C’est du moins la tendance qui se dégage des résultats provisoires du 1er tour des législatives, tant au niveau des états-majors de parti politique qu’à l’administration territoriale. L’Adéma – dans une moindre mesure l’Urd – est en pole position pour rafler l’essentiel de la moisson parlementaire de la 4ème Législature de l’AN.
En dépit du taux d’abstention alarmant, une atmosphère beaucoup moins agitée distingue pour l’instant le 1er tour des élections législatives de la présidentielle : pas de contestations du fichier ni de protestation motivée par un parti pris de l’administration, pas de dénonciations de mascarade en dépit des disparitions fréquentes de cartes d’électeur, etc., bref les objections pleuvent manifestement moins sur l’organisation dans l’ensemble. Aussi l’accalmie régnante n’épargne-t-elle aucune étape du processus des législatives, y compris la centralisation des résultats dont il ressort des tendances pleines d’enseignements. En effet, pendant que le contenu des urnes donne la mouvance présidentielle largement favorable, avec notamment une confirmation de la suprématie Adéma, une descente aux enfers irréversible s’annonce évidente pour le RPM.
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Bamako file entre les doigts d’IBK et adeptes
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Au niveau du district jadis contrôlé par le Rassemblement et anciens alliés, tous les ténors vont devoir attendre un second tour pour être fixés sur leur sort. La suite du combat s’annonce plutôt avantageuse pour l’Adéma en ballottage favorable dans trois (3) circonscriptions de la capitale. Déjà hors de course en communes II, III et IV, les Abeilles prennent quand même une option pour trois (3) sièges dans le district. Toujours à Bamako, l’Urd compte sur deux sièges en ballottage favorable et trois autres défavorables, tandis que le RPM chute comme l’Adéma dans trois communes sur six. Même si les Tisserands sont arrivés en ballottage au niveau des trois autres circonscriptions, une réussite dans la capitale n’est plausible que pour les deux (2) sièges de la Commun IV d’où la surprise annoncée s’est finalement réalisée. En effet, contre l’attente d’observateurs peu avertis, c’est un indépendant, en l’occurrence Moussa Mara, qui a volé plus haut que les formations huppées de l’ADP pour tenir la dragée haute à IBK et à son parti.
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Éliminé sur tapis vert aux communales de 2004, M. Mara prend ainsi sa revanche par un retour d’autant fracassant que sa percée politique pourrait compromettre dangereusement les chances de réélection du puissant président sortant de l’Assemblée Nationale du Mali. Les deux têtes de listes se talonnant aux points, l’exploit reviendra au plus poignant et au plus rompu à la tâche, dans une circonscription où IBK a été démystifié dans les plus inexpugnables de ses bastions. Et, quoiqu’il en soit, l’importance de l’enjeu est tel que le combat devrait logiquement conduire le RPM à un abandon du terrain dans le reste des communes du district pour que l’honneur puisse être sauf dans le fief de son leader prodige.
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– Neuf (9) sièges pour l’Adéma, deux (2) pour le RPM, un (1) pour le RND
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Dans une majorité des circonscriptions électorales de l’intérieur également les protagonistes ne sont pas totalement départagés. Toutefois, Le PASJ est toutefois autorisé à hausser le ton, en vertu de sa dizaine environ de sièges parlementaires déjà acquis dans différentes contrées. Il s’agit de Gao où le 2ème vice-président sortant de l’AN, Assarid Ag Imbarcaouane, figure parmi les trois (3) députés élus du PASJ, de Mopti où deux (2) des trois (3) parlementaires sont également des porte-flambeau de la Ruche. Idem pour les circonscriptions de Menaka et Tin-Essako où des députés sortants Baja Ag Hamatou et Mohamed Ag Intalla s’assure un retour à l’hémicycle, tandis que les circonscriptions de Diré et Abeïbara basculent définitivement dans les escarcelles respectivement des nouveaux Noah Ag Atcha et Ag Bibi ci devant : ancien parlementaire Udpm et porte-parole de l’Alliance du 23 Mai.
