Second tour des élections législatives : Comment IBK confectionna sa propre corde de pendaison

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               En cette veille du 2e tour des législatives en Commune IV, le RPM est aux abois. En plus de la distribution des tonnes de céréales et des enveloppes, la manipulation de l’électorat en utilisant le nom d’ATT comme fonds de commerce électoral et la coalition politique prête à voler à son secours, voilà que le parti d’IBK se trouve en manque d’arguments de campagne. A croire que le châtelain de Sébénikoro ne récolte que ce qu’il a semé…

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            Par rapport à ces législatives en Commune IV, le choix ne doit donc pas être difficile pour les électeurs, ce dimanche 22 juillet. D’un côté, il y a le jeune Moussa Mara, crédité de réalisations grandioses à travers la commune, et qui a compris que les jeunes ont envie de faire quelque chose dans ce pays, pourvu qu’ils soient encouragés. Le style de Mara est clair : il faut investir l’argent sur le terrain en vue de réaliser des infrastructures rentables, seuls gages du développement de la commune. Car, pour lui, on ne peut pas continuer à distribuer gratuitement de l’argent liquide.

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            Pour lui, la lutte contre la pauvreté passe par des réalisations génératrices  d’emplois pour les enfants de la commune. C’est à ce travail que le jeune Mara s’est attelé depuis des années. Aujourd’hui, c’est aux populations de la commune IV de le récompenser pour tous ses efforts .

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            De l’autre côté, le RPM conduit par son président, IBK qui n’a que son statut d’homme d’Etat et sa carrure politique. Tout ce qu’il peut montrer, en terme de réalisations concrètes dans la Commune IV et dont il se réclame maintenant, c’est peut-être son “bunker”  sis à l’entrée de Sébénikoro. Si les oeuvres d’IBK ne sont pas visibles dans cette commune,il y a une explication.

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            En effet, le châtelain de Sébénikoro avait eu du mal à se bâtir un fief politique. Dans un premier temps, au moment où il était à l’apogée de son règne à l’ADEMA, il avait choisi de faire, de son Koutiala natal, sa base politique. Chaque année, il y organisait un tournoi de football, dénommé “coupe IBK”, avec l’appui du colonel Samba Diallo, alors DG des Douanes du Mali. Mais Koutiala a refusé de l’adopter politiquement.
            C’est ainsi qu’il pensa au retour au bercail. Et parce qu’il est un Kéïta qui se réclame du Mandé,il multipliait ses voyages dans le terroir, avec l’appui de Lanseni Balla Kéïta. Mais ce retour aux sources n’a guère été authentique, puis qu’IBK s’est établi en Commune IV où il a passé une bonne partie de son enfance.

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            C’est ce qui explique sa candidature aux législatives de 2002, où il parvint à se faire élire député dès le premier tour. Malgré tout, on ne cesse de constater une hésitation dans sa volonté de choisir entre la Commune IV et le Mandé, en raison de ses va-et-vient interminables entre Kangaba et Sébénikoro.

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            Alors, si IBk n’a rien fait en Commune IV, en terme de réalisation d’infrastructures, ce n’est pas qu’il n’en a pas eu les moyens et l’occasion. En effet, depuis l’avènement de la démocratie, l’homme n’a jamais était absent de la gestion de l’Etat. Sous le Président Konaré, il a été tour à tour conseiller à la Présidence de la République, ambassadeur, ministre et Premier ministre. Sous ATT, il est le président sortant de l’Assemblée nationale, en tant que député élu en Commune IV.            

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            En conséquence, il aurait pu, depuis lors, orienter des  investisseurs vers sa commune en vue de sa promotion. Les électeurs auraient alors jugé en sa faveur. Ce qui  aurait pu lui éviter les déboires qu’il subit aujourd’hui. Pourtant, son colistier, le Dr Sylla, dans “La GAZETTE” du 18 au 24 juillet, clame : “Compte tenu de la personnalité d’IBK,sa dimension d’homme d’Etat jouissant d’une audience internationale indéniable, il est évident que notre commune gagnerait mieux  en votant IBK…”  Comment donc un homme d’une telle dimension peut-il aujourd’hui être menacé de déclin politique?      

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            Mais hélas, de son mandat parlementaire, les populations de cette commune ne retiennent que ces faits : un député inaccessible, son imposant cortège avec sirène, l’interruption de la circulation à chacun de ses passages, et son refus de restituer les travaux de session à la base, alors que des sous sont perçus dans ce sens …

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            Pis, l’homme n’a pu intervenir dans le bras de fer opposant le collectif des imams à la mairie, à propos de la gestion des 6 hectares accordés par l’Etat pour l’agrandissement du cimetière de Lafiabougou. Pourtant le maire Issa Guindo est du RPM. Les populations de Sébénikoro  ont sollicité l’obtention d’un corbillard, en vain. C’est Mme Ascofaré Oulématou Tamboura qui a plutôt réglé ce problème. Sans oublier qu’en 2002, IBK avait promis au moins la rénovation des routes à l’intérieur de Djicoroni-Para et Sebénikoro, s’il était élu. Mais il n’a rien fait. C’est plutôt Moussa Mara qui a réalisé ce que IBK a promis.

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            Du reste , son colistier Sylla, dans le Républicain du 12 juillet, s’en justifie de façon fort maladroite : “Je sais que faire une route, ça demande des études approfondies, ça demande un financement colossal.Ce n’est pas des actions spontanées, faire quelques voyages de latérite qu’on verse dans un trou sur un tronçon qui pousse à croire que telle personne a fait telle route ou telle autre…”

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Oumar SIDIBE

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