L’emploi, notamment celui des jeunes, est «une question de sécurité nationale qui conditionne la paix et la sécurité nationale de notre pays». Cette déclaration du président de la République est contenue dans le Document d’orientation sur l’emploi des jeunes publié en mai 2003. Elle témoigne de l’intérêt que portent les autorités à cette problématique. La création de l’APEJ se veut une solution appropriée.
C’est depuis 2003 que le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, s’est penché sur l’épineux problème de l’emploi, en particulier de celui des jeunes. A cet effet, l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) est créée en août de la même année, avec pour mission de créer de l’emploi pour les jeunes, hommes et femmes, en milieux urbain et rural, de leur faciliter l’accès au marché du travail et au crédit. Ses principales cibles sont les jeunes de 15 à 40 ans.
Elle a été chargée de mettre en œuvre le Programme Emploi Jeunes (PEJ) estimé à 18,5 milliards Fcfa totalement pris en charge par le budget national.
Une première phase, qui s’étend de février 2004 à septembre 2010, a été mise en œuvre avec pour objectif global de «contribuer au développement économique du Mali tout en offrant aux jeunes âgés de 15 à 40 ans des opportunités d’emplois dans les différents secteurs d’activités économiques par l’emploi salarié ou l’auto-emploi». Son incidence a été de plus de 43 000 emplois.
Renforcer l’employabilité des jeunes
Un des objectifs spécifiques est de renforcer l’employabilité des jeunes. Dans la réalité, l’Agence a plus que doublé les prévisions qui étaient de 12 000 jeunes. Ainsi, 331 jeunes ont été placés en apprentissage auprès de maîtres artisans à Bamako, 24 738 jeunes diplômés ont bénéficié du stage de qualification dans le secteur privé et 331 de l’apprentissage dans 6 corps de métiers auprès de maitres artisans. De plus, dans le cadre d’un programme non inscrit dans le PEJ, 5438 jeunes diplômés ont bénéficié du volontariat dans les services publics.
Le deuxième objectif spécifique est de développer l’esprit d’entreprise, avec un résultat prévisionnel de former 25 000 jeunes à l’entreprenariat, et de faire élaborer 8000 plans d’affaires par les jeunes. A terme, 8676 jeunes ont été formés aux modules GERME, 2017 jeunes aux modules CREE, 122 aux modules SARAR, 857 aux modules Gestion simplifiée. Mais, seulement 4680 plans d’affaires ont été élaborés par les jeunes et transmis pour financement et/ou garantie.
Le troisième objectif spécifique que s’est fixé l’APEJ est de développer l’emploi rural et l’approche Haute Intensité de Main d’œuvre. En prévision, 13 650 emplois ruraux devaient être créés, le potentiel de main d’œuvre qualifiée renforcé. Au constat des résultats obtenus, 4220 personnes ont été formées à la méthode HIMO, 132 018 journées de travail ont effectuées avec la création de 440 emplois, 33 kilomètres de pistes rurales ont été aménagées, de même que 400,6 hectares de terres agricoles, 183 jeunes sans emploi ont été installés dans l’agro-entreprenariat, 337 hectares de forêts ont été aménagées et restaurées, 3,812 kilomètres de voies pavées en roche ont été réalisées, 6,740 kilomètres de trottoirs ont été dallés en roche, 992 emplois ont été créés. Au total, 1 064 716 255 Fcfa ont été investis, une somme sur laquelle 350 020 000 Fcfa ont été distribués.
Le dernier objectif spécifique vise à faciliter l’accès des jeunes au crédit. Pour cela, l’APEJ avait prévu de financer 1000 projets grâce auxquels 3000 emplois directs seront créés, de pérenniser 500 entreprises au terme du PEJ, de réaliser diverses activités avec les Maliens de la diaspora. Après évaluation, 495 plans d’affaires de PME-PMI ont été financés à travers le financement direct ou la garantie, 107 tracteurs et accessoires ont été cédés, 12 jeunes commerçants ont été installés aux Halles de Bamako, 42 jeunes ont été installés dans la distribution du pain, 40 points Money Gram ont créé 80 emplois directs, 48 GIE de télécentres ont été financés, 12 jeunes ont été installés dans la boucherie, 2250 kits ont été cédés dans le cadre de la bourse de l’emploi et de la formation professionnelle, 49 projets d’incubation ont été approuvés à travers le projet BIT Baara Ni Soro. Ces interventions cumulées se chiffrent à plus de 5 milliards. Par ailleurs, 3001 emplois ont été pérennisés. Concernant les Maliens de l’extérieur, il y a eu l’organisation de Mali Talents, en 2005, au profit des jeunes diplômés maliens de la diaspora, la création de points focaux à l’étranger en rapport avec le CNJ Mali et ADEM France, la création d’une boucle électronique d’offres d’emploi.
Cheick Tandina