Les travaux des journées de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) ont pris fin hier au Centre international des conférences de Bamako (CICB). Le lancement de ces travaux qui visent à accompagner davantage les jeunes dans le processus de la création d’entreprise était présidé, le 13 décembre dernier, par le président de la République, Amadou Toumani Touré.
Du 13 au 14 décembre dernier, le Centre international des conférences de Bamako (Cicb) a abrité les journées de l’Apej. Ces journées ont été marquées par le lancement de quatre grandes composantes très importantes dans la promotion de l’emploi des jeunes : le deuxième Programme Emploi Jeunes (PEJII), le Programme de stage de qualification initié avec la nouvelle société inter-africaine d’assurance Vie (NSIA-VIE MALI), le cinquième Programme de volontariat et la 3ème édition des journées nationales de l’entreprenariat Jeunes sur le thème : « Entreprenariat rural des jeunes : défis et opportunités ».
‘’C’est le lieu de féliciter monsieur le Directeur de l’APEJ et toute son équipe de même que je voudrais les assurer du soutien vigilant de mon Conseil d’Administration. Aux jeunes bénéficiaires des différents programmes, je dis courage et bonne réussite, avec ces opportunités que l’Etat et ses partenaires vous offrent dans un contexte que nous reconnaissons particulièrement difficile’’, a souligné Amadou Dème, président du Conseil d’Administration de l’APEJ. Selon le directeur général de l’APEJ, Issa Tiéma Diarra, le problème de l’emploi des jeunes constitue une des priorités de l’Etat malien. Depuis l’accession du président ATT à la magistrature suprême, affirme Issa Tiéma Diarra, des programmes spécifiques ont été élaborés en vue de promouvoir l’emploi des jeunes. Le Programme Emploi-Jeunes conçu en 2003, demeure convaincu le patron de l’APEJ, est la traduction éloquente de la volonté affirmée des plus hautes autorités de trouver des solutions idoines à la problématique de l’emploi des jeunes.
Des résultats satisfaisants du PEJ I !
De 2003 à 2008, le PEJ I, financé à hauteur de 18.572.340.464 FCFA, a permis d’atteindre des résultats satisfaisants. A en croire le directeur général de l’APEJ, 14 465 jeunes ont été concernés par le stage de qualification, le volontariat, la formation par apprentissage ou la formation qualifiante, 5 512 jeunes ont été formés selon les modules CREE/GERME du BIT et d’autres modules pour aboutir à l’élaboration de 2 107 plans d’affaires. Aussi, déclare-t-il, le programme multi-sectoriel intensif d’investissement en milieu rural a servi de base à la création de 1 657 emplois.
Pour Issa Tiéma Diarra, le PEJ II, élaboré avec l’assistance technique du Bureau International du Travail (BIT) pour un coût de 38 579 064 407 FCFA, permettra de renforcer davantage l’employabilité des jeunes et d’offrir une place de choix à l’emploi rural. « De nouveaux concepts de l’entreprenariat jeunes seront expérimentés, de même qu’il tentera de rehausser le niveau de remboursement des prêts octroyés jusqu’à nos jours », a-t-il expliqué. Le programme de stage de qualification initié avec NSIA-VIE MALI, affirme Issa Tiéma Diarra, permettra de recruter en stage de qualification 2 500 jeunes avec des possibilités d’embauche. Le cinquième programme de volontariat de 5 000 jeunes appelé contingent spécial à cause de son effectif permettra à ces bénéficiaires de se familiariser avec le monde réel du travail, d’acquérir une expérience professionnelle et de multiplier leur chance dans le domaine de l’emploi.
