Les conseils communaux viennent d’être renouvelés à l’issue des communales du 20 novembre 2016. Presque partout, les conseils changent de titulaires avec la venue en leur tête de nouveaux élus. Les populations quant à elles, attendent de ces élus, une gestion collégiale de la cité en débarrassant dans nos mairies des élus communaux véreux et soucieux uniquement de leur propre confort matériel.
Les tâches s’annoncent ardues pour les nouveaux élus communaux issus des élections du dimanche 20 Novembre 2016.
Du moins, c’est ce qui ressort des propos de quelques habitants du District de Bamako. Ces derniers veulent juger les nouveaux maires à la tâche. Car, la confiance s’était effritée entre la plupart des maires sortants et leurs populations au sujet de leur gestion qualifiée de catastrophique par certains habitants des communes respectives.
Le problème était beaucoup plus accru dans le District de Bamako où la plupart des maires sortants se sont vus recalés par leurs partis.
Ceux qui étaient candidats ont échoué en rempilant. Ce fut le cas en commune VI du District de Bamako où le tonitruant Souleymane Dagnon a subi une défaite cuisante, car battu à plate-couture par l’URD, le principal de l’opposition.
Depuis lors, les commentaires vont bon train sur son échec, et son cas n’est isolé au Mali où la plupart des maires sortants se sont désavoués dans les urnes. Les populations les ayant réservé un désaveu cinglant, histoire de dire qu’ils n’ont plus leur place dans les mairies.
La mauvaise gestion passée ayant été la principale cause de leur défaite.
Nous avons tendu notre micro à quelques citoyens du District de Bamako pour avoir leurs impressions sur les nouveaux conseils mis en place.
M. Soungalo Koné, Président de l’Union des Associations et Coordination d’Associations pour le Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD), un regroupement d’hommes et de femmes qui lutte contre les spéculations foncières, s’exprime en ces termes :
« A priori, nous restons sur nos gardes en attendant de voir les nouveaux maires à l’œuvre. Car, ces nouveaux élus sont d’abord à la solde de leurs formations politiques qui leur dictent la façon de faire. C’est pourquoi, nous ne voulons pas nous prononcer sur leur gestion de la cité. Toutefois, prévient le président de l’UACDDDD, tout maire qui prônerait la mauvaise gestion dans sa commune, trouvera l’union sur son chemin. Celle-ci combattra toute mauvaise gestion de quelque nature que ce soit venant de nos élus locaux », a-t-il averti.
Par ailleurs, Soungalo Koné s’est réjoui que du fait que l’équipe sortante de la mairie de la Commune VI dirigée par Souleymane Dagnon ait reconnu le bien-fondé de leur lutte. Un pas franchi dans la bonne direction pour l’UACDDDD, a-t-il renchéri.
Hamidou Koné, Etudiant dans une des facultés de l’université de Bamako :
« Les maires, une fois élus, ne sont plus à la solde de leurs partis ou associations politiques. Ils sont là pour tous les habitants de leurs communes respectives. Les populations ne sauraient tolérer les coups bas notamment dans le domanial où les véreux roulent pour les plus offrants. Cette fois-ci, les populations suivront de plus près leur gestion et tout faux pas sera sanctionné, car on en assez des vendeurs de terrains qui nous font pleurer ».
Hawa Touré, ménagère à Sokorodji, exprime ses attentes en ces termes :
« Les vendeurs dans les marchés souffrent beaucoup des taxes municipales imposées sur eux par les mairies qui ne se contentent qu’à prendre celles-ci sans songer à construire nos marchés. Faites un tour dans nos marchés pendant l’hivernage, vous êtes frappés par la boue, sans que vous ne sachiez où vont ces fonds prélevés sur nous. Notre souhait des nouvelles équipes est de voir construire des marchés dignes de ce nom afin que les usagers puissent y mener dans la propreté leurs activités».
Pour Aly Yalcouyé, lycéen de son état
« Les attentes des populations des nouveaux maires sont entre autres la construction des centres de santé, des écoles, la baisse des prix des denrées alimentaires… Car, le développement passe par ces réalisations dites services sociaux de base. Pour ce faire, nous demandons aux élus locaux de se mettre au service exclusifs des populations et non ceux de leurs partis politiques. C’est à ce prix que les nouveaux élus auront la confiance de leurs populations ».
Les personnes interrogées semblent emboiter le pas au Président de la République IBK qui, lors de la remise du chèque des 300.000 millions FCFA aux femmes candidates à Koulouba, disait ceci:
« Ne soyez pas des maires vendeurs de terrains comme du pain, mais soyez plutôt des maires qui rendent propres la cité à l’image du Gouverneur du district de Bamako, Mme Ami Kane».
Un avertissement aux maires spéculateurs de terrains à renoncer à de telles pratiques au risque de se retrouver devant la justice.
Les populations de leur côté, donnent l’alerte pour dire pour dire qu’elles ne sauront tolérer de telles pratiques venant de leurs élus locaux.
Le temps des spéculations foncières est révolu, place maintenant à l’assainissement de la cité. Les nouveaux maires sont avertis.
Ambaba de Dissongo