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Au nombre des formations politiques dotées de sièges parlementaires dans les mêmes conditions figurent également l’Urd qui en obtient deux (2) par le biais du duo Baba Oumar Boré-Younoussi Touré, puis le RND à qui revient l’un des trois (3) élus de Mopti, en l’occurrence le député sortant Me Kassoum Tapo.
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-Vers une suprématie des Abeilles et alliés
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Comme il est loisible de le constater, sur la douzaine de députés élus dès le 1er tour le Parti de l’Abeille détient à lui seul neuf (9). Et plus de la moitié des sièges ainsi obtenus proviennent des bastions du septentrion où l’Adéma est en ballottage pour cinq (5) des huit (8) sièges restants.
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Dans la même veine, le PASJ se trouve en position dominante pour obtenir l’essentiel des mandats parlementaires de la Région de Mopti, avec notamment une faveur des rapports de force pour près d’une dizaine (10) de sièges à Bandiagara, Koro et Ténénkou. Le parti de Dioncounda Traoré est certes hors de course pour l’unique siège de Youwarou, mais il arrive en ballottage, quoique défavorable, à Djenné, Bankass et Douentza, soit pour sept (7) sièges au total. En 4ème Région, les Abeilles sont hors de compétition pour les trois (3) postes parlementaires de Baroueli, mais pas moins de quatorze (14) sièges (en alliance ou en listes propres) leurs sont favorables dans les six (6) autres circonscriptions. Les ballottages défavorables le disputent aux favorables en 3ème Région où l’ancien parti au pouvoir s’en retrouve moins positionné pour neuf (9) sièges répartis entre Sikasso,Yorosso et Koutiala. Il l’est en revanche beaucoup plus pour deux (2) dans la circonscription de Yanfolila et un seul respectivement à Bougouni et Kadiolo. Une tendance quasi identique à celle de la région de Sikasso se dessine en 1ère Région.
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L’Adéma n’était pas loin de faire élire ses trois (3) candidats dès le 1er tour dans la circonscription de Kayes et deux (2) autres dans le cercle de Diéma, tandis qu’elle est en position défavorable pour les sièges de Kita (2), Bafoulabé (3), Kéniéba (2) et Yélimané (2). En 2ème Région, par contre, les chances du parti paraissent beaucoup plus confortés, même s’il est laminé dès le 1er tour à Kangaba pour un seul siège. En effet, Le PASJ semble mieux parti pour conquérir les sièges toutes les autres circonscriptions. Il s’agit, en l’occurrence, des cercles de Kati pour quatre (4) sièges, de Dioïla et Kolokani pour trois (3) respectivement, et autant à Nara où Dioncounda Traoré rate de justesse un triomphe au 1er tour. Pour un siège à Koulikoro également, les tendances sont favorables au PASJ qui demeure par ailleurs dans la course pour un 2ème tour à Banamba.
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En tout état de cause, la Ruche, à l’issue du 1er tour des législatives, se trouve en situation favorable pour plus d’une cinquantaine de sièges et en position défavorable pour 21 autres sièges. Dans un schéma de totale réussite dans l’ensemble des circonscriptions concernées, près de 81 députés viendront s’ajouter aux neuf déjà acquis. Dans un schéma identique, son poursuivant direct, en l’occurrence l’URD, s’en sortirait avec 47 sièges parlementaires. Mais en attendant, l’heure est plutôt aux démarches et tractations pour aboutir à la concrétisation de toutes ces configurations. En effet, dans la perspective d’un second très déterminant dans les rapports de force au Parlement, les états-majors de parti se trouvent en plein dans les pourparlers pour les reports de voix utiles. Les promesses et engagements y afférents pourraient même tenir compte des intérêts électoraux des prochaines joutes communales
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Abdrahamane KEITA
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