Moussa Mara de la Commune IV : Une épreuve pleine d’enseignements sur IBK

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De tous les duels épiques du 2ème tour des législatives, celui de la Commune IV attire singulièrement l’attention des observateurs de la scène politique malienne, au regard des dures épreuves et la passe que traverse un président du RPM doublé de sa casquette de président sortant de l’Assemblée nationale. Mais quel que soit l’issue de cet ultime combat héroïque, l’un de ses protagonistes, en l’occurrence Moussa Mara, aura déjà servi de phénomène démythificateur du personnage politique le plus ambigu au Mali, depuis une demie décennie.

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Il s’agit de Ibrahim Boubacar Keïta, dont le parti, le RPM, entame un plongeon abyssal que les chiffres illustrent mieux que tout autre qualificatif. D’un capital politique riche d’environ quarante-cinq parlementaires à la 3ème législature, le Rassemblement pourrait chuter jusqu’à la quinzaine après le 22 juillet, selon toutes les tendances et estimations fondées sur le 1er tour des législatives. Quoiqu’elle figure au nombre des rares circonscriptions où l’honneur est de justesse sauf, la Commune IV ne donne pas moins de soucis aux troupes d’IBK, pour avoir engrangé des résultats en deçà de leurs attentes.

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Et pour éviter le pire, IBK a choisi de ne cracher sur le moindre moyen, les grands aussi bien que les petits. Jadis emmuré derrière une tour d’ivoire – où il ordonnait au triomphe de le rejoindre -, la désillusion a finalement administré le plus brutal des réveils au vice-président de l’International Socialiste. Au lendemain déjà du scrutin du 1er juillet, il a en été amené, du moins momentanément, à lever les barrières artificielles l’ayant longtemps séparé du commun des mortels. Depuis un certain temps,

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Son Altesse de Sébénikoro épargne à ses pauvres semblables les tracasseries et croisades du chemin qui mène à sa personne. Il a choisi de lever les barrières de son domaine où tant de personnalités ont subi la déconvenue et préfère lui-même aller vers des visiteurs si souvent éconduits, des électeurs qui n’avaient jadis droit qu’à ses coups de sirène et aux exigences de son protocole. Tenez : IBK ne se limite pas seulement à multiplier les visites aux populations de la circonscription où il est candidat. Pour s’attirer leur estime, il lui arrive aussi de s’attribuer la paternité de telle ou telle réalisation en Commune IV, sans doute pour le disputer à un adversaire si prolifique en ouvrages d’utilité publique.

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Ce n’est pas tout. Pour mieux sauver ce qu’il reste des meubles, le N°1 et président et candidat du RPM n’a daigné renoncer à tendre une main fraternelle aux formations qu’il couvrait récemment encore d’opprobre pour avoir préféré le camp du chef de l’État sortant. «Zéro X Zéro = Zéro », « Pitié et chagrin », entre autres, ont été pendant toute la présidentielle ses qualificatifs préférés sur un long registre de propos sarcastiques qu’il réserve à ceux qui lui sont opposés. C’est d’ailleurs quelques unes des raisons pour lesquelles le Cnid et le Mpr se sont superbement singularisés par le refus d’accompagner la vague de formations politiques appelées à son secours en Commune IV.

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Qu’à cela ne tienne, IBK pourrait compter sur les promesses et la détermination de plusieurs grosses pointures pour l’extraire d’un bourbier électoral si éprouvant qu’il nécessite ainsi le ban et l’arrière–ban. Seulement question : comment le puissant candidat par deux fois à une dimension nationale – qui n’est battable qu’au prix de tripatouillages électoraux -, peut-il être inquiétés à une dimension communale par un petit poucet et indépendant de surcroît ? La réponse est que la contestation électorale est devenue le moyen le plus sûr de dissimuler l’inadéquation entre les prétentions et  lacunes politiques chez beaucoup d’acteurs.

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A  Keïta                          

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