Verdict des Législatives de 2007 : Le changement de la donne politique

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Le verdict définitif des législatives de Juillet, livré par les neuf sages de la Cour Constitutionnelle,  tard dans la nuit du Vendredi au Samedi dernier, est venu redessiner la carte politique de notre pays. Des partis qui avaient réussi à s’enraciner dans certaines localités du pays, se sont vus détrôner par de jeunes prodiges de la classe politique, dont les bilans désastreux du règne de leurs prédécesseurs, ont été des arguments péremptoires pendant la campagne électoralern

Selon donc le verdict des Neuf sages du marché de Dibida, ils sont seulement une quinzaine de partis politiques, plus les indépendants, à siéger à la nouvelle Assemblée nationale. L’ex- parti au pouvoir, l’Adema PASJ, a démontré une foi de plus que les vieux partis ont la vie dure et que sa suprématie sur le reste de la classe politique est loin d’être légère, comme on a pu le penser après les revers aux législatives de 2002 et aux communales de 2004. Les Abeilles ont 51 sièges, en entendant que le tout soit tiré au clair avec le Mouvement Citoyen, lequel cherche à lui prendre six indépendants élus sur ses listes, et ils se positionnent comme le futur héritier de Koulouba après le départ du général en 2012. Mais ce ne fut pas sans de chaudes alertes, et  Dioncouda Traoré et ses camarades doivent s’attaquer à ces problèmes de fond. En effet, des bastions électoraux d’une importance capitale dans la stratégie de conquête de Koulouba, et qui étaient considérés comme des fiefs intouchables, ont échappé aux Abeilles. Parmi ces fiefs perdus, l’on peut citer la cité du Kénédougou où l’Adema a été battu par une combinaison parrainée par l’URD, après de longues années de règne.

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Or, il est connu que le poids de cette circonscription (sept sièges) est capital pour toute personne qui veut parvenir à Kouluba. Parmi les autres bastions perdus par le parti des abeilles, citons Kita, enlevé par le RPM-PARENA,  Douentza où Moustapha Dicko a été écarté par le PSP, Macina, revenue à une liste indépendante, Djenné où le vieux routier Mamadou Santara a mordu la poussière face à la liste URD de Sékou Abdoul Quadri Cissé et Habibou Sofara, Koro au profit de la coalition RPM-MIRIA,  Youwarou, au profit d’une liste indépendante.

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 Quant à son poursuivant immédiat, l’URD, avec ses 34 sièges, ce scrutin est sa première expérience législative, ce qui fait qu’il est difficile de jauger la loyauté des localités conquises ; par contre l’on peut dire qu’un de ses présumés fiefs a été sauvegardé par le président lui-même Younoussi Touré à Niafunké, dont est aussi originaire son président d’honneur Soumaila Cissé.

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Concernant le grand perdant de ces législatives, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) d’Ibrahim Boubacar Keita, l’on constate que tous ses supposés fiefs ont volé en éclats. D’abord dans le District où presque tout le poids du RPM était concentré, ce fut une débâcle, et le président lui-même tremblé sur ses propres installations en Commune IV où la solidarité pragmatique de partis politiques l’a extirpé des serres de l’indépendant Moussa Mara. Plus de six députés sortants du RPM ont mordu le carreau lors de ces législatives dans la capitale, où ce parti a finalement obtenu deux députés. Nara et à Kangaba, dans le Mandé, considéré aussi comme le fief natal d’IBK, les choses ont mal tourné au profit respectivement de l’Adema et d’un indépendant (Jama Jigi) ; même sésastre à Koutiala où IBK est né. Quant au SADI, il perd son fief à Koutiala où il avait arraché en 2002 les six sièges en jeu.

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Le MPR et le CNID FYT ne semblent pas avoir de fief, car partout où ils ont des députés, en 2002 comme en 2007, c’est grâce à une coalition. En 2002, c’était dans le cadre d’Espoir 2002 et en 2007 c’est grâce aux poids lourds de l’ADP. Me TALL n’a-t-il pas été contraint à un second tour dans son Ségou natal, malgré cette coalition avec l’Adema et l’URD ? Le parti du Soleil levant n’a-t-il pas mordu la poussière dans un de ses supposés bastions, l’en occurrence Kolondiéba, où le parti SADI du Dr Oumar Mariko a enlevé la mise ?  Choguel, lui, ne s’est jamais présenté à de pareilles élections de proximité, dans une localité supposée être son fief.

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 Quant à la CDS Mogotiguiya de Mamadou Blaise Sangaré, il a sévèrement chuté dans son fief de Banimounitié où il régnait sans partage depuis sa création. Elle est tombée au second tour au profit de la coalition Adema-Barica-MPR, qui lui prend ainsi les quatre députés avec lesquels elle se glorifiait à tout bout de champ.

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Abdoulaye Diakité

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