Avec la démographie galopante, Il n’est secret pour personne que le taux de chômage ne cesse de grimper au Mali, eût égard au nombre important de jeunes diplômés cela, dans toutes les filières confondues. Et chaque année, le nombre va croissant, sans que l’État ne puisse être capable de recruter le maximum d’entre eux à la fonction publique. Parmi ces jeunes diplômés, un accent particulier est mis sur le cas des sortants des Instituts de Formation de Maitres (IFM), surtout le lot des spécialistes. Ceux-ci trouvent qu’ils sont moins recrutés par rapport à leurs collègues généralistes.
En effet, Il s’avère que l’État privilégie les généralistes au détriment des spécialistes en termes de recrutement. Alors que les besoins de spécialistes subsistent dans beaucoup d’écoles publiques.
Le quota de recrutement des jeunes diplômés dans la fonction publique de l’État étant très restreint, les jeunes sont contraints de converger vers le métier de l’enseignement (privé ou public) qui constitue ces derniers temps le seul secteur pourvoyeur d’emploi.
Cette seule voie reste le dernier recours des jeunes dont la majorité est détentrice de master ou d’autres diplômes supérieurs obtenus dans les grandes écoles ou facultés.
Si jadis on n’avait pas besoin d’être instituteur de formation pour être intégré dans la fonction publique de l’État, aujourd’hui cette question d’ intégration prend une nouvelle tournure, car devenant un calvaire pour les jeunes issus même des écoles de formation digne de ce nom (IFM)
Au regard de la pléthore d’élèves dans les salles de classes, l’État doit songer à recruter beaucoup d’enseignants afin de sauver, non seulement l’école pour qu’elle puisse retrouver sa valeur d’antan, mais aussi et surtout pour réduire le taux de chômage grandissant des jeunes dans notre pays.
Quelques bonnes raisons pour lesquelles l’Etat doit se donner les moyens de recruter plus d’enseignants.
Selon nos enquêtes, beaucoup de nos écoles fondamentales publiques manquent véritablement, d’enseignants étatiques surtout au niveau régional et sub-régional. Où ceux étatiques sont en majorité complétés par ceux communautaires, dont une grande partie d’ entre n’ont pas de formation requise pour enseigner. En revanche, ceux-ci sont payés par la communauté villageoise à n’importe quel prix ne ce serait ce que pour combler un vide.
A titre d’exemple, dans la commune rurale de Tiakadougou Dialakoro, académie de Kati, plusieurs écoles publiques manquent de personnel enseignant en nombre suffisant. Parmi celles-ci, il convient de citer le cas du chef-lieu de commune où au niveau du premier cycle, la quasi-totalité des enseignants sont communautaires. Il en est ainsi que les écoles des autres villages de la commune telles que Neneko, Kamanekela, Bayaba ect. Dans la région de Kayes, dans les communes de Djelebougou et Bangassy précisement au niveau des écoles de Bambela et Leya. Le second cycle de Leya et celui de Bambela sont en crise d’enseignants pour ne citer que celles-ci. Bref, Il ya manque de personnel enseignant dans presque toutes les régions.
Même au niveau du district Bamako, des écoles manquent de personnel enseignant. D’après nos enquêtes, le manque d’enseignants se fait sentir au niveau des écoles du Cap de Banconi et celui de Djelibougou. Le constat a établi qu’à côté de l’insuffisance du personnel enseignant, il y a aussi un manque de salles de classe et de mobiliers dans la plupart des écoles publiques.
Les seconds cycles de Sarambougou A et B au Cap de Sangarébougou ne font pas exception à la règle. Ces deux écoles souffrent extrêmement de manque de table-blancs et de salles de classes 2/3 des élèves n’ont pas de place confortable dans la classe. Une seule salle peut contenir plus d’une centaine voir 200 élèves. Pas de chaises pour les enseignants. Toutes choses qui impactent négativement sur la qualité de l’instruction.
C’est au regard du nombre insuffisant de personnel enseignant que les jeunes diplômés des Instituts de Formation de Maîtres (IFM) en chômage demandent aux plus hautes autorités d’appuyer les collectivités afin d’augmenter le quota de recrutement, ne serait ce que pour réduire le taux de chômage des jeunes.
C’est le lieu d’attirer d’inviter les autorités politico-administratives à faire en sorte que chaque école publique soit dotée de maximum de personnel. Elles doivent surtout tenir compte du manque d’infrastructures, entendez par là, des salles de classes afin d’éviter les effectifs pléthoriques.
Pour ce faire, l’accent doit être mis sur le recrutement massif sans quoi, notre école ne serait pas performante et compétitive afin de relever le défi du millénaire quant on sait que l’éducation est le pilier du développement d’un pays. Nouhoum KONARE