Administration publique : Volontaires : les nouveaux faiseurs de thé

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Le volontariat est initié par les autorités du pays pour mieux préparer les jeunes diplômés à affronter la vie active en ayant une somme d’expériences. Mais, cette initiative salutaire est en train d’être sabotée dans des services d’accueil par la mauvaise volonté de certains encadreurs qui, au lieu de former les jeunes, leur font faire du thé la plupart des temps.

 

La problématique de l’emploi des jeunes au Mali, depuis des années, est une préoccupation pour les autorités du pays. Pour soulager les jeunes diplômés sans emploi et les préparer à s’assumer dans leurs carrières professionnelles avenir, elles ont mis l’accent sur le volontariat à travers des structures comme l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej), le Centre national de la promotion du volontariat au Mali (CNPV). Malheureusement aujourd’hui, les jeunes, une fois sélectionnés et affectés dans leurs services d’accueil, passent plus de temps à faire du thé pour leurs encadreurs qu’apprendre.

Des volontaires, une fois dans les services d’accueil, sont confrontés à une autre réalité du terrain différente de l’objectif visé par les structures de promotion du volontariat qui est d’offrir des opportunités aux jeunes diplômés souhaitant faire un jour carrière au sein des collectivités territoriales, centres de santé communautaires ou de l’administration publique de l’Etat, de se familiariser avec leurs réalités et contraintes, d’acquérir une certaine expérience et pouvoir mieux préparer les concours d’accès aux emplois locaux, publics et autres.

Ces jeunes, animés de cette volonté d’apprentissage, assistent impuissamment et contre leur gré à l’effondrement de cette opportunité une fois aux services d’accueil. Ils sont souvent chargés de faire des petites commissions personnelles et du thé pour des chefs. Cette situation décourage beaucoup d’entre eux et les pousse à s’absenter. “Je préfère rester à la maison à ne rien faire que de passer tout mon temps au bureau à ne faire que du thé et des petites commissions du chef”, martèle un stagiaire.

Après des mois dans des structures d’accueil, certains doutent de la volonté des encadreurs à leur donner l’occasion d’apprendre.  “Je doute fort de la volonté de notre chef à nous former. Il ne nous fait pas travailler et quand il se rend sur le terrain dans le cadre de travail, aucun d’entre nous ne l’accompagne. Depuis qu’on est là, on a rien appris avec lui pour notre perfectionnement”, regrette un jeune stagiaire.

Ce qui fait que beaucoup ne parviennent pas déposer leur rapport après les 12 mois de stage.

Youssouf Coulibaly 

 

 

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