Régionalisation au Mali : Les inquiétudes du RDS

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Pour faciliter cet exercice politique, le parti RDS a fait appel à des éminents chercheurs dans le domaine des élections au Mali. Il s’agit de Pathé Maïga et Allaye Diall, deux personnalités qui ont servi pendant longtemps au sein de l’administration territoriale.

Le président du RDS, Younouss Hamèye Dicko, a rappelé la signature de l’Accord d’Alger qui propulse notre pays dans un avenir où notre administration et notre développement seront basés sur la régionalisation, nouveau concept qui régira toute notre gouvernance à venir. Il a rappelé les acquis de la décentralisation qui sont, entre autres, la création de 761 collectivités territoriales dont 703 communes, 49  cercles, 8 régions et le district de Bamako.

“Force est de reconnaître que le Mali est resté coincé dans toute possibilité d’avancer à cause des dogmatiques suivistes qui n’osent pas décoller leur nez de leurs bréviaires de la Sorbonne pour regarder nos réalités et en trouver les solutions issues du génie malien”, a jugé M. Dicko.

Sur la régionalisation, il a laissé entendre que la solution du problème malien réside dans sa mise en œuvre franche et sincère. Cependant, pour la réussite de cette réforme, il a invité à l’organisation d’une conférence d’entente nationale pour instaurer la paix et la réconciliation nationale, puisque, selon lui, une enquête de la Fondation Friedrich Ebert, prouve que plus de 80 % des Maliens ignorent le contenu de l’Accord d’Alger, qui évoque la régionalisation.

Cette rencontre, selon M. Dicko, permettra de dissimuler la question d’Azawad, qui suscite beaucoup de débats au sein de l’opinion nationale et internationale. Il a invité à un véritable découpage rationnel administratif des régions avant de sauter le Rubicon, puisque, dira-t-il, la plupart de nos découpages ont été faits sur des bases politiques, lesquelles ont enfoncé davantage la situation sécuritaire et économique du pays.

L’un des soucis du président du RDS, c’est qu’à la lecture des deux concepts de régionalisation (l’un émis par les autorités maliennes et l’autre par l’Accord d’Alger) sont en porte-à-faux.  Il dira que dans le concept de l’Accord d’Alger, il n’apparaît nulle part la notion de gouverneur, puisqu’il priorise plutôt le président du conseil régional et pourtant dans le concept malien, le gouverneur restera le représentant de la tutelle, à son ancien rôle. Une situation qui pourrait toujours réveiller les vieux démons, de nouvelles guerres pour le développement des régions, comme se plaignent aujourd’hui les groupes rebelles.

Il a, aux termes de son discours, porté sa confiance et son soutien indéfectible au gouvernement pour l’organisation des élections régionales et communales. Cependant, il a suggéré la prudence et souhaité le retour de la majorité des réfugiés et de la sécurité avant les élections.

Ousmane Daou

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