Du 26 novembre au 02 décembre dernier se sont tenues au Centre Nyéleni de Sélingué, des conférences internationales sur les changements climatiques et sur l’ Alliance pour une autre révolution verte (AGRA). Initiées par des acteurs d’Organisations non gofernementales africaines, européennes et américaines, ces rencontres visent à amener les pays africains à discuter et partager les expériences et points de vue afin de s’adapter aux changements climatiques. De même, s’informer, se former pour prendre position contre la vision de l’AGRA , en est un grand enjeu des conférences, a dit l’organisateur principal, Mamadou Goïta, socioéconomiste et directeur général de l’Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement (IRPAD) à Bamako. Ce meneur du front du refus pense que l’Alliance pour une révolution verte en Afrique des Fondations Rockefeller et Bill et Melinda Gates ne résoudra pas les problèmes de pauvreté et de la faim en Afrique subsaha-rienne.
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On se rappelle que la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill et Melinda Gates ont récemment annoncé leur Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), avec un budget de 150 millions de dollars US. Ceci a provoqué des critiques immédiates, car leur projet ne prend pas en compte les échecs de la révolution verte originale. Les créateurs d’AGRA insistent sur le fait que l’initiative fera du bien aux agriculteurs pauvres du continent africain qui –selon leur évaluation- avaient été négligés jusqu’ici par la première révolution verte.
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Cependant, Diamantino Nhampossa, membre du Syndicat national des paysans (UNAC) au Mozambique et de Via Campesina en Afrique, initiateur de la Conférence sur la souveraineté alimentaire au Mali, pense que la révolution verte 2.0 constitue « une menace pour les paysans, les semences et les moyens de subsistance du continent. Plutôt que de reconnaître la mine de connaissances que gèrent les paysannes et les paysans depuis des millénaires, l’introduction de semences hybrides et de solutions technologiques va détériorer encore plus les systèmes de production proprement paysans. »
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Abondant dans le même sillage, Mamadou Goïta, l’un des organisateurs du Forum social africain et du Sommet sur la souveraineté alimentaire cette année, voit aussi le besoin d’un leadership paysan. « Les scientifiques internationaux qui débarquent en Afrique n’ont pas l’air de se rendre compte que les agriculteurs sont organisés. Ils disent qu’ils adoreraient travailler avec eux, mais que c’est impossible parce qu’ils trop occupés et trop éparpillé », ironise Goïta qui fait valoir que « les agriculteurs ont toujours été organisés à l’échelle de la communauté et ils sont de mieux en mieux organisés dans leurs propres structures à l’échelle nationale. Dans des pays comme le Mali, les agriculteurs constituent une force réelle avec laquelle il faut compter. Il ne fait aucun doute que les agriculteurs n’acceptent plus de se soumettre à ce que d’autres estiment valable pour l’agriculture africaine. »
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