Retard de paiement d’allocations à l’APEJ Tombouctou : Les jeunes volontaires dénoncent le laxisme de l’administration

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Les jeunes volontaires de Tombouctou accusent trois mois d’allocations. Ils expriment leur ras le bol et s’en prennent aux autorités locales pour «passivité face à la gravité» de la situation.

La création de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) tant vantée est en train de perdre de la vitesse. Des jeunes stagiaires installés dans les structures publiques et parapubliques regrettent ce choix. Pourtant, la création de ce département était de faciliter l’insertion socio professionnelle des jeunes à travers les stages de qualification.

Pour le premier vice président de cette 4è promotion de l’APEJ, la structure ne répond plus au besoin du moment. Au lieu de faire la promotion de l’emploi, elle est devenue l’apanage politique de certains agents qui s’en servent pour faire de la propagande. «Tout est mis en œuvre pour punir les jeunes», dit notre interlocuteur. Il a décrié la situation des stagiaires dans les cercles et chefs lieux des communes qui n’ont pas le moyen de déplacement pour s’enquérir des nouvelles concernant leurs dus. «Ces derniers vivent un véritables calvaire», a souligné le premier vice président de cette 4è promotion de l’APEJ.

La réalité est aujourd’hui toute autre. À Tombouctou, les volontaires n’ont même pas un rond depuis trois mois. Selon leur responsable, ce retard est dû à la lenteur administrative dans l’acheminement de l’argent qui passe par plusieurs circuits avant de parvenir aux destinataires. Les allocations sont envoyées d’abord aux Gouverneurs des régions qui, à leur tour, les achemine aux préfectures et sous préfectures. C’est une véritable gymnastique pour toucher à son dû.

Les volontaires de Sikasso connaissaient également le même pétrin. Cette situation a été débloquée il y a quelques jours. À Bamako aussi le salaire du mois de Septembre se fait attendre, selon un volontaire qui a requis l’anonymat. Raison évoquée : le voyage de l’agent comptable. Quel mépris! Comment comprendre que l’absence d’une seule personne puisse bloquer la marche du service?

Aujourd’hui, les stagiaires sont désespérés et ne savent plus à quel saint se vouer. À quoi sert de créer des structures si elles ne font pas correctement le travail. L’espoir s’amenuise pour les volontaires qui sont dans les zones reculées. Faute de moyens, ils ne peuvent pas quitter leur lieu de travail pour se rendre dans les capitales régionales pour voir au clair les choses. Et la pression administrative fait que toute absence est punie. Du coup, certains sont partagés entre l’abandon du volontariat et l’acceptation de la situation chaotique qui est actuellement la leur.

Les autorités en charge de l’emploi doivent changer de fusil d’épaule pour mettre ces jeunes dans leur droit. Cette allocation qui ne couvre pas le besoin de l’intéressé, accuse beaucoup de retard. «On doit se mettre à l’esprit qu’une jeunesse désœuvrée est une bombe à retardement», martèle un jeune. Cette inquiétude de celui-ci sera-t-il évitée par les autorités compétentes?

 

Wait and see…

 

Hassane Kanambaye

 

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