Selon le directeur général, Issa Tiéma Diarra, l’année 2012 s’annonce pour les bénéficiaires du volontariat comme le stage de qualification ou de financement de projet riche en perspectives d’emploi et de renforcement de compétences, mais la recherche de solution à la problématique de l’emploi des jeunes. Il a appelé les jeunes ayant bénéficié de l’accompagnement de l’APEJ à plus d’efforts dans le remboursement des prêts octroyés. ‘’L’évaluation du PEJ1 a permis de relever le faible taux de remboursement des prêts, à peine de 30%. Le remboursement des prêts, si besoin était encore de le rappeler, assure la pérennité du système de garantie et de financement du plus grand nombre de projets des jeunes’’, a-t-il précisé. Le directeur général de l’APEJ a tenu très particulièrement à remercier les partenaires de sa structure pour leur bonne collaboration.
Des anciens bénéficiaires témoignent !
‘’Depuis le début de ma première mandature, je m’étais solennellement engagé à faire du problème d’emploi des jeunes une priorité nationale. Il ne pouvait en être autrement pour qui connaît le poids social et économique de cette frange de notre population qui représente à elle seule 65%. J’avais alors qualifié et à juste raison cette problématique de l’emploi des jeunes de question de sécurité nationale’’, a souligné le président ATT dans son discours. En s’adressant à la jeunesse, le président de la République a précisé : ‘’Voici autant de dispositifs mis en place dans le cadre de la lutte contre le chômage pour mieux renforcer les efforts entrepris en matière d’emplois et d’activités génératrices de revenus en faveur des jeunes. Si l’Etat a consenti d’investir plus de 38 milliards pour ce deuxième programme, c’est parce qu’il attend de vous un engagement sérieux pour relever les plus grands défis du moment.’’ Le président de la république a profité de la tribune pour faire un parallèle entre l’insécurité au nord-Mali et le chômage des jeunes. ‘’Le Nord aujourd’hui, c’est un problème de chômage. Ce sont généralement des jeunes à qui on n’a pas proposé une autre alternative. Un jeune de 18 ans qui n’a réussi aucune alternative sur l’emploi sera obligé de voler. Hier, ces jeunes volaient des chameaux et aujourd’hui, ce sont les véhicules qu’ils volent. C’est à cause du manque d’emploi que ces jeunes sont impliqués dans plusieurs problèmes liés à l’insécurité au nord de notre pays’’, a-t-il déclaré. Le président ATT a la ferme conviction que ‘’la problématique de l’emploi des jeunes est une question de sécurité nationale’’.
Moussa Guindo est aujourd’hui magistrat. Mais auparavant, il avait bénéficié de l’accompagnement de l’APEJ. ‘’J’ai connu l’APEJ en 2006 quand je venais juste de terminer mes études universitaires. Je me suis dit que c’est une chance pour les jeunes diplômés sans emploi. Quand j’ai décidé de vendre le ciment, j’ai été appuyé par l’APEJ à hauteur de 20 000 000 FCFA. Grâce aux cours de préparation de cette structure à l’intention des jeunes candidats à la fonction publique, j’ai été admis au concours de la magistrature’’, a-t-il déclaré. En s’adressant aux jeunes, Moussa Guindo a souligné : ‘’Forcez, forcez, et vous trouverez ce que vous cherchez’’.
Grâce à l’aide de l’APEJ et de ses partenaires, Abdoulaye Seydou Coulibaly, entrepreneur, a réussi à créer une unité de séchage de mangue à Sikasso. Avec 11 employés au départ, cette unité compte aujourd’hui plus de 30 femmes et 45 hommes. Selon lui, la création de l’APEJ a été une bonne chose pour tous les jeunes maliens sans distinction. ‘’Nous sommes issus des familles pauvres, mais grâce à l’APEJ, on peut se taper la poitrine aujourd’hui’’, a-t-il dit. Selon Abdoulaye Seydou Coulibaly, les jeunes doivent cultiver le remboursement des prêts afin de permettre à l’APEJ et à ses partenaires de financer d’autres jeunes.
La prestation de Mahamadou Soumano alias Milmo et Djénéba Seck, la signature des conventions entre les différentes structures d’accueil de ces 5000 jeunes et le directeur général de l’APEJ et la remise du drapeau de volontariat au nouveau contingent, ont été les autres temps forts de cette cérémonie.
Par Ousmane Ballo& Habibatou Doumbia