PREMIERES CONCERTATIONS NATIONALES SUR L'EMPLOI

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Les acteurs de la politique nationale de l’emploi étaient en concertations nationales sur la politique de l’emploi le mardi 10 et le mercredi 11 octobre derniers. Pour le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, l’organisation desdites concertations procède "du souci du Gouvernement de prendre en considération le nécessaire dialogue entre l’Etat, à travers ses démembrements et ses partenaires qui sont les collectivités territoriales, la société civile, les partenaires techniques et financiers". Pour "Pinochet", les résultats obtenus par les services de l’emploi sont encourageants: 47 491 emplois dont plus de la moitié immatriculée à l’INPS ont été créés entre juin 2002 et le 31 décembre 2005. Mais on n’a pas le droit de se murer "derrière un fatalisme paralysant qui engendrera chez les jeunes un désespoir permanent".

Le mot "dialogue" est revenu à plusieurs reprises dans le discours d’Ousmane Issoufi Maïga présidant, le mardi dernier, la cérémonie d’ouverture des concertations nationales sur la politique de l’emploi, en présence notamment de Mme Bâ Hawa Keïta, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Et d’Ousmane Haïdara, directeur adjoint au bureau sous-régional de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour le Sahel à Dakar.
Selon le Premier ministre, en effet, aucun acteur ne peut, à lui seul, apporter des réponses opportunes à la question fondamentale de l’emploi, thème d’actualité crucial et sujet de préoccupation mondiale.

C’est pourquoi le président Amadou Toumani Touré et le Gouvernement "sont plus que jamais convaincus de la nécessaire mise en commun de l’ensemble des ressources intellectuelles, physiques, financières et matérielles de tous les acteurs et partenaires pour améliorer les conditions de vie des Maliennes et des Maliens par la création d’emplois décents et durables".

Le Chef du Gouvernement en veut pour preuves la prise en compte, par le président Amadou Toumani Touré, de la problématique de l’emploi dans sa lettre de cadrage au Premier ministre: "Le chômage et le sous-emploi sont des questions vitales pour la survie et la consolidation de l’assise sociale de notre démocratie: ceci exige que l’emploi soit pris comme un objectif fondamental commun à toutes les politiques sectorielles et comme un vecteur majeur de toutes les stratégies de lutte contre la pauvreté".

En témoigne également la création du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ), de même que l’élaboration du Programme Emploi Jeunes (PEJ) destiné à l’emploi salarié et à l’emploi indépendant des jeunes, tant citadins que ruraux de 15 à 40 ans, dont le coût estimatif est de 18 milliards de F CFA.

Contre le fatalisme paralysant

Cette politique a abouti à la création, entre juin 2002 et le 31 décembre 2005, de 47 491 emplois dont plus de la moitié immatriculée à l’INPS. Pour le cas spécifique de l’APEJ, l’on note le placement de plus de 3000 jeunes en stage de qualification, la formation qualifiante de près de 2500 jeunes, le placement de 1765 jeunes volontaires dans les services publics, la contribution à l’aménagement de 443 ha de terres pour les jeunes et le financement de 80 projets.

Malgré les résultats encourageants, il faut, face au problème de l’emploi, question de sécurité nationale qui conditionne la paix et le développement, agir en permanence dans le cadre d’un dialogue permanent: "… Nous n’avons pas le droit de baisser les bras et nous murer dans un fatalisme paralysant qui engendrera chez les jeunes un désespoir permanent". Il s’agit de "prendre le taureau par les cornes en affrontant les problèmes à leurs racines". C’est, surtout quand il s’agit de l’emploi des jeunes – qui a une incidence sur la stabilité sociale et sur l’économie des ménages -, un mal à vaincre pour lutter de manière efficace contre la pauvreté pour un développement humain durable.

Quant à Ousmane Haïdara de l’OIT, il a souligné que le BIT soutient le combat du gouvernement malien pour l’emploi. Et a félicité Mme Bâ Hawa Keïta "pour son travail inlassable et créatif" à la tête de son département.
A son avis, la création d’emplois de qualité est le maillon manquant de la chaîne formée par la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Et ce n’est pas le manque d’efforts qui pose problème, mais l’absence d’opportunité. Il a cité à ce propos le directeur général du BIT, Juan Somavia: "Il n’y a pas de pauvreté de l’effort en Afrique. Il y a une pauvreté des opportunités".

Pendant les concertations, les thèmes discutés ont été les points de vue des régions lors des consultations régionales, la politique nationale de l’emploi, les résolutions du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine tenu à Ouagadougou en 2004 sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté et le projet de chronogramme d’élaboration du Plan d’action national.

Zoubeirou MAIGA

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