Promotion le genre dans l’accès aux fonctions électives et nominatives : Dix raison pour convaincre

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Pour aplanir les divergences, la Commission de la promotion de la femme de l’Assemblée nationale, en collaboration avec le département en charge de cette question a organisé un atelier pour tenter requérir les points de vue des députés pour  trouver une entente autour de ce texte. Nous vous proposons ici l’intégralité des 10 raisons élaborées par le département pour vaincre l’opinion à adhérer à cette loi.

1- Le Projet de loi n’est pas anti constitutionnelle, il n’est pas anti démocratique. La loi n’est pas inégalitaire, elle n’est pas une mesure discriminatoire. Elle repose avant tout sur le principe constitutionnel de l’égalité totale entre les citoyens qui est affirmation de l’égal accès des tous les citoyens à tous les droits. Elle permet à la femme d’accéder aux opportunités de participation politique et publique.

Les pays suivants ont adopté une loi similaire et en totale harmonie avec leur constitution qui proclame l’égalité entre les citoyens.

Article de la constitution malienne, Article de la constitution burkinabé, Article de la constitution sénégalaise, Article de la constitution nigérienne, Article de la constitution mauritanienne Article de la constitution algérienne.

Le Mali est le seul pays de l’Afrique de l’Ouest à n’avoir pas légiféré dans la matière et est pour cette raison sujet d’interpellation dans toutes les rencontres internationales au niveau des exécutifs tout comme des Assemblées.

CEDEF: article 4: 1. L’adoption par les Etats parties de mesures temporaires spéciales visant à accélérer l’instauration d’une égalité de fait entre les hommes et les femmes n’est pas considérée comme un acte de discrimination … Ces mesures doivent être abrogées des que les objectifs en matière d’égalité de chances et de traitement ont été atteints.

Le projet de loi comme toutes les législations relatives au quota sont des mesures temporaires et provisoires.

2- La volonté d’améliorer le statut de la femme a conduit lEtat à adhérer, adopter et ratifier toutes les résolutions, recommandations, déclarations, conventions et dispositions sous régionales, régionales, et internationales relatives à la promotion et à la protection des femmes dans les domaines social, culturel, économique, juridique et politique. Ce sont entre autres : la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) (1983); la Déclaration sur la plate forme d’action de Dakar et le programme d’action de Beijing (1995) ; le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes (2005 2); la Déclaration Solennelle des Chefs d’Etats africains sur l’égalité entre les sexes (2004); la Déclaration du Millénaire sur la réduction de la pauvreté (souscription aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD); les Résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEP AD), etc.

Ce projet est une mise en œuvre minimale de l’ensemble de ces conventions internationales que l’Etat du Mali a ratifiées. Il permet de mettre en cohérence la volonté de l’Etat du Mali et les engagements internationaux devant la communauté internationale.

3- En la matière, la proportion minimale généralement considérée suffisante pour assurer une masse critique au parlement a été fixe à 30% par les critères utilisés par l’Union Interparlementaire.

4- Le projet de loi n’est pas contre la culture, les coutumes et les valeurs traditionnelles. Elle permet de rendre à la femme africaine la place liée à son apport au sein de la société. Dignité et place que lui reconnaissent toutes les coutumes et toutes les cultures maliennes.

5- Le projet de loi fait la promotion d’une démocratie plus inclusive, vœu de l’ensemble des maliens. La participation des femmes à la vie publique et politique constitue une garantie de I’ enracinement démocratique dans les sociétés.

6- Le projet de loi n’est pas sexué, il n’est pas contre les hommes, il s’adresse  à tous les genres, et il n’est pas contre les compétences et les qualifications. Les partis ont la possibilité de présenter les meilleures compétences féminines, elle ne vise pas à  promouvoir une démocratie au rabais.

L’argument de l’insuffisance des ressources humaines féminines est aujourd’hui définitivement résolu par les efforts de l’Etat en matière de formation et d’information des populations sur le statut de la femme.

Dans les pays qui se sont dotés de stratégies temporaires (quotas) visant à permettre aux femmes de participer à la vie publique dans des conditions d’égalité, une large gamme de mesures ont été prises, qui consistent notamment à recruter, aider financièrement et former les candidates à des élections, à soutenir les partis politiques.

7- Le projet de loi est une reconnaissance de l’immense contribution des femmes au développement social, économique et politique. Dans la famille et au sein de la communauté, la femme contribue aujourd’hui au développement.

