Création d’emplois : Handicap majeur : le coût du travail

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Le Mali est l’un des pays de la sous-région ouest africaine disposant du plus gros contingent de chômeurs. Alors que le potentiel existe pour réduire de façon drastique le chômage dans notre pays, les entreprises industrielles (gros pourvoyeurs d’emplois) font les frais d’une mauvaise politique fiscale. Le coût du travail est perçu comme étant un des handicaps à la création d’emplois et au développement du secteur formel de notre pays.

 

Comme dans les gouvernements précédents, les nouvelles autorités ont promis de s’attaquer aux maux qui anéantissent tous les efforts de développement du Mali. Il s’agit, entre autres, de la corruption, de l’insécurité, et du chômage, particulièrement des jeunes. Mais la question est aujourd’hui de savoir si elles (les nouvelles autorités) auront plus de stratégies et de courage pour, d’abord écouter les partenaires sociaux et lever les obstacles au développement du secteur formel. Il faut réduire le nombre et le taux des impôts et taxes.

Au Mali, il existe entre autres neuf (09) types d’impôts indirects. Ce sont la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ; l’Impôt sur les traitements et salaires (ITS) ; l’Impôt spécial sur certains produits (ISCP) ; la Taxe sur les contrats d’assurances (TCA) ; la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) ; la Taxe sur les affaires financières (TAF) ; la Contribution forfaitaire (CF) ; la Taxe d’apprentissage (TA) ou Taxe de la formation professionnelle (TFP) ; et la Taxe de logement (TL). Mais, l’ITS et la CF sont des impôts directs. C’est le mode de recouvrement qui fait d’eux des impôts indirects.

L’ITS est l’un de ces impôts qui bloquent les initiatives de création d’emplois dans notre pays.

En effet, sont imposés à l’ITS, les traitements et salaires désignant tous les éléments qui participent à la rémunération du salarié. Il s’agit des salaires de base, les primes et indemnités divers, les majorations pour heures supplémentaires, les avantages en nature, les congés payés. Sont également imposables dans cette catégorie les pensions et les rentes viagères.

L’ITS, dont les textes remontent aux indépendances, est injuste. Car il affaiblit le secteur formel par rapport à l’informel. Plus un employé gagne et plus l’impôt augmente. Par exemple, pour 100.000FCFA de salaire net, l’employé coûte à l’entreprise 150.000FCFA. Mais pour 1.000.000F de net, l’employé coûte 2.500.000F donc l’ITS et les autres taxes (TL, TFP, CF…) coutent 1.500.000F, soit plus que le salaire net. Il faut dire que les Maliens méritent de gagner plus. Il faut que le texte sur l’ITS et sur les autres taxes, soient revus. L’employé revient trop cher à l’employeur. Et ces impôts n’ont pas d’incidences positives, ni sur l’employé, ni sur l’employeur encore moins sur la création des emplois. L’employé ne gagne même pas souvent la moitié des fonds engrangés dans sa prise en charge. Les employeurs payent trop pour un emploi et pourraient avoir peur de recruter. C’est une sorte de démobilisation dont seul l’Etat est responsable.

Pendant ce temps, le secteur informel en profite et creuse l’écart dans le recrutement. L’emploi au Mali est à 95% informel !!! L’impôt actuel est là pour maintenir le pays dans l’informel. Il faut alors baisser le taux de l’ITS afin que les employés soient déclarés dans le formel. Ce qui, de toute évidence, va profiter à l’économie nationale.

En plus de l’ITS, les entreprises évoluant dans le secteur formel sont également confrontées à d’autres taxes qui ne font qu’augmenter le coût du travail. Il s’agit, entre autres, des taxes pour l’emploi des jeunes (TE) ou les taxes pour la formation professionnelle (TFP). Ce sont des contributions à la formation professionnelle versées au Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage  (FAFPA) et à l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). Ces contributions sont aussi injustes que l’ITS car les « principaux contributeurs » dont font partie les sociétés du secteur formel et les industriels au premier chef, ne sont pas  les principaux bénéficiaires. C’est un paradoxe.

Les fonds du FAFPA et de l’APEJ servent à des fins politiques loin de l’intérêt des contributeurs. Il faut redresser cette situation. L’Etat doit inciter les employeurs a déclaré les employés, surtout pour qu’ils accèdent à l’INPS et l’AMO. Tant que le coût du travail est relevé, il sera difficile pour les employeurs du secteur formel de déclarer la totalité de leurs employés. Ce qui représente une perte énorme pour les services des impôts.

 

Equilibrer le financement de l’assiette fiscale

Pour mettre fin à ces injustices, l’Etat doit engager la réforme du système d’imposition des entreprises. Ce qui engendrera la défiscalisation de l’emploi. L’emploi étant une priorité, sa création nécessite la prise de mesures incitatives en direction des secteurs pourvoyeurs comme les unités industriels.

L’impôt, étant une obligation pour tous, ne doit pas se reposer sur un ou deux secteurs. Tous les domaines d’activités doivent être concernés dans le secteur formel qu’informel. Les empois informels sont deux à trois fois plus nombreux que les emplois formels. Dès lors, le secteur informel doit attirer l’attention des autorités afin qu’il participe de façon équitable au financement de l’assiette fiscale.

 

Idrissa Maïga

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2 COMMENTAIRES

  1. …..Article intéressant car,la question du coût du travail est une réalité dans tous les pays et les gouvernements doivent trouver des idées novatrices pour permettent aux entreprises de se développer donc de recruter. Je ne pense pas par contre que la baisse du coût du travail soit l’unique solution face du chômage et aux difficultés que rencontrent certaines entreprises. L’état doit tout faire d’abord pour lutter contre l’économie informelle et le travail non déclaré. Les maliens se lancent dans les affaires sans aucune autorisation d’exercer dans telle ou telle activité donc, un manque à gagner énorme pour les caisses de l’état. A cela, je peux ajouter aussi le manque de professionnalise dans certaines entreprises qui appliquent des tarifs mirobolants juste pour avoir le marché sans réellement travailler sur le coût de revient d’un salarié et la marge pour l’entreprise.

  2. Plus qu’une information simple,une dénonciation et même une contribution cet article doit être une lettre ouverte au premier ministre et aux hautes autorités .Merci Driisa Maiga

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