Initialement prévues pour le 26 avril prochain, les élections communales et régionales viennent d’être reportées sine die. C’était à l’issue d’une réunion tenue entre le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga et les responsables des partis politiques, le jeudi 5 mars dernier à son département. Un report qui intervient conformément à une requête unanime des responsables de partis politiques à l’endroit du gouvernement.
Lors de cette réunion, le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga avait indiqué que les élections communales et régionales ont déjà connu deux reports pour deux motivations essentielles : la prise en compte des recommandations des Etats Généraux sur la Décentralisation et le processus de négociations de paix d’Alger. Cependant, il a estimé que l’horizon est désormais dégagée avec le paraphe d’un document entre le gouvernement du Mali et groupes armés.
A l’en croire, cette rencontre était nécessaire car se tenant à une semaine du délai de dépôt des candidatures. Et il fallait faire statuer sur la demande de report conformément à une première requête faite par les partis politiques lors d’une première rencontre dix jours plutôt. Une réunion au cours de laquelle, les responsables de partis politiques avaient souhaité qu’il y ait un accord de paix avant d’aller à ces élections.
Le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga justifiera aussi cette rencontre par une volonté affichée des autorités de discuter avec la classe politique des frais à payer par les candidats aux municipales et aux régionales. Notamment, 500F pour les candidats aux municipales et 5000F pour les candidats aux élections régionales.
Une unanimité qui cache mal l’impréparation des partis politiques
Les présidents et représentants de partis politiques, lors de cette réunion avec le ministre, ont tous demandé le report des élections communales. Même s’il y avait des divergences sur d’autres points, cette réunion aura été marquée par l’unanimité de la classe politique pour le report de ces élections.
Moussa Doumbia du parti APM-Maliko a estimé que ce report est pertinent. Mieux, que c’est une situation inévitable dénouée de toute échappatoire.
Alassane Abba de la CODEM après avoir réclamé ce report a souhaité que les autorités mettent en place des mesures d’accompagnement au niveau des collectivités où les populations souffrent, piaffant d’impatience de tourner la page de la mauvaise gestion.
Amadou Aya, secrétaire politique du parti Yèlèma, Idrissa Traoré, vice-président du MPR abonderont dans le même sens et proposent l le dernier trimestre de 2015 pour la tenue de ces élections.
Même son de cloche pour Abba Touré du CNID-FYT qui a demandé le report de ces élections et leur tenue pour le 27 septembre prochain.
Issa Diarra de l’ASMA-CFP s’est réjoui de la prise en compte de la requête de la classe politique par le gouvernement.
Bandiougou Soumaoro de l’ADPM a demandé la tenue des élections pendant le dernier trimestre de 2015 à condition que des solutions soient trouvées à l’insécurité, pour le retour des personnes déplacées et refugiées.
Yeah Samaké du PACP quant à lui propose le mois de décembre et propose le découplage des élections communales avec les régionales.
Oumar Ibrahim Touré de l’APR a proposé la prise en compte de toutes les dispositions et aspects du futur accord d’Alger, l’analyse de tous les aspects, le règlement des problèmes sécuritaires avant la proposition d’une date pour ces élections.
Le Colonel Youssouf Traoré de l’UFDP s’est dit soulagé par ce report pour des raisons sécuritaires et les conditions techniques d’élaboration des listes électorales impossibles dans certaines communes à cause de l’insécurité. Il propose qu’on laisse le temps aux techniciens du ministère de l’Administration Territoriale pour travailler et s’assurer du moment opportun de la tenue de ces élections.
Mamadou Kassa Traoré et Younouss Hamèye Dicko ajouteront que ce report est justifié. Avant de remercier le gouvernement pour avoir accédé à la demande de la clase politique. Même son de cloche pour Befon Cissé de l’URD.
Cependant, derrière cette unanimité historique sur le report, se cache en réalité une impréparation criarde des partis politiques pour aller à ces élections.
En effet, si ces élections n’avaient pas été reportées, rares sont les partis politiques qui avaient déjà réussi à dresser une liste pour leurs candidats. Sans compter que de la plupart des formations politiques la cohésion est soumise à de rudes épreuves à cause des querelles de leadership ou encore par rapport au choix des candidats pour ces élections.
D. Diama