À l’invitation du Royaume chérifien, les autorités politiques et les services d’emploi publics africains sont en conclave à Casablanca (Maroc) pour plancher, deux jours durant, du 15 au 16 mai 2017, sur la problématique de l’emploi dans l’optique de mettre en place un cadre d’échanges, de concertation et d’actions en vue de renforcer la coopération Sud-Sud dans les domaines de la promotion d’emploi et pour le développement des compétences en vue d’une croissance partagée sur notre continent.
La cérémonie d’ouverture des travaux s’est déroulée au Sofitel de Casablanca sous la présidence du ministre marocain de l’Emploi et de l’Insertion socioprofessionnelle, en présence de cinq autres homologues du continent, dont le nôtre en la personne de M. Maouloud Ben Kattra, de la Secrétaire exécutive par intérim et du président de l’Association mondiale des Services d’Emploi publics (AMSEP).
C’est une vingtaine de délégations qui a effectivement fait le déplacement de Casablanca pour prendre part à l’Assemblée générale constitutive de ce nouveau cadre de mutualisation des expériences, des énergies et des moyens en vue de relever les nombreux et multiples défis auxquels le continent est confronté pour lutter contre le chômage et le sous-emploi, mais aussi, se doter de ressources humaines compétentes et adaptées aux exigences du marché du travail à l’échelle nationale, régionale et internationale.
La délégation malienne y est conduite par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Monsieur Maouloud Ben Kattra, accompagné du Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), M. Ibrahim Ag Nock, et du Chef du Département Coopération Migration de l’ANPE, M. Bréhima N. Sidibé.
En marge des travaux du Réseau, le ministre Ben Kattra a eu plusieurs entretiens avec ses homologues de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de Madagascar, du Niger et du Maroc.
À cette occasion, le Mali s’est assuré du soutien total des pays de la CEDEAO pour briguer la présidence de l’Association africaine des Services d’Emploi publics (AASEP) lors du prochain renouvellement de ses organes, initialement prévu en 2018. En effet, selon le format d’une présidence tournante entre les sous-régions du continent, ce poste doit revenir de droit à l’Afrique de l’Ouest en 2018 à la fin du mandat du président actuel, le Congolais de Brazzaville, M. André Elenga Nyanga.
Quant à la représentation de la sous-région ouest-africaine dans le Comité exécutif du Réseau africain des Politiques et des Services d’Emploi (RAPSE), dont le siège et le secrétariat sont confiés au Maroc, et dans une démarche toujours consensuelle, elle est assurée par le Bénin et la Guinée, d’autant plus que le Sénégal occupe déjà le Secrétariat Général de l’AASEP et que le Niger a assumé, dans un passé récent, les fonctions de Président de ladite organisation.
Le capital humain au service des entreprises
L’on peut également noter que le Conseil d’administration, lors de sa session inaugurale de ce 15 mai 2017, a adopté le principe de la mise en œuvre de trois projets relatifs respectivement à la création d’une Plateforme virtuelle des compétences en vue de promouvoir l’emploi et de favoriser la mobilité professionnelle entre pays africains, à l’organisation d’une session de formation en auto-emploi dans un pays membre du RAPSE et, enfin, à l’élaboration d’un référentiel africain des métiers emplois afin de faciliter l’insertion professionnelle des profils dans notre espace géographique.
Le Royaume du Maroc, lui, s’est proposé de financer intégralement les charges de fonctionnement du Secrétariat exécutif du Réseau ; alors que l’Assemblée générale a convenu d’une cotisation égalitaire de 500 euros par an et par pays membre, tout en mettant l’accent sur la nécessité de mobiliser des ressources complémentaires auprès du secteur privé (entreprises, multinationales, etc.) et autres partenaires techniques et financiers.
L’Assemblée générale avait auparavant adopté les statuts du Réseau tout en instruisant le Comité exécutif de finaliser le Règlement intérieur et financier de l’Association relevant du droit marocain et qui sera très soumis à l’approbation du Conseil d’administration dès sa prochaine session que la Côte d’Ivoire se propose d’accueillir.
La journée d’aujourd’hui 16 mai 2017 sera consacrée au séminaire sur le thème «quel capital humain pour accompagner les entreprises africaines ?» avant de mettre le cap sur la prochaine étape de l’Assemblée générale du Réseau qui aura lieu, comme annoncé plus haut, en Côte d’Ivoire, dont la date sera fixée par le Comité exécutif. En effet, la présidence tournante a été attribuée pour une durée de 2 ans non renouvelable à la Côte d’Ivoire sur la proposition du Conseil d’Orientation Stratégique (COS), composé de l’ensemble des ministres en charge des questions d’emploi et de formation professionnelle des pays membres. L’assemblée générale a également procédé à la mise en place d’un Conseil d’administration (instance souveraine de décision) de 19 membres et d’un Comité exécutif (organe d’exécution des décisions du Conseil d’Administration) composé de 6 membres, tous représentant des Services publics d’emploi (SPE) et étant issus du Conseil d’Administration.
Il faut rappeler qu’à la différence du Comité exécutif, le Conseil d’administration regroupe en son sein, de façon paritaire, des représentants de l’autorité politique et des SPE. Certaines organisations du domaine de l’emploi, du travail et de la formation professionnelle, tels que le Bureau International du Travail (BIT), l’AMSEP et l’AASEP, ont été admises au titre d’observateurs dans les différents organes et instances du Réseau.
Pour rappel, la rencontre de Casablanca est la suite d’une série dont l’histoire remonte à plusieurs années, mais à laquelle une impulsion nouvelle a été donnée en mars 2016, à Marrakech, à la faveur d’un forum organisé par le gouvernement marocain avec la participation de certains pays, notamment la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Niger. Ce cadre s’est par la suite élargi lors d’un autre séminaire international co-organisé par l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) du Maroc et l’Association mondiale des Services d’Emploi publics (AMSEP) toujours au même mois de mars 2016 à Rabat. Ils ont été ainsi plusieurs pays du continent, dont le Mali, à adopter le principe et à se mettre d’accord sur le bien-fondé d’une telle initiative. La coordination et le leadership furent à cette occasion confiés au Royaume du Maroc. Depuis lors, le processus n’a plus connu d’interruption jusqu’à la présente assemblée générale constitutive du cadre dénommé Réseau Africain des Politiques et des Services d’Emploi (RAPSE) dont le siège et le secrétariat ont été confiés au Maroc.
Source : CCOM/MEFP