En commune IV du district de Bamako, précisément à Lafiabougou, nous assistons à une évacuation du « Kilimandjaro », une montagne d’ordures qui est un énorme dérangement pour les habitants du quartier et environs.
Pour débarrasser les gens du tas d’ordure, la mairie du district a signé un contrat avec deux sociétés(le Togouna et l’entreprise de Abdine yattara) un contrat qui ne dure que 3mois. Mais ce qui est sûr, au bout de 3 mois ses deux dispositifs ne parviendront pas à bout du « Kilimandiaro » parce que les habitants continuent d’y jeter les ordures.
Pour faire dégager les ordures, il faut plus de moyens, plus d’engagement du district, du gouvernement et les personnes de bonne volonté. «Nous travaillons pour un contrat de 3 mois mais il n’est pas facile de finir avec ses ordures pendant une si courte durée. Nous sommes ici de 20 heures à 05 heures du matin chaque jour et on fait 8 à 10 tours. On transporte les déchets vers Kouremalé dans une grande cour, présentement il ya aucun habitant », raconte Malamine Koné, un chauffeur de Abdine Yattara.
«Nous on ne peut pas se réjouir, ni montrer notre mécontentement à cause de ce ramassage. Ça dérange les autres sinon ce n’est pas facile pour nous de voir cette montagne dégager car nous sommes là depuis des années pour chercher de quoi nourrir nos enfant », explique Diarra Coulibaly, une vieille rencontrée sur les lieux.
Le Kilimandiaro rapporte à la vieille tout ce dont elle a besoin car elle y ramasse des choses à vendre tels que les sachets plastiques. « On a aussi des clients qui les achètent pour les transformer, puisqu’ils ont un dépôt pour ça. On peut gagner de 1000 à 1 500 FCFA par jour », poursuit-elle.
Quant a Karifala Wologuème, un apprenti de Togouna , il déclare qu’il y a 18 camions Bennes pour transporter les ordures. «Nous faisons quatre tours chacun ; notre contrat est pour 10 jours et aujourd’hui nous sommes à notre 9è jour et franchement nous ne saurions dire quant il prendra fin, cela dépendra du gouvernement », affirme-t-il.
Selon Abdoulaye Namaké Sissoko, un habitant du quartier, vivre dans une situation pareille n’est pas facile, car cette montagne n’est pas au bon endroit. « Le mieux est de la déplacer vers un endroit isolé et, à ce que je vois, ils travaillent bien », dit il.
Jeanne Marie Dembélé
Djenebou Coulibaly