Assainissement à Bamako : LA Dsuva, l’arme fatale pour faire oublier Ozone

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Les populations sont appelées a adhérer a la nouvelle dynamique enclenchée par la délégation spéciale de la mairie du District pour faire de la capitale une ville coquette ou il fait bon vivre

Dans les rues animées de Bamako, derrière l’effervescence quotidienne, un problème visible et omniprésent menace la santé publique et l’environnement : l’insalubrité. Entre eaux usées déversées à ciel ouvert, une gestion souvent anarchique des déchets et un manque criard d’infrastructures, notre capitale peine à assurer des conditions de vie paisibles aux populations. Faut-il le rappeler, les autorités avaient jeté leur dévolu sur la société privée de nettoyage Ozone Mali qui, malgré d’importants moyens mis à sa disposition, n’est pas parvenue à assainir le District de Bamako. Existe-t-il vraiment des solutions durables et adéquates à cette situation critique ?

Nombre de citoyens sont optimistes, au regard des actions en cours. En effet, force est de constater qu’avec l’installation d’une délégation spéciale à la tête de la mairie du District de Bamako, d’importants progrès ont été réalisés et sont visibles sur le terrain. Dans une capitale comme Bamako, où la croissance démographique et l’urbanisation galopante exercent une forte pression sur les infrastructures, il est plus qu’essentiel d’investir dans des solutions d’assainissement durable pour protéger la population et son environnement.

C’est pourquoi, la mairie du District de Bamako, à travers la Direction des services urbains de voirie et d’assainissement (Dsuva) a fait de l’assainissement une priorité absolue. Dans sa dynamique enclenchée contre l’insalubrité, la Dsuva est persuadée qu’un assainissement efficace améliore le confort des populations tout en lui évitant d’attraper des maladies liées à la saleté.

Le président directeur général du Groupement d’intérêt économique (GIE) «Alliance» est du même avis. Pour Alassane Traoré, depuis la mise en service de la voirie, il y a une nette amélioration dans l’assainissement. Bien que son GIE n’ait pas de relation directe avec la Dsuva, celui qui a déjà plus de 10 ans d’expérience dans le ramassage d’ordures indique que la voirie est aujourd’hui un acteur incontournable dans la propreté de la ville.

Il indique aussi que sa société tisse une bonne relation avec la délégation spéciale de la mairie de Kalaban-Coro. «À chaque fois qu’on sollicite les responsables de la mairie par rapport à un problème, ils font tout pour nous satisfaire», fait-il savoir. Néanmoins, il considère que les responsables de cette mairie doivent accentuer les efforts par rapport au désensablement de la route de Kabala, car cette route reste très ensablée et très dangereuse pour les motocyclistes. Le lieutenant-colonel Sékouba Traoré est le directeur des services urbains de voirie et d’assainissement. Il confie que sa structure joue un rôle très important dans l’assainissement du District de Bamako. «Quand on prend la chaîne d’acheminement et celle du traitement des déchets, il y a la pré-collecte qui est faite pratiquement de porte-à-porte.

De gros efforts de désensablement et de balayage des grandes chaussées sont en cours

Il y a aussi la collecte et l’évacuation au niveau des dépôts de transit», explique l’officier supérieur. Aussi, tous les dépôts de transit sont gérés par la mairie du District à travers la Dsuva. «Au niveau de la pré-collecte, nous avons constaté un peu partout des défaillances qui se traduisent par l’état d’insalubrité des rues, des chaussées et autres», révèle Sékouba Traoré. Et de rappeler l’effort qui est en train d’être fait, notamment le lancement, il y a environ un an, des activités de désensablement et de balayage des grandes chaussées. Alassane Djiguiba est le propriétaire d’un kiosque de vente de téléphones en face de la route des 30 mètres à Kalaban Coura, en Commune V du District de Bamako.

Il affirme que cette voie était très ensablée. «Aujourd’hui, nous voyons tous les efforts qui sont faits pour désensabler les routes. Il m’arrive de voir fréquemment la brigade nocturne de la voirie au four et au moulin pour assainir ce tronçon», témoigne-t-il. Le quadragénaire félicite la Dsuva dans sa lutte enclenchée contre l’insalubrité dans le District de Bamako.
une vingtaine de dÉpÔtS- À Sébénicoro, en Commune IV du District de Bamako, le constat est le même. Le personnel de la Dsuva est constamment sur cette artère très fréquentée pour la rendre propre. Djibril Diarra est gérant d’un café en face de ce grand boulevard. Le trentenaire avoue que grâce au travail de la voirie, les populations riveraines sentent moins la poussière, car les routes sont tout le temps balayées.