8- Le projet de loi n’est ni la parité, ni l’égalité effective et complète, mais une initiative pour l’équité et la justice,

9- Le projet de loi n’est pas contre les partis politiques, Elle est une mesure incitative sur le plan de la mobilisation sociale des électeurs avec un impact certain et jamais démenti, sur le taux de participation et les résultats électoraux des partis politiques. L’expérience a en plus montré  l’apport de voix pour les partis politiques quand des femmes sont sur les listes.

10- Le projet de loi rend justice à l’immense participation et contribution des femmes; maliennes aux processus électoraux à la résolution de différentes crises qui ont secoué le pays et particulièrement celle qui vient de mettre notre pays au bord du gouffre.

 

Distinctions au bureau du Médiateur de la République

Deux collaborateurs de Baba Hakib Haïdara reçoivent leurs médailles de Chevalier de l’Ordre National

 

Deux collaborateurs du Médiateur de la République, Baba Hakib Haïdara, ont été élevés au rang  de Chevalier de l’Ordre national du Mali par le Président de la République, IBK. Il s’agit du Secrétaire général du bureau du Médiateur de la République, Mamadou Thiam et du Directeur des réclamations des services du Médiateur de la République, Adama Tiémoko Traoré.

Ils ont reçu leurs médailles des mains de Baba Hakib Haïdara, hier, au siège de l’autorité indépendante. C’était en présence du Grand Chancelier des Ordres nationaux du Mali, des parents et amis des récipiendaires.

Cette occasion a été mise à profit par le Médiateur pour prodiguer de sages conseils à la jeune génération: «soyez honnêtes avec vous-mêmes. Dites-vous que vous travaillez pour votre pays et non pour tel ou tel. Le travail bien fait finit toujours par être récompensé. Obéissez aux lois de la République». Selon l’orateur, cette distinction est une reconnaissance faite à l’endroit des récipiendaires par le Président de la République pour récompenser leurs mérites. C’est pourquoi, il s’est dit fier de compter parmi ses employés des gens qui ont mérité de la nation.

Auparavant, avec émotion, le porte-parole des récipiendaires, Mamadou Thiam, s’était adressé à l’assistance en termes: «c’est un moment d’intenses émotions dans la vie de tout un chacun. Je remercie le Médiateur et le personnel du bureau, sans lesquels, il n’y aurait pas eu ces distinctions». Avant d’appeler les jeunes à persévérer dans l’effort, l’assiduité au travail et à avoir l’amour de la perfection, l’amour du travail et l’humilité. «La moitié de l’effectif du bureau a, entre 40 et 51 ans,  c’est dire qu’il y a encore de belles années devant vous», a-t-il indiqué.

Youssouf Diallo 

 

Négociation inter-malien à Alger

Une triangulaire paralysante, Alger-Paris-Rabat émerge autour du conflit malien

 

Entre Neuilly où vit sa mère et Courchevel où il a séjourné ces derniers jours, le roi du Maroc Mohamed VI, en visite privée en France, savoure enfin le terme d’une longue crise. Son échange téléphonique avec François Hollande, la dernière semaine de janvier, a permis de rétablir le dialogue et la coopération.

À la suite des trois réunions entre la ministre de la justice française, Christiane Taubira, et son homologue marocain, Mustapha Ramid, le magistrat de liaison a repris son poste à l’ambassade du Maroc à Paris la semaine dernière. Et les services de renseignement ont enfin commencé à rétablir leur collaboration en matière de lutte contre le terrorisme.

À Paris, comme à Rabat, on a compté les jours. Il s’en est écoulé 354 depuis que sept policiers français ont fait irruption, le 20 février 2014, à la résidence de l’ambassadeur du Maroc, à Neuilly, pour y remettre une convocation du patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi, visé par une plainte pour complicité de torture. Ce jour-là, le patron des services marocains n’était pas présent. Après s’être entretenu avec ses homologues français, il était déjà en route pour Rabat.

« La coopération sécuritaire étant le noyau dur de notre relation, on ne peut pas accuser le chef des services de renseignement de torture et s’attendre à ce qu’il continue à vous livrer des informations », souligne un haut responsable marocain. Rabat a privilégié le partage de renseignements avec les Américains et les Espagnols. Privant ainsi le partenaire français des informations traitées sur leurs ressortissants installés ou de passage au Maroc, sur les près de 1,3 million de Marocains vivant en France.

