«L’Etat doit arrêter d’endormir la conscience des Maliens et opter pour une véritable politique de promotion de l’emploi des jeunes en créant de réels emplois pour faire reculer la pauvreté et amorcer un vrai développement». Tel est l’avis du président du PARENA, Tiébilé Dramé, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux du séminaire sur la problématique de l’emploi des jeunes. C’était le week-end dernier, au Centre du secteur privé sis à l’ACI 2000.
Fidèle à sa tradition d’organiser des ateliers et des conférences débats sur les sujets qui préoccupent la vie de la nation, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a organisé le samedi 10 et dimanche 11 mars dernier, au Centre du secteur privé, sis à l’ACI 2000, un séminaire sur l’emploi des jeunes.
L’objectif visé par ce séminaire est, selon Tiéblé Dramé, président du parti qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, d’engager un débat franc, sans complaisance sur l’état de la problématique de l’emploi des jeunes afin de proposer aux Maliens, une solution adéquate et non artificielle, a-t-il souligné. Une pierre lancée, sans doute, dans le jardin du pouvoir qui estime avoir fait beaucoup avec la création de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ).
En organisant ce séminaire, le PARENA n’entend pas se livrer à une offensive de charme auprès des Maliennes et des Maliens surtout à quelques encablures des élections générales surtout de la présidentielle du 29 avril prochain à laquelle son leader Tiébilé Dramé est candidat. «La démarche s’inscrit dans le cadre des activités normales du parti» a-t-il indiqué. Ainsi, pour le PARENA, «l’Etat doit arrêter d’endormir la conscience des Maliens et opter pour une véritable politique de promotion de l’emploi des jeunes en créant de réels emplois pour faire reculer la pauvreté et amorcer un vrai développement». Pour cela, le n°1 du parti du bélier blanc estime qu’ «il faut aller vers la transformation sur place de ce que nous produisons».
Le représentant de la Fondation Friedrich Eberth, M. Doumbia, a salué le sens du combat du PARENA qui, selon lui, s’est toujours articulé autour des grandes questions de la vie de la nation. A son avis, «pour lutter efficacement contre la pauvreté, les partis politiques doivent s’investir davantage à la recherche d’une politique optimale pour la promotion de l’emploi des jeunes».
Notons que les thèmes abordés au cours de ce séminaire portaient, entre autres, sur «l’état de la problématique de l’emploi des jeunes, le secteur privé et sa capacité d’octroi de l’emploi ainsi que l’emploi dans le monde rural». Pour débattre de ces sujets présentés par Sidi Mohamed Zouboye, il y avait des représentants de l’administration d’Etat, de l’APEJ ainsi que des partis politiques.
Sidi Mohamed Zouboye, après avoir défini l’emploi comme étant une activité de production de biens et services qui procure un revenu, s’est appesanti sur les causes du manque d’emplois. On note avec lui, l’insuffisance de la croissance économique, les aléas climatiques, le mauvais choix économique ou encore le sous investissement. Ce n’est pas tout.
L’orateur a également évoqué le sous équipement technique et technologique, la mauvaise gestion souvent due à l’ajustement structurel et la croissance démographique en plus de la spéculation sur les matières premières. Toutes choses qui créent la faiblesse de la compétitivité dans un monde de plus en plus caractérisé par la globalisation de l’économie.
Pour le cas spécifique du Mali Sidi Mohamed Zouboye a évoqué l’enclavement intérieur et extérieur, la faiblesse des infrastructures, la forte croissance démographique, le faible taux d’alphabétisation, l’inadéquation entre formation et emploi et l’urbanisation rapide. Ceux-ci ayant comme conséquence, l’activité informelle, l’emploi précaire, l’exode et l’émigration. «En fait ce qui caractérise le marché de l’emploi aujourd’hui, c’est le manque de cohérence lié à l’absence de politique de l’emploi au Mali en dépit du séminaire sur la problématique de l’emploi en 1998, resté sans suite» a-t-il laissé entendre.
Comme axe à explorer pour circonscrire le problème, le PARENA estime que «créer des emplois ne peut être le résultat que d’investissements judicieux» qui s’articulent autour de l’intégration régionale, des actions de développement, la création de véritables marchés internes, le développement des filières porteuses, l’appui aux partenaires, le renforcement des capacités de l’homme, l’adaptation de l’école à la vie moderne, l’assainissement du secteur privé ainsi que la création d’un environnement sain pour les secteurs prioritaires.
«Que faire pour que les jeunes s’approprient leur avenir ? Quel équilibre trouver entre la logique du profit et la nécessité de placer l’homme et sa dignité au cœur de la chose économique ? Ce sont les vrais défis qui se posent à la pensée économique», selon le conférencier.
Des questions auxquelles les participants au séminaire tenteront de trouver des solutions.
Alassane DIARRA
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