«La Dsuva fait un travail remarquable dans la lutte contre l’insalubrité. Nous devons l’accompagner dans cette tâche de tous les jours», dit-il, invitant ses concitoyens à ne pas jeter les ordures sur les voies et les chaussées. S’exprimant sur les dépôts de transit, le lieutenant-colonel Traoré reconnaît qu’ils ne sont pas suffisants. «Nous sommes en train de revaloriser les dépôts qui existent déjà. Récemment, nous avons fait la réception provisoire des travaux de reconstruction du mur de la clôture du dépôt de transit de Darsalam, un quartier situé en Commune III du District», se félicite le directeur de la Dsuva, ajoutant qu’il est prévu la création d’une vingtaine de dépôts de transit dans le cadre du projet de résilience urbaine de Bamako (Pruba).

Selon Sékouba Traoré, avec l’installation de la délégation spéciale à la tête de la mairie du District de Bamako, la Dsuva va impacter de façon positive l’assainissement de la ville de Bamako. «Nous nous sommes investis pour cette cause et avec l’adhésion des populations, dans un futur proche, Bamako sera une ville propre», assure-t-il, avant d’expliquer que tout est mis en place pour mener à bien ce travail confié à sa structure.

Le lieutenant-colonel Traoré précise que le gros du financement de son service est sur fonds propre à travers le budget de la mairie du District de Bamako. «Il arrive que des partenaires nous aident. Ce fut le cas, il n’y a pas longtemps du Pari mutuel urbain (PMU) qui nous a offert trois camionnettes dans le but de nous épauler dans notre mission régalienne d’assainissement», informe-t-il.

Le directeur de la Dsuva invite les populations à adhérer à la nouvelle dynamique d’assainissement de la ville de Bamako, en accompagnant les initiatives de rendre Bamako propre et ne pas jeter des ordures sur les trottoirs et les terre-pleins centraux (le séparateur central entre les voies de circulation généralement de sens contraire). Il exhorte également les populations à s’inscrire dans les groupements d’intérêts économiques spécialisés dans le ramassage d’ordures pour que les déchets de leurs ménages puissent être acheminés au niveau des dépôts de transit à partir desquels la Dsuva s’occupe de l’évacuation au niveau des décharges finales.

Par rapport au dépôt d’ordures se trouvant sur la colline de Badalabougou, (colline du savoir), le directeur de la Dsuva précise que le site est anarchique et non formel. Il est clair que la cohabitation de ce dépôt avec l’espace universitaire et des (collèges autour) est compliquée. «Il y a quelques mois, la direction des services urbains de voirie et d’assainissement est intervenue, parce que les déchets étaient descendus de la décharge jusqu’à obstruer la route. Nous avons fait une opération de 48 heures pour évacuer ces déchets et rétablir la chaussée», rappelle Sékouba Traoré.

Toujours par rapport à ce dépôt anarchique, Sékouba Traoré explique qu’avec la mairie de la Commune V, il y a une campagne de sensibilisation en cours afin de dissuader ceux qui viennent déverser les ordures pour la plupart la nuit sur ce site. «Après cette phase de sensibilisation, s’il y a toujours des récidivistes, nous passerons à l’étape de la sanction, car nous estimons qu’on ne peut pas continuer à déverser des ordures à cet endroit», prévient-t-il.

Il faut l’implication de tout le monde pour reconquérir le statut de Bamako d’antan, c’est-à-dire Bamako la ville coquète. La Dsuva met, en effet, des politiques en œuvre pour redonner cette image de ville coquète à notre capitale. Par exemple, au niveau de certains points stratégiques comme Dibidani, Dabanani, l’ex-voirie ou l’auto gare de Djicoroni para, des caissons (Grosses poubelles) d’une capacité de 20 à 10 ou 7 mètres cubes sont visibles pour permettre aux usagers d’y mettre leurs ordures. Parallèlement à cela, un projet est en cours d’élaboration dont la mise en œuvre permettra de mettre des poubelles dans tout Bamako pour amener les populations à ne plus jeter les sachets et autres déchets sur les routes.

Abdoul Karim COULIBALY

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