« Nous avons des réseaux étendus en Irak et en Syrie ainsi qu’au Sahel et en Afrique de l’Ouest, et ces renseignements sont particulièrement utiles aux Français », souligne un proche des services marocains. Le transfert de prisonniers s’est aussi arrêté. « La coopération sécuritaire a souffert de manière anormale », déplore-t-on avec le recul des deux côtés.

Défiance entre services, d’Alger à Ouagadougou, en passant par Bamako

Une guerre des services a éclaté durant cette « brouille », lorsque, subitement, le nom de la « deuxième secrétaire à l’ambassade de France et chef d’antenne de la DGSE au Maroc » est révélé publiquement, en mai, sur le site d’information Le360.ma, réputé très proche du secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi. Celle que ses collègues surnommaient « la lionne » pour son ardeur à la tâche, est démasquée et quitte aussitôt le territoire marocain. Pour la seconde fois, après un fonctionnaire français sous couverture à Tanger quelques années plus tôt, un agent français est « détronché » par les Marocains. « C’est un fait rare et grave, ni plus ni moins qu’un acte de guerre », souligne un diplomate français. À l’ambassade de France à Rabat, les officiels français sont sous pression et font profil bas. D’autant que l’ambassade de Rabat est l’un des points stratégiques de la région en matière de renseignement et d’action tourné vers l’Afrique.

Cette hostilité des services marocains à l’égard de leurs anciens alliés, sur fond de tensions diplomatiques entre Paris et Rabat va se déplacer un peu plus au sud. À commencer par le nord du Mali où Paris va soutenir la médiation algérienne entre le gouvernement malien et les groupes armés, un processus dont Rabat est exclu. Les Marocains y voient là un traitement de faveur de Paris à l’égard de leur historique adversaire algérien. D’autant que les services marocains multiplient les notes sur les accointances présumées des socialistes français au pouvoir avec Alger. Un sentiment de trahison saisit Rabat, qui avait facilité dés janvier le survol de son territoire aux premiers Rafale français en route vers le Mali. Et des éléments des forces spéciales marocaines déployés sur place avaient aussi transmis des renseignements aux Français.

Le dialogue intermalien se poursuit à Alger jusqu’à ce jour, sans néanmoins parvenir à un accord. « Ces négociations ne parviendront à rien. Certains groupes touaregs sont en partie sous notre contrôle, et nous suivons tout ce qui se déroule à Alger », claironne un fonctionnaire marocain qui ne cache pas la volonté de faire achopper cette médiation. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ne participe pas à ces négociations. L’un de ses chefs, Bilal Ag Cherif, est d’ailleurs très proche de Rabat. Autour de la crise du nord du Mali, les vieux « frères ennemis » que sont l’Algérie et le Maroc ont trouvé un autre terrain de rivalités et un nouveau levier vis-à-vis de Paris. Une triangulaire paralysante Alger-Paris-Rabat émerge autour du conflit malien.

« Un geste en faveur de la France »

Si le Mali les a divisés, le Burkina-Faso semble avoir rapproché les services de renseignements marocains et français. Tous deux entretiennent des liens étroits avec le président burkinabé Blaise Compaoré. Lorsque le 31 octobre, les Français exfiltrent, en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré, chassé du pouvoir après deux jours de manifestation, les Marocains ne sont pas loin et observent cette révolution qu’ils pensent « accélérée par un soutien de Paris ».

Après Yamoussoukro, c’est à Rabat que Compaoré débarque, à l’improviste, à bord d’un jet de la République ivoirienne le 20 novembre. Il sera conduit à l’hôtel Hyatt. À la demande de la France, Rabat limite les visites au président déchu pour ne pas alimenter des soupçons d’un plan de retour au pouvoir. « Nous avons levé le pied sur un ami du Maroc depuis Hassan II. C’était un geste en faveur de la France », indique un proche des services marocains. La profondeur stratégique de cette brouille entre les services s’est étendue à leurs zones d’influence sur le continent.

À travers l’Espagne, Marocains et Français ont peu à peu repris un échange très limité de renseignements, comme l’a révélé El Mundo en janvier. En coulisses, les services marocains ont préparé cette reprise de la coopération sécuritaire avec leurs homologues français, symbolisée par cette visite du roi à l’Elysée. Mohammed VI et François Hollande ont souligné leur détermination à « lutter ensemble contre le terrorisme et à coopérer pleinement dans le domaine de la sécurité ».

Source le Monde Afrique

 

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