L’Hôtel de l’Amitié a abrité, le lundi 12 février, la cérémonie d’ouverture du 19ème congrès de l’Association africaine de l’eau (AAE). Ladite cérémonie était présidée par le premier ministre SoumeylouBoubeyeMaïga, en présence du ministre de l’Énergie et de l’Eau, MalickAlhousseini, son homologue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Keïta Aïda M’Bo.
Le maire de la commune II du district de Bamako, Abba Niaré, dans son discours de bienvenue, s’est réjoui de la tenue de cette assise de l’AAE dans sa commune. Et d’inviter les acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement à créer un réseau des maires pour l’accès à l’eau et à l’assainissement. Aussi, il a réaffirmé son engagement pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement durable (Omdd).
À sa suite, le président du 19ème congrès de l’AAE et non moins directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep-sa), Boubacar Kane a rendu un vibrant hommage à l’AAE pour avoir accordé sa confiance en le Mali. Selon lui, le thème : « Accélérer l’accès à l’assainissement et à l’eau pour tous en Afrique face au défi du changement climatique » est d’actualité. Car, dit-il, plusieurs études scientifiques ont prouvé que le changement climatique a un impact sur les ressources en eau.
Par rapport à l’accès à l’assainissement, il dira que plus de 60 % des personnes dans le monde ne disposent pas encore d’assainissement adéquat. Pour renverser cette tendance, ajoute-t-il, les autorités maliennes ont pris certaines dispositions institutionnelles à travers la création de la Somapep-sa, de la Somagep-sa et de l’Angesem.
Pour sa part, le président de l’AAE, Abderrahim El Hafidi, a indiqué que le 19ème congrès de son organisation vise à promouvoir l’accès à l’assainissement et à l’eau pour toute l’Afrique. À le croire, notre continent subit de plein fouet les effets du changement climatique. « Du fait du changement climatique, l’eau devient de plus en plus rare en Afrique. Ainsi, la rareté et la répartition illégale des ressources en eau contribuent à la dégradation de la qualité de l’eau.Plus de 400 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’eau potable. Le manque à l’assainissement est l’un des facteurs aggravants des maladies hybrides », a-t-il indiqué.
Afrique pourvue d’eau et les Africains dépourvus d’eau
Quant au président du Conseil mondial de l’eau, Loïc Fauchon, il a fait remarquer que l’Afrique est pourvue d’eau et les Africains sont dépourvus d’eau. Face à la crise de l’eau, il a exhorté les congressistes à se focaliser sur les causes du manque d’eau et d’assainissement, car dit-il, des milliers d’enfants continuent de mourir de la soif dans le monde.
Prenant la parole, le ministre de l’Énergie et de l’Eau a laissé entendre que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène reste un défi majeur pour le continent africain. Et de renchérir qu’environ 26,7 % de la population en Afrique n’avait pas accès à l’eau potable. Ainsi, le manque d’assainissement s’avère un problème de santé publique au même titre que le paludisme et la diarrhée.
Pour le ministre, les impacts du changement climatique sont particulièrement forts et même drastiques à certains endroits d’Afrique, surtout en relation avec la disponibilité de l’eau. En d’autres termes, souligne-t-il, plusieurs pays africains en particulier les pays sahéliens se battent déjà contre des conditions semi-arides et contre la désertification qui se manifestent à travers des sécheresses périodiques et l’entière dépendance de l’accès à l’eau à la seule pluviométrie et aux cours d’eau naturels.
D’après lui, depuis quelques années, le Mali subit les effets néfastes du changement climatique. Ainsi, plusieurs secteurs notamment l’eau et l’assainissement se trouvent concernés par les impacts de ce phénomène avec des incidences significatives sur les économies et sur la sécurité alimentaire.
Au Mali, les pluies apportent 350 milliards de mètres cubes d’eau par an
Il ajoutera que notre pays recèle d’importantes ressources en eau, tant de surface que souterraine. « S’agissant des eaux de surfaces, les pluies apportent environ 350 milliards de mètres cubes d’eau par an. Le réseau hydrographique constitué des fleuves Niger, Sénégal et leurs affluents ainsi que la Volta draine entre 60 et 110 milliards de mètres cubes d’eau par an. Les eaux de surface non pérennes, emmagasinées dans des sites naturels, sont estimées à environ 15 milliards de mètres cubes d’eau. Quant aux ressources en eaux souterraines, elles sont estimées à 2 700 milliards de mètres cubes, avec un taux annuel de renouvellement de 66 milliards de mètres cubes », a-t-il fait savoir.
À l’entendre, d’importants défis existent dans le secteur de l’eau potable, de l’hygiène et de l’assainissement, car les principaux cours d’eau et leurs affluents, malgré leur pouvoir auto épurateur, sont de plus en plus soumis à diverses sources de pression, déchets organiques, eaux usées, produits phytosanitaires, effluents industriels, exacerbant le phénomène de pollution des eaux de surface. Selon lui, la couverture nationale en eau potable est de 68 %. En ce qui concerne l’assainissement ce taux est de 25 %. « Le Mali a fait de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, l’une des priorités de ses actions de lutte contre la pauvreté. L’eau est une condition fondamentale de la dignité et de la survie de l’homme et un facteur de promotion de la paix et du développement entre populations en partage d’un bassin aquifère », a-t-il conclu.
Mama PAGA