Le vendredi 19 septembre dernier, sur le site du dépôt de transit du CFP, en commune II, le Gouverneur du District de Bamako, Hadi Traoré a donné le signal du départ de la dernière benne transportant le dernier chargement des 12.000 m3 d’ordures qui, il y a seulement une semaine, représentaient un spectacle désolant en ces lieux de la capitale très fréquentés. L’opération, qui a commencé le 11 septembre, venait de prendre fin avec l’enlèvement de la montagne d’ordures. Cela grâce au concours d’une entreprise citoyenne, Toguna -Agro-industries.
n effet, c’est sur sollicitation expresse du gouverneur du district de Bamako, et en prélude à la commémoration du 54è anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, que le groupe Toguna Agro-industries a entrepris une campagne d’assainissement de la ville de Bamako.
Elle a été lancée le 11 septembre dernier au dépôt de transit du CFP, en commune II, par le ministre de l’Assainissement, de l’environnement et de l’eau, en compagnie du gouverneur du District, Hady Traoré.
L’opération s’est déroulée du 11 au 21 septembre. Elle a consisté à mettre à la disposition des services techniques de la voirie du district de la logistique et des ressources humaines adéquates afin d’évacuer les gigantesques dépôts d’ordures qui encombrent la capitale, permettant ainsi aux Bamakois de vivre dans un environnement sain.
Pour ce faire les responsables de Toguna ont sorti les grands moyens, à travers 35 camions-bennes, 6 engins de ramassage et une équipe de spécialistes pour l’organisation de l’évacuation des ordures.
Le tout pour un montant de 200 millions de Francs CFA. Les premières “montagnes” d’ordures ciblées ont été celles de la commune II, face au stade Modibo Keïta et de la commune V, près de l’Hôtel Olympe. Les autres suivront dans les prochains jours.
A travers cette opération (la deuxième de l’entreprise après celle de 2013), le groupe Toguna est en train de nouer un partenariat solide et appréciable avec le gouvernement.
C’est pourquoi le ministre de l’Assainissement, de l’environnement et de l’eau, Abdoulaye Idrissa Maiga, a salué et encouragé cet engagement citoyen de Toguna Agro-industries. Il a invité les autres entreprises de la place à suivre ce bel exemple.
Pour sa part, le gouverneur du District s’est réjoui de la rapidité avec laquelle les responsables de Toguna ont répondu à son appel de détresse. Il a insisté sur la pérennisation de cette action citoyenne et a invité les autres entreprises à emboiter le pas à Toguna, car, dira t-il, ” il y a de la place pour tout le monde “.
Gestion des déchets solides DANS LE DISTRICT DE Bamako :
Le Cogiam dénonce le manque de volonté des autorités
n marge des travaux de l’atelier sur la valorisation des déchets urbains solides, le Collectif des groupements intervenant dans l’assainissement au Mali ” Cogiam ” a animé une conférence de presse. C’était le vendredi 19 septembre à la Maison de la Femme de la rive gauche.
L’objectif de cette rencontre avec la presse était de mettre en exergue les actions engagées par le Cogiam pour trouver une solution pérenne aux problèmes cruciaux d’assainissement auxquels la capitale est confrontée. Pour la circonstance, le président du Cogiam, Bamadou Sidibé était entouré de Thierno Oumar Ba coordinateur des GIE de Ségou et de Kayes, Ismaila Sissoko. Les responsables du Cogiam ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer le manque de volonté des autorités par rapport à la gestion des déchets solides. Selon eux, si rien n’est fait, Bamako risque d’être englouti par les déchets d’ici quelques années. Pour trouver une solution pérenne à la gestion des déchets, Bamadou Sidibé de préciser que le Cogiam a eu à faire des propositions depuis 2009. Hélas, aucune réponse favorable n’a été donnée par les autorités. ” Si nos différentes propositions étaient prises en compte on n’ en serait pas là aujourd’hui. Pire aucun GIE n’a été associé aux programmes d’urgence d’assainissement” a-t-il affirmé. Il va plus loin en indiquant que les GIE font correctement leur mission, mais que c’est l’Etat qui n’est pas en mesure d’aménager une décharge finale.
” Les depots de transits ne répondent plus aux normes. Même la décharge de Noumoubougou qui n’est pas ouverte est dépassée. Les autorités ne parviennent pas à mettre en place un système pérenne. Alors qu’un mauvais système d’assainissement est source de maladie ” a-t-il déclaré. Il a signalé que, de l’indépendance à nos jours, aucune capitale régionale ne dispose de décharges finales sauf Sikasso. La situation devient de plus en plus critique.
C’est pourquoi, le Cogiam a tenu à faire des propositions qui s’articulent autour de la réalisation des dépôts de transit dans toutes les communes, de penser au recyclage des ordures en créant des industries de transformation, de rouvrir le dépôt de transit de la commune I, l’augmentation du nombre des camions au dépôt de transit de Médina-Coura.
Ramata TEMBELY