Les opérations “Sanji” ou pluies provoquées suscitent beaucoup d’interrogations et de controverses en ce début d’hivernage, tout comme par le passé à cause du déficit pluviométrique que le pays connaît chroniquement, eu égard à son enclavement dans la zone sahélienne. Le Mali est sous la coupe des aléas du climat. Tantôt il pleut abondamment durant une saison tantôt les pluies se font rares. Cet état de fait expose le pays à des risques de famine. Pour éviter à notre pays d’être totalement dépendant du ciel, les plus hautes autorités du Mali ont initié le programme de “pluies provoquées” dont les premières opérations ont débuté l’année dernière durant la campagne agricole 2006-2007.rn
Fort des succès enregistrés lors de la précédente édition qui a malheureusement connu certaines ratées, le programme de pluies provoquées fut reconduit cette année pour la deuxième fois consécutive. Abordant le sujet le mardi 12 juin 2007 à la faveur d’un déjeuner de presse, le ministre de l’Agriculture, M. Seydou Traoré est passé totalement à côté, en affirmant que l’opération “Sanji” couvrira cette année les régions de Kayes et Sikasso en plus des régions de Koulikoro, Ségou et Mopti; alors qu’en d’autres circonstances, il a dit que Sikasso n’en fait pas parti. N’est-ce pas là un acte de double langage?
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SE LIBERER DE LA DOMINATION DU CLIMAT
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Le programme de pluies provoquées ou opérations “Sanji” a été initié pour atténuer les aléas du climat. Du fait de la situation géographique du Mali, pays enclavé dans la zone sahélienne, il connaît des problèmes de pluie. D’ailleurs, plus de la moitié du pays se trouve dans la zone saharienne. On a l’habitude de dire que quand il pleut abondamment au Mali, l’économie se porte bien; et quand il y a déficit pluviométrique, c’est tout le pays qui se trouve exposé à l’insécurité alimentaire.
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Pour palier à ces difficultés, l’opération pluies provoquées fut tout indiquée. Pour réussir cette mission, le Mali a fait appel à l’expertise d’autres pays. C’est ainsi que 68 interventions ont été effectuées au cours de la campagne 2006-2007. L’évaluation de ces opérations a montré qu’elle ont eu des impacts significatifs dans l’augmentation de la pluviométrie dans les zones d’intervention du programme. C’est pourquoi il a été décidé de le renouveler et son extension à d’autres zones notamment le sahel occidental et la région de Sikasso.
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POURQUOI SIKASSO QUI N’EST PAS UNE ZONE DEFICITAIRE EN TERME DE PLUVIOMETRIE ?
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Pour la campagne agricole 2007-2008, il a été décidé d’étendre le programme de pluies provoquées ou l’opération “Sanji” dans la région de Sikasso. Quel gâchi quand on sait que l’opération “Sanji” coûte chère alors que la région de Sikasso n’est pas une zone déficitaire du point de vue pluviométrie ! D’ailleurs, dans sa partie la plus proche de la Côté d’Ivoire, il pleut là-bas en toute saison.
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Le ministre Seydou Traoré interrogé sur l’utilité de l’extension du programme à la troisième région a nié cela. Et pourtant en d’autres endroits, tel qu’au Centre Djoliba, lors de la Journée Mondiale de la météorologie, il a été bel et bien dit que la région de Sikasso est concernée par le programme. Mais le 12 juin dernier, Seydou Traoré a bien affirmé que Sikasso n’est pas concernée. Où se trouve la vérité de cette affaire?
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Pour la reconduction du programme, le conseil des ministres du mercredi 16 mai 2007 a attribué l’exécution du marché d’un montant de 1.424.000.000F CFA à la société WMI , retenue comme adjudicateur du marché. Il est vrai que le programme de pluies provoquées est un projet transversal qui concerne les ministères de l’Economie et des Finances, de l’Equipement et des Transports et celui de l’Agriculture. Il a des volets environnementaux et même d’élévage. Mais de là à confondre les zones d’intervention du programme, seul le ministre Seydou Traoré peut le faire.
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Daba Balla KEITA
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