Protéger les petites exploitations familiales, qui produisent plus de 80% de l’alimentation en Afrique contre les changements climatiques. Voilà l’objectif principal du projet «Adaptation de la petite agriculture paysanne aux changements climatiques» (ASAP), qui vient d’être porté sur les fonts baptismaux.
D’un montant de 11 millions de dollars américains, soit 5,5 milliards de FCFA, le projet va intervenir dans des cercles de Kita, Bafoulabé et Kéniéba dans la région de Kayes et les cercles de Yanfolila, Sikasso et Bougouni pour la région de Sikasso. Financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), le projet «Adaptation de la petite agriculture paysanne aux changements climatiques» aura une durée de 4 ans.
Fruit de la volonté du Gouvernement de la République du Mali et du FIDA, ASAP va améliorer aussi la résilience des petites exploitations paysannes, par des actions concrètes et des pratiques agricoles éprouvées, pour maintenir, voire augmenter, les niveaux de production et de productivité agricoles.
Dans le domaine des énergies renouvelables, ASAP vise à transférer une gamme très variée de technologies et à fournir des services renforçant la capacité de résilience d’au moins 65 000 petits exploitants. A cet effet, le projet va installer 600 bio-digesteurs et des équipements photovoltaïques au bénéfice de 4000 ménages, permettant ainsi d’éviter l’émission de 9 000 tonnes de CO2.
Pour Dr Bino Teme, Coordinateur du projet, ASAP n’est pas un projet à part, mais a été conçu pour être intégré au PAPAM, afin que l’accroissement de la productivité rime avec la gestion durable des ressources naturelles et la préservation de l’écosystème, sans oublier l’économie d’échelle en matière de partage des coûts et de la mise en commun des ressources financières et matérielles.
Dans son intervention, le représentant du FIDA au Mali, Philippe Rémy, a expliqué que le portefeuille du Mali au FIDA est l’un des plus importants d’Afrique de l’Ouest. Tout en rappelant les pays contributeurs au Fonds, Philippe Rémy, a soutenu que le FIDA intervient au Mali à travers 5 projets, dont 4 sont actifs.
La prise en compte de la dimension environnementale est très importante pour de tels projets. C’est pourquoi le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa s’est réjoui, au lancement de l’ASAP, que des volets comme la réhabilitation des terres agricoles, la protection de la faune et l’exploitation des ressources en eau dans le cadre d’une gestion rationnelle, entre autres, soient pris en compte dans le projet.
En procédant au lancement du projet, le ministre délégué chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité Alimentaire, Nango Dembélé, a rappelé que le projet ASAP faisait partie intégrante du Programme d’Accroissement de la Productivité Agricole au Mali (PAPAM). Pour le Dr Nango Dembélé, le projet est d’autant plus important pour notre pays que le Mali est un pays sahélien durement touché par les changements climatiques.
Signalons que le FIDA a démarré ses activités au Mali en 1982 et que, depuis, il a financé une douzaine de projets, pour un coût total de 488 millions de dollars US.
Yaya Samaké