Le Centre international de conférence de Bamako (Cicb) a abrité le jeudi 14 avril 2016, la première journée scientifique de l’observatoire national de l’emploi et de la formation (Onef). L’objectif de cette journée vise à offrir un cadre d’échanges et de partage des résultats des études menées par l’Onef. Plus de 200 participants ont débattu des thématiques faisant allusion à la politique de l’emploi au Mali. La cérémonie d’ouverture de cette journée était présidée par le ministre de l’emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction citoyenne, Mahamane Baby, en présence du directeur général de l’Onef, Boubacar Diallo, du directeur régional du bureau de l’Organisation internationale du travail à Abidjan, Dramane Haïdara et d’autres personnalités.
Crée par ordonnance en 2013 et ratifié en mai 2014, l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (Onef) a véritablement commencé ses activités en 2015. Au cours de cette première année, différentes activités ont été réalisées, notamment le renforcement de capacité du personnel ; la signature de protocole de collaboration avec l’Institut National de la Statistique (INSTAT) ; la réalisation d’une enquête auprès de 750 entreprises du secteur formel sur les perspectives de recrutement et les besoins en formation, la production du rapport d’analyse situationnelle annuelle sur le marché du travail ; la production du rapport principal de l’enquête nationale sur l’emploi 2014 et plus de la réalisation de sept études thématiques. « Nous comptons jouer toute notre partition en organisant chaque année une journée scientifique de l’ONEF qui sera un cadre d’échange et de discussion sur les problématiques de la formation et de l’emploi entre le monde universitaire et le monde professionnel », a souligné le directeur général de l’Onef, Boubacar Diallo.
Pour sa part, le directeur régional du bureau de l’Organisation internationale du travail à Abidjan, Dramane Haïdara a fait savoir que l’observatoire est un instrument important permettant d’éviter le pilotage à vue. Avant de mettre l’accent sur l’inadéquation entre la formation et l’offre d’emploi. L’accompagnement de sa structure ne fera pas défaut, a-t-il conclu. Quant au ministre de l’emploi, de la formation professionnelle, de la jeunesse et de la construction citoyenne, Mahamane Baby, l’importance des statistiques sur le marché du travail n’est plus à démontrer, car constituant la clé du succès des politiques et programmes de lutte contre le chômage et la pauvreté.
Ces statistiques, dit-il, permettent également de comprendre les tendances du marché du travail, en ce qui concerne notamment l’évolution de la population active, le taux de chômage, les compétences et qualifications recherchées par les entreprises et les besoins futurs en matière de formation. Selon lui, le Mali doit se doter de ressources humaines de qualités. A l’en croire, le Président de la République et le Gouvernement mettent l’accent sur le triptyque « éducation-formation-insertion» dont l’un des indicateurs est l’objectif de réaliser 200 000 emplois à l’horizon 2018. Cet engagement présidentiel, poursuit-il, vise à faire de l’emploi une des priorités de l’Action Gouvernementale, pour soutenir le développement de nos atouts économiques et ouvrir de nouvelles opportunités à notre jeunesse, que de préparer celle-ci à affronter un environnement international de plus en plus intégré et concurrentiel.
« Le Gouvernement est conscient que le chômage et l’augmentation des emplois faiblement productifs constituent, dans le monde entier, une grande et grave menace pour le développement social, mais aussi, une cause primordiale de pauvreté. Le manque d’emplois productifs et satisfaisants contribue aussi à la désintégration sociale, exacerbe les conflits et nourrit les flux des plus aléatoires de la migration », a conclu le ministre.
Aguibou Sogodogo