Le 29 décembre 2022, le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Modibo Koné, a présidé deux évènements phares de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN), sise à son nouveau siège à N’Tabacoro, dans la Cour des Eaux et Forêts. Il s’agit de la coupure du Ruban symbolique du nouveau siège de l’ABFN suivie de la 20ème session ordinaire du conseil d’administration de l’agence. C’était en présence du Directeur général de l’ABFN, Abdourahamane Oumarou Touré ; du personnel de l’ABFN ; des éléments des Eaux et Forêts et les membres du Conseil d’administration. Si le nouveau siège de l’agence a été construit à 1. 379. 953. 540 Fcfa, entièrement financé par le budget national, le budget 2023 de l’agence a été arrêté par les administrateurs à 6. 049. 196. 277 Fcfa contre 6. 758. 487. 060 Fcfa en 2022, soit une réduction de 10,49%.
Le joyau est un bâtiment de R+3 avec les commodités requises, bâti sur une superficie d’un demi hectare, pour optimiser le rendement des agents de la Direction générale de l’ABFN. Le bâtiment comprend : 70 bureaux ; 4 salles de réunion ; 2 salles de formation ; 4 salles de laboratoire ; 3 salles pour le futur observatoire consacré au suivi du fleuve ; 1 salle de cafeteria ; 1 salle d’archives ; 1 salle locale pour chauffeurs ; 3 magasins ; et 14 toilettes. Le coût de la réalisation de cette bâtisse, selon le ministre Modibo Koné, est de 1. 379. 953. 540 Fcfa entièrement financé par le budget national. Outre la Direction générale, le nouveau bâtiment accueillera l’Unité de gestion du produit de réhabilitation économique et environnementale du fleuve Niger. Toutes choses, selon le Directeur général de l’ABFN, qui feront économie sur les contrats-bails dont souffre l’agence.
S’agissant de la 20ème session ordinaire du conseil d’administration de l’ABFN, Modibo Koné a fait savoir qu’il se tient à un moment où le pays cherche une sortie heureuse de la triple cirse politique, sécuritaire et sanitaire dont les conséquences se trouvent être exacerbées par les bouleversements géopolitiques et géostratégiques actuels, dont les impacts socioéconomiques n’ont épargné aucun secteur. De même que, dit-il, les difficultés budgétaires de 2022, avec les sanctions économiques imposées au pays par la CEDEAO et l’UEMOA. Malgré ces difficultés qui ont entravé la mise en œuvre des programmes d’activités des structures techniques, notamment l’ABFN, se réjouit Modibo Koné, l’agence a pu exécuter quelques actions majeures de son programme.
Ainsi, dit le ministre Koné, au titre du financement intérieur, on cite la réception définitive du lot 2 relatif au curage du Diaka dans le cadre du projet d’aménagement des berges du fleuve Niger à Diafarabé ; la réalisation de 18 missions de surveillance et de contrôle sur le fleuve Niger et ses affluents ; l’achèvement des travaux de construction du siège de l’ABFN ; la poursuite des activités de communication/sensibilisation et de plaidoyer, etc. Dans le cadre du financement extérieur, ajoute le ministre Koné, les activités réalisées sont entre autres, l’audit technique des travaux de réhabilitation des quais de Ké-Macina et de Diafarabé ; l’audit des comptes 2021-2022 du projet de réhabilitation économique et environnementale du fleuve Niger ; la réception définitive des travaux de réhabilitation des quais de Macina et Diafarabé, des 27 balises de marquage installées sur le chenal navigable du tronçon Macina-Akka et de l’engin de sauvetage et de dépannage des bateaux/ bâtiments en détresse; la réception provisoire de 32 microprojets au profit de 1062 bénéficiaires dont 650 femmes et la sélection de 38 autres nouveaux pour financement ; la réalisation des études de faisabilité et l’élaboration des instruments de sauvegardes environnementales/ sociales et des documents de procédures et gestion du projet de restauration et de résiliences des paysages (PRRP-Mali) ; la participation aux COP 15 et 27 sur la désertification et le climat en Côte d’Ivoire et en Egypte et au 9ème forum mondial de l’eau à Dakar, au Sénégal.
Pour la réalisation des activités, dit Modibo Koné, le budget 2022 de l’ABFN est de 6.758 487 060 Fcfa. Sur la base du budget approuvé, dit-il, le niveau d’exécution par type de financement au prorata des mandats et contrats payés et à payer, au 31 décembre 2022, est le suivant : financement intérieur du budget d’Etat (tous chapitres confondus) : 15, 76% ; financement extérieur du budget d’Etat (fonds IDA) : 45%. Ainsi, dit le ministre Koné, le niveau global d’exécution du budget 2022 est de 36,39%, soit une liquidation de 2. 459. 809. 825 Fcfa. Les résultats obtenus en 2022, dit le ministre Modibo Koné, sont en deçà de nos ambitions de sauvegarde du principal cours d’eau nourricier du pays. D’où la nécessité d’améliorer conséquemment les dotations budgétaires pour mieux aborder l’année 2023.
Ainsi, poursuit Modibo Koné, la mise en œuvre du contrat annuel de performance 2023 se fera suivant un certain nombre d’activités pertinentes, à savoir la poursuite de la mise en œuvre du PREEFN ; la poursuite des missions de surveillance du fleuve, de ses affluents et de suivi de la qualité de l’eau du fleuve Niger au Mali ; l’organisation de deux grands évènements : un colloque international sur le bassin du fleuve Niger et une table ronde de financement du plan d’investissement du programme national de sauvegarde du fleuve Niger ; l’intensification des activités de communication , de sensibilisation et de renforcement des capacités des acteurs locaux et du personnel de l’agence ; la poursuite du processus d’élaboration d’une nouvelle opération pour la restauration et la résilience des écosystèmes, avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale dans le cadre de la mise à l’échelle du PREEFN.
Pour la réalisation dudit contrat annuel de performance, le budget prévisionnel 2023 de l’ABFN a été fixé par les administrateurs à : 6.049.196.277 Fcfa contre 6.758.487.060 Fcfa en 2022, soit une réduction de 10,49%. Ainsi, le budget 2023 est constitué à 16, 60% de financement intérieur, soit un 1.004.410. 600 Fcfa et 83,40% de financement extérieur, soit 5.044. 785.677 Fcfa, contre respectivement 29, 43% et 70,57% en 2022. « Le principal enseignement à tirer de la structure du budget 2023 est la nette augmentation du financement extérieur contre la réduction drastique du financement intérieur. L’autre enseignement, et non des moindres, est qu’à la fin des projets de Diafarabé et de construction du siège de l’ABFN, les nouvelles actions proposées n’ont pas reçu de dotation sur le budget spécial d’investissement. Cette situation mérite une plus grande attention de la part des pouvoirs publics, dans un contexte de budget en mode programme, où les résultats sont appréciés à l’aune des moyens mis à disposition », a souligné le Ministre Koné.
Hadama B. FOFANA