Les Neuf sages de la Cour Constitutionnelle ont livré tard dans la nuit du vendredi au samedi, le verdict sans appel du second tour des consultations législatives ayant consacré le renouvellement de l’Assemblée nationale, comptant pour la quatrième législature de l’ère démocratique au Mali. rn
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Ainsi, les tendances provisoirement dégagées par le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le 26 juillet dernier n’ont pas connu le grand séisme que les folles rumeurs avaient ventilées à travers la capitale. Néanmoins, l’on est en droit de dire que la Cour a laissé un arrière goût très amer du côté de Bamako-Coura, où les Rouge et blanc se sont vus enlever quatre députés, et du côté de N’golonina où le parti de la poignée de mains s’est vu égratigné avec la perte d’un siège. Quant au MPR et au CNID, ils engrangent chacun un siège additif, tandis que le RPM de Ibrahim Boubacar Keita, qui poursuit sa chute, n’ a plus que 11 députés.
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Attendu dans une grande impatience et dans une angoisse paralysante, le verdict sans appel des Neuf sages de la Cour Constitutionnelle est finalement tombé tard dans la nuit du vendredi au samedi, où beaucoup n’ont pas pu dormir, pour suivre l’intégralité de l’arrêt définitif d’une année électorale marathon que notre pays a entamée depuis le 29 avril dernier avec l’élection du président de la République. Un arrêt définitif aussi pour Salif Kanouté et ses compagnons, puisqu’il constitue le dernier de leur septennat non renouvelable qui expirera avant les échéances communales de 2009. Une année électorale marathon qui aura permis de bien juger la face cachée de notre jeune démocratie, qui demande aujourd’hui beaucoup de toilettages et de réajustements, eu égard aux maux comme le faible taux de participation de l’électorat ou l’achat des consciences.
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Ainsi, au sortir des deux manches des législatives, la configuration donne l’Adema comme première force politique du pays malgré l’intervention de la Cour Constitutionnelle, qui l’a plumée de quatre élus à Tombouctou (1), à Goudam (1) et à Koulikoro (2). Ce qui fait que l’ex-parti au pouvoir, au lieu de 55 députés à lui affectés par le ministère de l’Administration Territoriale, se retrouve au décompte final avec 51 élus. De quoi déclencher la colère dans la Ruche, qui commence à en avoir assez. Déjà en 2002, le parti des Abeilles avait essuyé de telles pertes, et même Dioncouda a été disqualifié en personne. Cette année encore, c’est encore lui qui est victime des annulations enregistrées à Tombouctou au profit de l’US-RDA, à Goudam au profit de l’Indépendant Billy Touré et à Koulikoro au profit du CNID-MPR.
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Quant à son poursuivant immédiat, l’URD, il s’en sort égratigné avec la perte d’un seul député dans la circonscription électorale de Goudam où il était en alliance avec le PASJ pour les deux siuèges à pouvoir. Ainsi au lieu de 36 initialement enregistrés, l’URD se retrouve finalement avec 35 députés. Mais à ce niveau, les choses sont loin d’être claires, car les trois députés indépendants de l’UDS de Sikasso, élus sur la liste URD, ont été aussi comptabilisés par la Cour au compte de cette formation politique. Or, à en croire son meneur, l’Honorable Ousseyni Amion Guindo dit Poulo, ces trois élus de l’UDS n’appartiennent pas à la formation de Younoussi Touré. Ce qui fait qu’au lieu de 35 élus, l’URD se retrouvera au finish 32 députés.
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De ce fait, la nouvelle configuration de l’AN donne 51 élus pour l’Adema ; 35 pour l’URD, en attendant la décision finale de l’UDS de Sikasso ; 11 pour le RPM qui voit sa déroute confirmée avec cette piètre prestation. De quoi faire ricaner, quand on sait que c’est le chef de ce parti qui prétendait avoir remporté la présidentielle du 29 avril dernier. Le CNID de Me Tall et le MPR de Choguel K. Maiga se renforcent avec respectivement huit députés au lieu de sept précédemment affectés et sept élus au lieu de six initialement affectés par le ministère de l’Administration.
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Les Indépendants font une percée remarquable avec une quinzaine de sièges, ce qui pourrait faciliter la création de la nouvelle formation politique, qui sortira des entrailles du Mouvement Citoyen dans les jours à venir. Des partis comme le MIRIA (2), le PSP (2), BARICA (2), l’US-RDA (1), le PCR (1) font leur rentrée au parlement, tan disque le SADI (4) et le PARENA (4) s’y maintiennent. D’ores et déjà, les tractations pour la constitution du bureau et le poste de son président vont bon train et la bataille s’annonce serrée entre les différentes forces en présence. Pour l’instant, chacun y va de ses commentaires en entendant le 03 Septembre, date de la convocation du parlement par le gouvernement.
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Abdoulaye Diakité
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