Assainissement : Pourquoi Bamako est toujours sale ?

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Dans le souci de rendre propre la ville de Bamako pour lui donner un nouveau visage à l’image des autres capitales, la mairie du District de Bamako a lancé, en février 2015, un projet d’assainissement avec Ozone Mali, filiale du Groupe marocain OZONE, pour un montant de 9 milliards de FCFA pour une durée de 8 ans. Un an après son lancement, Bamako peine à se vider de ses montagnes de décharges, les voies publiques sont ensablées, les agents d’Ozone, de moins en moins, visibles sur le terrain. Une situation que bon nombre de citadins ne comprennent pas. Qu’est-ce qui explique cette marche à reculons ? Reportage.

Selon le Directeur d’Exploitation, Adama Koné, au démarrage du projet, il s’agissait de désensabler toutes les voies d’abord pour une mise à niveau de toutes les grandes artères, mais aussi des routes secondaires bitumées. C’est pourquoi, les agents étaient déployés en groupe pour bien faire ce travail préalable, explique M. Koné. « Il n’y a eu ni diminution ni retrait, mais plutôt un redéploiement des agents sur le terrain pour pouvoir couvrir les quelques 375 km de routes bitumées que compte la ville de Bamako », a ajouté M. Koné.

Donc, les gens avaient l’habitude de voir des regroupements d’agents pour faire le désensablement, mais aujourd’hui ne voient par exemple qu’un agent à chaque kilomètre, parce que celui-ci n’effectue que le balayage. Alors que dans le temps, il fallait 2 ou 3 personnes pour mener les mêmes actions sur la même distance. Ce redéploiement permet de bien couvrir les grandes artères de la ville, mais également les voies secondaires bitumées, affirme M. Koné.

Sur cet aspect, les agents de terrain approchés, ont fait savoir que certains ont dû quitter parce qu’au début il y avait trop de retards de salaires. Mais, par la suite, c’est devenu régulier, précise Mme Traoré Maïmouna Diarra, la trentaine révolue. Qui se dit satisfaite du fait qu’elle arrive à joindre les deux bouts tant bien que mal avec son travail. Par contre, des agents expliquent que le travail par groupe a été réduit par mesure de rétorsion contre les bavardages. Autre explication donnée, c’est la spécificité de la vile de Bamako. D’après Ozone Mali, dans l’épicentre de la capitale, les voies sont très engorgées, certaines routes trop chargées en matière de circulation, d’autres très occupées par les gens. Ce qui leur complique davantage la tâche. Qu’à cela ne tienne, à chaque kilomètre il y a un agent pointé, chargé de faire le balayage et parfois 2 ou 3 agents en fonction des voies et des besoins, rassure le Directeur d’Exploitation. Aujourd’hui, sur le volet « Balayage » 92% des objectifs ont été déjà réalisés, s’est félicité M. Koné.

Par ailleurs, le Directeur d’Exploitation d’Ozone Mali n’a pas passé sous silence les difficultés auxquelles l’entreprise est confrontée. On retiendra de lui que, 50% des décomptes de la société ne sont pas encore payés par l’Etat, de février 2015 à nos jours. Toutes choses qui jouent sur la qualité de leurs prestations vis-à-vis des populations, mais aussi et surtout, sur les relations entre la structure et ses agents, si l’on en croit M. Koné. Et de poursuivre : « Bamako fait plus 240 000 km2 pour plus 2 500 000 habitants. La production de déchets par jour fait environ 1470 tonnes soit 2940 m3, donc cela demande des gros moyens pour mener à bien notre mission. Mais, le manque de paiement de nos décomptes de la part de l’Etat nous bloque dans notre travaille ».

