Requêtes soumises à la Cour Constitutionnelle : Les 9 sages encouragent-ils la fraude ?

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La Cour constitutionnelle du Mali a bien de curieuses manières. Saisie pour qu’elle se prononce sur les cas de fraudes dans plusieurs circonscriptions électorales, l’Institution a royalement ignoré les 296 requêtes soumises à son examen. En se comportant ainsi, les membres de la Cour Constitutionnelle n’encouragent-ils pas la fraude électorale, un sport national pour bon nombre de candidats.

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Bourrage d’urnes, achat de conscience, usage frauduleux de carte d’électeur, vote sans procuration et sans témoins, vote multiple…La fraude est devenue banale en période électorale au Mali. Rares sont les formations politiques, les candidats indépendants à ne pas s’adonner aux pratiques douteuses, pourtant prohibées par la loi électorale. Sachant bien qu’au bout, il n’y a aucune sanction, les pêcheurs en eaux troubles s’en donnent à cœur joie.

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Passant plus de temps à mettre sur pied les meilleures astuces de fraude, les candidats ne cherchent même plus battre loyalement campagne. Il faut simplement attendre le jour du vote pour distribuer, à tour de bras, de petites coupures de banque (1000 à 2000 FCFA) aux électeurs. A Bamako, en Commune III, un candidat a joué son va-tout au premier tour en mettant par devers lui la somme de 2 millions de FCFA qu’il a aveuglement distribuée.

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Il faut faire l’aveugle pour ne pas voir que la fraude électorale a pris une tournure très inquiétante dans notre pays. Et la Cour Constitutionnelle fait mine de l’ignorer. Elle ne l’ignore pas d’ailleurs, elle le sait. Pourquoi, elle n’a pas sévi ? En décidant de ne pas sanctionner les fraudeurs, le Président Salif Kanouté et ses Conseillers n’encouragent-t-ils pas la fraude ?

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Pour ce premier tour des législatives, la Cour a fermé dangereusement ses yeux sur des cas manifestes et avérés de fraudes. En atteste : les nombreux constats d’huissiers versés aux dossiers par les requérants.

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Elle se devait « d’épurer les opérations électorales de toutes formes d’irrégularités, de tout ce qui porte atteinte à la sincérité, à la transparence du scrutin. Aussi d’arbitrer, de séparer le bon grain de l’ivraie pour aboutir à la quintessence des suffrages valablement exprimés afin de ne pas pousser vers nos assemblées des hommes et des femmes qui veulent y entrer par effraction au mépris de la volonté populaire ». Voila des propos de son Président Salif Kanouté lors de la présentation des vœux de son Institution en janvier dernier au chef de l’Etat.

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Dans un Etat où les Partis Politiques ont failli à leur mission essentielle, à savoir, entre autres, la conscientisation et l’éducation des citoyens, des Institutions de la Républiques telles la Cour Constitutionnelle, se doivent d’être des remparts….contre toute banalisation du vote. Et la Cour Constitutionnelle, c’est encore l’occasion de le dire, doit accomplir sa mission avec impartialité et fermeté.

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Rappelons que la Cour Constitutionnelle est la 5ème institution de la République du Mali. Elle est juge de la constitutionnalité des lois, contrôle la régularité des élections présidentielles et législatives, statue sur les réclamations et proclame les résultats définitifs du scrutin (article 33 de la Constitution). Aux termes de l’article 94 de la Constitution, les décisions de la Cour Constitutionnelle sont sans recours et s’imposent à tous.

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Igré Tolo

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