Emploi et fonction publique : Les attentes et inquiétudes des jeunes

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                Dans son discours adressé à la nation lors de la célébration du 47e anniversaire de la fête de l’indépendance, le Président de la République, Amadou Toumani Touré,a déclaré que“la prochaine équipe gouvernementale sera resserrée autour des objectifs du PDES”. L’initiative de ce programme vise à relancer la croissance économique et sociale du pays.

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                Par ailleurs, le Chef de l’Etat entend faire, de l’école malienne,“d’une part, un creuset socio-économique pour soutenir le développement de nos atouts économiques, et ouvrir de nouvelles opportunités d’emploi et de ressources à notre jeunesse, d’autre part, remodeler notre université pour en faire un moteur d’innovation.”

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                Aussi, le souci du président ATT, c’est aussi l’impératif de son dernier quinquennat qui doit être soutenu par des hommes et femmes animés d’une même volonté de le réussir. Aussi, quelques jours après, plus précisément le 3 octobre 2007, le décret présidentiel n°07-383/RPM annonçait la mise en place d’une équipe gouvernementale composée de vingt- six ministres, contre vingt-sept de l’équipe précédente.

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Les jeunes attendent et s’interrogent

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                Pourtant, dans les rangs des jeunes, cette composition ministérielle ne semble pas remporter l’unanimité. Et pour cause: bien des Maliens espéraient sur la présence de jeunes compétents dans la nouvelle équipe.

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                 L’on pourrait comprendre cet espoir somme toute logique, quand on sait que la jeunesse malienne souffre du chômage et du manque d’emploi, à tel point que certains jeunes ne savent plus… à quel métier se vouer. Parmi ces maux dont souffrent les jeunes, il y a la recherche d’une école plus apaisée et performante et d’une meilleure formation afin de relever les défis d’une génération montante, surtout en cette période de mondialisation.

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                En attendant, les jeunes attendent beaucoup du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, M. Amadou Touré, pour une solution définitive de la crise de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS).

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                 Rappelons que jusqu’a présent, cet établissement n’a pas connu une première session, non moins une seconde, pour boucler l’année 2006-2007. Selon les étudiants, tant que leurs camarades ne sont pas libérés, il n’y aura pas question de faire l’évaluation.

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                Aussi, à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques(FSJP) et celle des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG), les étudiants veulent, du nouveau ministre, une régularisation définitive de leurs problèmes, avec la mise en place d’une administration capable de répondre aux aspirations d’une faculté plus assainie, et plus compétitive.

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                Par ailleurs, la préoccupation la plus ardente des jeunes a trait au lancinant problème de l’emploi. C’est pourquoi, dès l’annonce des nominations de Ibrahima N’Diaye et de Abdoul Wahab Berthé aux départements de l’Emploi et de la Formation professionnelle, du Travail et de la Fonction publique, beaucoup de jeunes se posent cette question: ces ministères en charge de l’emploi des jeunes sont-il en de bonnes mains?

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La crainte de certains jeunes

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                Rappelons qu’ Iba N’Diaye est le 2e vice-président de l’ADEMA, et que Abdoul Wahab Berthé est le 1er vice-président de l’URD. Ces deux partis majoritaires à l’Assemblée nationale, à l’issue du scrutin du juillet 2007, ambitionnent tous deux de conquérir le pouvoir, à l’élection présidentielle de 2012. Aussi, l’inquiétude des jeunes se situe sur une éventuelle discrimination ou favoritisme en faveur des jeunes militants de ces partis aux différents postes d’emplois au détriment des autres jeunes.

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                Pour faciliter cette conquête du pouvoir par leurs partis, ces ministres pourraient être tentés de placer bien de leurs jeunes dans les postes à pourvoir dans la fonction publique, afin de mieux les imprégner aux rouges de l’administration en faveur de leurs partis .

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                 En effet, selon certains jeunes, cette politique de favoritisme a déjà été connue sous le règne de l’ancienne ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle du gouvernement sortant, Mme Bâh Hawa Kéïta. A leurs dires, de son temps, à l’APEJ, et l’ANPE, seuls les dossiers recommandés des“fils à papa” étaient recevables.

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                Lors d’une rencontre des femmes,à l’hôtel de l’Amitié, la ministre sortante avait déclaré que “les jeunes n’aiment pas travailler à l’intérieur du pays.” L’assertion est en partie fondée, quand on pense, d’autre part, que beaucoup de jeunes font des caprices sur le choix des fonctions ou postes proposés par l’Etat.

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                Il est autant vrai que certains de ces“fils de patrons”, qui sont recrutés sur recommandations, refusent d’aller travailler dans les régions et cercles. C’est dire aussi que quelque part, une certaine discrimination est faite autour des critères de recrutement à la fonction publique.

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                Par conséquent, pour relever le défi du PDES, la nouvelle équipe gouvernementale doit prendre à bras le corps le problème du chômage pour éviter la migration des milliers de jeunes chaque année vers l’extérieur, à la recherche d’une vie meilleure.

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Hady BARRY

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