21ème conférence de Paris sur le climat : Les grands axes de la contribution du Mali

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La conférence des parties de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (Ccnucc), désignée sous l’acronyme COP21, qui se tient aujourd’hui en France va réunir plus de 150 chefs d’Etat et de gouvernement autour des problématiques du changement climatique et de l’émission des gaz à effet de serre. L’enjeu principal de la COP 21 est d’établir un diagnostic et se mettre d’accord sur des actions à mener afin de limiter la hausse des températures à 2°C d’ici à la fin du siècle. Pour arriver à un accord mondial, cette conférence a convié pratiquement tous les Etats du monde: quelques 40.000 participants sont ainsi attendus au Bourget.

Notre pays sera représenté à cette rencontre internationale par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Le Mali, pour sa part, en tant que puits de carbone, va contribuer au maximum à l’ambition collective de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Dans la contribution que le Mali va présenter à Paris, on note  la création d’un fonds vert, déjà fonctionnel à hauteur de 5 milliards de F CFA. Il s’agit pour le Mali de mettre en œuvre, à travers ce fonds, des projets d’adaptation pour une économie verte à côté des projets concernant l’atténuation.

L’année 2015 est incontestablement marquée par le changement climatique avec l’organisation, en décembre prochain, de la conférence internationale des Parties qui se tient à Paris, et qui ambitionne de construire un nouvel ordre mondial sur le changement climatique. Le Mali a préparé activement cette conférence à travers non seulement la sensibilisation de l’opinion publique au bon respect des engagements auxquels le gouvernement va souscrire, mais aussi et surtout l’élaboration de la contribution nationale. A l’occasion d’une conférence d’information,  tenue le 16 novembre dernier,  le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Ousmane Koné, a rappelé que l’heure est à la mobilisation de toutes les couches de la société pour imposer à l’ensemble des pays de la planète des règles contraignantes contre l’émission des gaz à effet de serre afin de limiter l’augmentation de la température de la planète à moins de 2°c et, si possible, à moins de 1° et demi d’ici à la fin du siècle.  Selon lui, aux termes des accords internationaux, chaque pays devait présenter à la convention internationale sur le changement climatique une contribution nationale avant la tenue de la  réunion de Paris. A en croire le Ministre Koné, le Mali a élaboré sa contribution et l’a transmise le 29 septembre dernier. En effet, les ambitions exprimées dans ce dossier, selon lui,  portent à la fois sur l’atténuation et sur l’adaptation.  «Sur le plan de l’atténuation, le Mali doit contribuer au maximum de ses possibilités à l’ambition collective de limitation de l’émission des gaz à effet de serre. Les engagements correspondant sont ceux d’un scenario d’atténuation qui permettra de réduire les émissions des gaz à effet de serre à 29% pour l’agriculture, 31% pour l’énergie et 21% pour les forêts par rapport à un scenario de base à l’horizon 2030. En matière d’adaptation, la vision du Mali est de faire de l’économie verte et résiliente au changement climatique une priorité à travers 5 grands programmes qui ont été présentés par le Président de la République au sommet mondial sur le climat à New York en septembre 2014. Ces programmes portent sur la foresterie, l’agriculture intelligente, les énergies renouvelables, les ressources en eau, les ressources pastorales. Voilà, entre autres, les principaux éléments de la contribution du Mali, intitulée Contribution prévue déterminée au niveau national du Mali (Cpdn)».

L’historique de la Convention a été évoquée par les experts au cours de cette rencontre. Selon les orateurs, la Cop-21 intervient après l’échec de celle de Copenhague sur le même thème, il y a 6 ans. Ils ont fondé tout l’espoir sur celle de Paris pour faire adopter les grandes lignes de la Convention. Il s’agit de la réduction de l’émission de gaz à effet de serre par les pays développés.

Au regard de l’historique, on peut noter parmi les bons élèves: la Suisse, l’Union européenne, la Norvège et le Mexique. Les plus gros pollueurs au monde sont: les Etats-Unis (2ème plus gros émetteur derrière la Chine) et la Russie (5ème derrière l’Union européenne et l’Inde). Certains pays, grands émetteurs de gaz à effet de serre, comme la Chine (plus de 25% des émissions), le Japon, le Brésil, le Canada et l’Australie, n’ont pas respecté l’échéance.

L’Afrique n’émet que 4,5 % de ce gaz, la part du Mali est seulement de 0,06 %, ce qui fait de notre pays un puits de réserve de gaz à effet de serre. Si rien n’est fait d’ici à 2100, le monde produira 100 gigatonnes  de CO2 par an, dont les conséquences vont être le réchauffement climatique, la hausse de la température et du niveau des cours d’eau (caractérisée par des inondations et l’acidification des eaux).

Les experts invitent les décideurs à tout faire pour stabiliser la hausse de la température mondiale à 2°C, car si rien n’est fait d’ici à 2100, elle va grimper à plus de 4°C. Au Mali, les températures ont grimpé de 0,7°C, ce qui a bouleversé l’ordre des saisons et provoqué la réduction de la pluviométrie de 6 à 4 mois.

Que signifie COP ?

Il s’agit de l’abréviation de «Conférence of the parties», autrement dit la «Conférence des parties» qui regroupe l’ensemble des Etats signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Ce document, adopté en 1992 à Rio de Janeiro, reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et engage les Etats signataires à lutter contre.

Pourquoi ce numéro 21 ?

Il ne s’agit aucunement d’une référence au XXIe siècle, c’est tout simplement la 21ème  conférence réunissant les pays engagés contre le réchauffement climatique. Ces derniers se réunissent une fois par an pour faire le point: la première, la COP 1, eut lieu à Berlin, la COP 2 à Genève, etc.

Combien va coûter cette conférence à la France ?

Une première estimation fait état de 187 millions d’euros, une facture répartie sur les budgets 2015 et 2016. Mais l’Etat français espère que les entreprises participeront à hauteur de 20% pour devenir sponsors de l’évènement. On en est pour l’instant à 10% seulement. Le gouvernement table par ailleurs sur 100 millions d’euros de retombées économiques pour la région Ile-de-France.

Ibrahim M.GUEYE 

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