L’association des bourreaux du Mali veut porter plainte contre ATT pour avoir aboli la peine de mort. Les bourreaux se plaignent, en effet, d’avoir été mis au chômage par un Président qui n’a d’égard que pour les criminels. Non content de les avoir empêchés d’envoyer ad patres le général Moussa Traoré reconnu coupable de l’assassinat de centaines d’enfants, il veut en plus les empêcher d’exercer leur gagne pain. Ils n’auront plus de gibiers de potence à pendre haut et court. Pire que tout ça, ce faisant le Président déshabille saint Jean pour habiller saint Paul. Désormais tous les grands criminels du pays auront pignon sur rue.
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Les islamistes, eux aussi, vouent à la damnation un Président qui part prier à la grande mosquée de Bamako chaque vendredi mais qui ne respecte pas les prescriptions d’Allah. Quelle hérésie ! Mieux vaut retourner au paganisme et aux mânes de nos ancêtres. On n’a pas l’argent de Bretton Woods (pardon Broken Woods sans un profond respect des droits humains. Nul n’a le droit d’ôter la vie, avance-t-on comme argument. Cela flatte bassement l’hypocrisie de l’AMDH et de Amnesty International.
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Le ciel tombe sur la tête des victimes. Ils savent que le crime restera à jamais impuni parce que la condamnation à perpétuité ne pourra jamais remplacer la peine de mort. Dans l’un on est pendu haut et court et le monde est soulagé parce que débarrassé d’une ordure, dans l’autre tout peut arriver : grâce présidentielle, remise de peine pour comportement exemplaire, liberté provisoire, le criminel peut même être un récidiviste notoire. Surtout qu’au Mali la liberté provisoire équivaut à une liberté définitive. Depuis Alpha, au temps du COPPO, combien de responsables politiques ont bénéficié de la liberté provisoire et qui continuent de couler des jours paisibles ? Aujourd’hui il suffit de payer une caution ou de présenter un certificat médical de complaisance pour sortir de taule.
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133è pays abolitionniste sur les 192 que compte les Nations Unies, le Mali n’a pas appliqué la peine de mort depuis plus de vingt ans. Ne fallait-il pas laisser cette mesure suspendue comme une épée de Damoclès au dessus de la tête des grands criminels?
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Mamadou Lamine Doumbia
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