Certes, l’Etat et l’entreprise Ozone Mali ont le devoir d’accomplir cette mission d’assainissement. Mais, les citoyens eux-aussi ont un rôle primordial à jouer pour y arriver. C’est pourquoi, le Directeur d’Exploitation d’Ozone Mali insiste sur l’implication et l’adhésion des populations pour la pérennisation et l’appropriation des acquis de ce projet. Pour Adama Koné, si les citoyens jettent les déchets ou déversent les ordures sur les routes parce qu’il y a une société qui est chargée de nettoyer cela, Bamako ne sera jamais une ville propre. Donc, il faut que chacun joue sa partition pour la sauvegarde de l’environnement, c’est-à-dire de la santé, gage de tout développement.

Ahamadou Touré

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9 COMMENTAIRES

  1. Ma conviction est que Bamako ne sera jamais propre si le Bamakois n’est pas propre et dans le corps et dans la tête surtout.

  2. Pourquoi Bamako est sale ??
    Simplement parce que le Bamakois est sale.
    Les responsables de la ville de Bamako sont sales.
    Les membres du gouvernement qui tous les jours côtoient cette saleté sont sales.

    Le Mali malgré le chomage et la pauvreté a trouvé le moyen de donner 9 milliards à une entreprise etrangère pour nettoyer la ville. Où est la logique dans cette demarche ?
    Si les Maliens ne sont plus capables de se rendre propre, peut on raisonnablement leur demander autre chose

  3. Il y a trop de probleme a Bamako…chaque jour ce sont des camions en panne qui campent sur le groudron. Un exemple: Il y a un camion qui est parque au milieu du goudron face a la Station Shell vers Stade 26 Mars…depuis une semaine. Le proprietaire du camion n’a pas a s’inquieter pour deplacer son camion de la route publique….car il n y a pas d’autorite dans ce pays! Comment de tels comportementspeuvent exister dans un etat digne de ce nom?!!!! 😯 😯 😯 😯 Ou est la police??? Quelle malediction!!!

    • Un autre camion est en panne au niveau du rond point dit de Magnambougou( Mairie de de Sokonico) il y était encore quand je passais ce matin.

  4. @Corniche1
    je suis tout à fait d’accord avec toi. l’incivisme dans ce pays gagne du terrain tous les jours que Dieu a créés. tu as omis les sachets d’eau, les coques d’arachides etc…

    • Wallaye Fifion Ribana on en oublie volontiers. Ceux qui dirigent n’ont aucune ambition pour notre capitale, manquent de vision et dire qu’ils ne tarissent pas d’éloges sur les autres capitales qu’ils visitent..

  5. Bamako ne sera jamais propre tant que le Bamakois lui même est sale et la propriété est une question d’éducation. On a encore du chemin à faire pour que le civisme soit une réalité dans ce pays. On jette des peaux de bananes d’orange par dessus bord des véhicules sans aucune gêne .Quant au désensablement des voies, il restera une utopie tant qu’on ne change pas de système de bitumage, il y a lieu dire faire un raccordement en béton entre la bitume et les faussées adjacentes, je ne suis expert en la matière mais on voit cela dans tous les pays. On peut dire que cette mesure a été observée lors la réfection du Boulevard du 22 Octobre. Faites le constat il y a mois de poussière.

    J’attends le point de vu de mon très cher Pkagame sur cet article

    • Bamako est sale, cela est normal et ne vous étonnez pas, rendez Bko aux Bamakois. De 1999 à maintenant combien de champs dans les périphéries de la ville ont été détruits par les maires venus des villages (togoda) pour en faire des lots à leurs compatriotes ruraux (l’exode rurale). Et de nature nous savons tous que les brousses-men sont sales, égoïstes, méchants, voir hypocrites, ce sont ces maux qui gangrènent ma ville (Bamako tè bè sigui yoro yé) .

    • Bamakois est sale et la propriété est une question d’éducation tu as raison corniche1 mais sache que cela est récupérable si notre gouvernement était propre, sévère, jaloux du développement des autres payes, qui pense à sa pauvre population et non à sa poche, aujourd’hui le mali a besoin d’un président style toma Sankara qui pense à l’amélioration de la vie des populations, qui est sévère positivement.

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