Depuis 2002, la problématique de l’emploi et surtout celle des jeunes a resurgi et se pose avec la plus grande acuité. Cette situation découle du fait que, chaque année, environ 100 000 nouveaux jeunes arrivent sur le marché de l’emploi et viennent grossir le nombre assez important de jeunes non occupés, estimés à ce jour à plus d’un million.
Ces jeunes, faut-il le rappeler, éprouvent d’énormes difficultés à s’insérer dans le marché de l’emploi, compte tenu de leur inexpérience. Or, de nos jours, à part les opportunités d’emplois offertes par la fonction publique de l’Etat et celles des collectivités, c’est toujours l’expérience professionnelle qui est mise en avant lors des autres recrutements, notamment ceux faits par le secteur privé.
Cette logique se comprend à plus d’un titre, dans la mesure où, l’expérience professionnelle était la traduction dans les faits de l’élément le plus important de ce qui constitue la compétence (le savoir, le savoir-faire et le savoir être). Autrement dit, la compétence du jeune diplômé était appréciée à l’aune de l’expérience professionnelle dont il disposait par rapport au poste en présence.
Mais, d’un autre côté, le problème qui se pose est celui qui donne libre cours à cet adage qui a eu droit de cité chez les recruteurs : «Pas d’expérience, pas d’emploi».Or, dans la même veine, il y a un autre principe faisant que le jeune diplômé ne pourrait acquérir l’expérience professionnelle sans emploi. D’où la logique suivante : «Pas d’expérience, pas d’emploi ; et pas d’emploi, pas d’expérience ».
Cependant, notons que la notion d’expérience a évolué en prenant en compte, en plus du savoir-faire, le savoir-être, autre élément constitutif de la compétence. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est considéré que le jeune diplômé fraîchement sorti d’Université ne disposerait en réalité d’un seul élément de la compétence (le savoir uniquement) sur les trois exigés (savoir, savoir-faire et savoir-être).
Face à cette situation des plus dramatiques pour les jeunes, il importe plus que jamais de proposer des palliatifs pour juguler, autant que faire se peut, cette tendance. Cette proposition se fait après analyse du profil du jeune diplômé se présentant pour la première fois sur le marché de l’emploi. En effet, ces jeunes pour la plupart du temps sont des connaissants (disposant du savoir et du savoir être) ; des exécutants (disposant du savoir-faire et du savoir être) ; ou des performants (disposant du savoir et savoir-faire). Mais, rarement, des compétents, c’est-à-dire disposant à la fois du savoir, du savoir-faire et du savoir être.
Or, comme initialement indiqué, il importe de noter que l’inexpérience qui est souvent apposée aux jeunes diplômés, dénotent à la fois de leur manque, soit du savoir-faire, soit à la fois du savoir-faire et du savoir-être.
Alors, pour permettre à ces diplômés de se prévaloir du savoir-faire et du savoir-être, ces différentes propositions leur sont faites.
D’abord, concernant, l’acquisition du savoir-faire. Il se définit comme l’expertise acquise dans la traduction dans la pratique des connaissances théoriques. Ainsi, pour permettre au jeune de l’acquérir, il doit intégrer la logique du stage, dans toutes démarches. Il est vrai qu’il est difficile en ces temps d’obtenir un stage, mais pour cela, il doit également changer de stratégie dans la recherche de ce précieux sésame. Pour ce faire, il doit plutôt mettre en objet de sa demande non pas le vocable «demande de stage», mais plutôt, un autre plus attrayant, comme par exemple «demande d’autorisation de visite d’entreprise». Cette méthode distinguera sa demande des autres et permettra au directeur des ressources humaines de l’entreprise sollicitée d’accorder une oreille plus attentive à sa requête qui pourra, du reste, prospérer.
Il est également important de rappeler au jeune qu’il sera judicieux pour lui d’effectuer le stage durant tout son cursus. Toute chose qui lui donnera une grande expertise et maîtrise dans son domaine de formation.
S’agissant ensuite du savoir-être. Il se définit comme la capacité à produire des actions et des réactions adaptées à l’environnement humain et écologique. Autrement dit, il correspond à la bonne conduite. Ainsi, pour son acquisition par le jeune, celui-ci doit se départir de ses mauvaises habitudes, c’est-à-dire, la venue fréquente en retard, l’absentéisme récurrent, le mauvais comportement vis-à-vis de ses collègues et surtout, un mauvais soin vestimentaire. De nos jours, les recruteurs sont de plus en plus regardants sur le savoir-être que tout autre élément, car selon eux, c’est la condition sine qua non de la compétence.
Pour finir, il est important de rappeler que si ces quelques recommandations sont prises en compte, il y a de fortes chances que la situation actuelle connaîtra une grande embellie et que désormais ce sont des jeunes diplômés réellement compétents qui se présenteront sur le marché de l’emploi. De nos jours, certaines structures de formation professionnelle, comme le Fafpa, sont en train d’expérimenter une nouvelle approche appelée (APC) pour transformer des jeunes, connaissants, exécutants, performants, voire inexpérimentés en des jeunes purement compétents.
Cheick O. SOUMANO
Le vrai probleme des maliens reside dans ce sujet:l’emploi des jeunes.
La stragegie mise en place par l’ANPE est dérisoire et tend à favoriser plutôt l’emploi informel.A quoi cela sert t-il d’avoir un diplôme et ouvrer dans l’informel?C’est a la limite ridicule.
Par ailleurs ce que les pages jaunes proposent n’est pas à l’avantage des jeunes diplômés sans emploi,l’accent étant toujours mis sur l’expérience professinnelle.C’est du cynisme de la part des recruteurs;pour avoir de l’experience il faut bien avoir l’opportunité de commencer par quelque chose.Quant à la fonction publique,c’est de la moquerie,une mise en scène nationale ridicule:03 postes pour 20 000 candidats par exemple…Les politiques de l’emploi au Mali asphyxient les jeunes diplômés sans emploi au vu et au su de toutes les autorités qui observent un silence coupable en la matière…Bravo le Mali.
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