Le Projet devra faire avec un milliard de Fcfa en moins, mais ses principales actions sont préservées.
La coopération tripartite entre notre pays, le Royaume du Danemark et la Suède a donné naissance à un programme triennal intitulé Projet « Appui dano-suédois au Programme sectoriel eau et assainissement », connu sous le sigle PADS-PROSEA. Ce programme était initialement prévu pour être exécuté sur une période de cinq ans et son financement était assuré par les deux partenaires européens. Malheureusement les événements de mars 2012 et la crise institutionnelle qui s’en est suivie ont freiné le démarrage effectif des actions. Aujourd’hui, le programme va être repris, mais sous une forme réajustée. Sa mise en œuvre devra en effet s’effectuer désormais à travers le seul financement danois, la Suède ayant retiré son appui.
Il faut donc adapter les ressources financières aux ambitions du programme. Cette nécessité est au centre d’un atelier dont les travaux se sont ouverts hier à l’hôtel Olympe. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Mamadou Frankaly Keïta et s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Royaume du Danemark au Mali, Anders Garly Andersen, du président directeur général de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), Adama Tiémoko Diarra et de plusieurs responsables de l’entreprise.
Le présent atelier va se pencher sur les voies et moyens devant permettre à la mise en œuvre du projet en tenant compte des nouveaux contextes techniques et financiers, a expliqué le premier responsable de la SOMAPEP. Selon le PDG de l’entreprise, il s’agira de réfléchir à une nouvelle programmation des activités du projet. « C’est un exercice important. Car avec le retrait de la Suède, il faut revoir les modalités techniques et financières, d’autant plus que nous n’avons qu’un seul partenaire financier. Donc, il va y avoir un gap d’un peu plus d’un milliard de Fcfa, sur les huit milliards représentant le fonds initialement prévu pour le budget du programme », a indiqué Adama Tiémoko Diarra.
LA CONVERGENCE DES VISIONS – Projet ambitieux, le PADS-PROSEA vise l’amélioration de la couverture des besoins en eau potable en milieu urbain dans les centres de Sikasso, Koutiala, Kati et Kayes. Il permettra de développer les capacités de la SOMAPEP en charge de gérer le patrimoine des infrastructures d’hydraulique urbaine par la planification stratégique des investissements dans les centres de l’intérieur et de renforcer la coopération des collectivités avec la Société. L’organisation du présent atelier est la suite logique de la signature de l’avenant n°1 à la Convention de financement conclue entre nos deux pays en août dernier. Quelques jours plus tard, une convention de maîtrise d’ouvrage sera conclue entre le partenaire financier et la SOMAPEP, consacrant ainsi la reprise effective de la coopération pour la mise en œuvre du programme.
Le financement de la sous composante hydraulique urbaine de ce programme portera essentiellement sur la réalisation de 37 forages de reconnaissance pour l’alimentation en eau potable et l’équipement en forages d’exploitation d’environ 15 de ces ouvrages dont le débit aura été jugé suffisant. Les travaux de renforcement des installations d’adduction d’eau potable (AEP) dans les villes de Sikasso, Koutiala, Kati et Kayes et l’élaboration des plans directeurs d’alimentation en eau potable des centres situés dans ces localités et du plan directeur consolidé de la SOMAPEP figurent également sur l’agenda du programme.
Pour l’ambassadeur du Royaume du Danemak, Anders Garly Andersen, la mise en œuvre de cette sous composante hydraulique du programme traduit les bons rapports de coopération, mais aussi et surtout de la convergence de visions de nos deux pays en matière de développement socioéconomique. Le Danemark accorde beaucoup d’importance à l’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement qui, du point de vue du diplomate, constitue un aspect essentiel à la lutte contre la pauvreté. Anders Garly Andersen a, par ailleurs, salué les efforts du gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie de nos populations en général et particulièrement pour l’accès à l’eau potable.
Le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Mamadou Frankaly Keïta, a remercié de son côté le partenaire financier pour son accompagnement constant au processus de développement dans notre pays. Il a souligné la pertinence du programme qui, de son point de vue, répond aux objectifs du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP). Saluant l’initiative, le ministre a indiqué que cet atelier constitue un symbole fort qui consacre la reprise effective de l’aide publique au développement après une année éprouvante pour notre pays. Il a enfin exhorté les responsables à plus d’analyse critique et de réflexion en vue d’aboutir à une stratégie de planification devant permettre une bonne mise en œuvre du programme.
L. DIARRA