiliser les communautés sur leurs rôles et leurs responsabilités dans la gestion de l’environnement.
S’acquitter régulièrement des montants dus au GIE d’assainissement
– Les services techniques doivent :
Vulgariser autant que faire se peut et mettre à la disposition des utilisateurs et bénéficiaires les nouvelles techniques et technologies disponibles en matière d’assainissement.
– Les GIE d’assainissement doivent :
Veillez à renforcer leurs capacités d’intervention à travers l’achat d’équipements motorisés
Améliorer la qualité et l’offre de service
Informer régulièrement à travers les assemblées générales les communautés sur les nouvelles dispositions
– Les communautés doivent agir en :
S’acquittant régulièrement de leurs cotisations
S’appropriant des nouvelles techniques d’assainissement disponibles
Seule cette synergie d’actions peut nous aider à résoudre la problématique de l’assainissement dans nos villes et améliorer le cadre de vie dans nos cités.
Les collectivités doivent profiter de la présence de certains partenaires pour proposer aux financements des projets et programmes d’assainissement de grande envergure prenant en compte les préoccupations des populations.
B.S