Il y a de ces hommes politiques qui ne cessent d’étonner les Maliens, tant par leur “longévité parlementaire” que par leur prouesse ou leur habileté à se faire reconduire plusieurs fois à l’Assemblée Nationale. Est-ce dû à leurs qualités politiques ou à la confiance constante de leurs élections ? Leurs réélections successives répondent-elles à leur engagement ou leur implication dans le développement de leurs fiefs d’élection respectifs ?
Au nombre de ces députés toujours sortants et entrants, on peut citer, entre autres, les élus ADEMA de Gao, Assarid Ag Imbarkawane et URD de Niafunké, Baba Boré, qui ont tous deux réussi à récupérer leurs sièges pour la quatrième fois.
Dans la même veine, le député ADEMA de Bandiagara parait indétrônable, qui en est à son troisième mandat. Tout comme les élus URD de Djenné et de Yélimané, Habib Sofara et Mamadou Gassama Diaby, bien que ce dernier n’ait du sa troisième réélection qu’à sa transhumance de l’ADEMA à l’URD, selon certains électeurs.
Depuis l’avènement de la démocratie, certains hommes politiques se sont rendus “incontournables” au sein de leurs circonscriptions respectives, à tel point que leurs électeurs voient mal un autre élu les y remplacer.
Mais si certains d’entre-deux ont répondu aux attentes de leurs mandants, il n’en va pas de même pour d’autres qui sont pourtant réélus à chaque fois. Autant dire que le choix toujours porté sur ces derniers ne dépend pas forcément de leur engagement politique dans leurs localités d’élection.
Si certains de ces hommes ont posé des actes concrets allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations, d’autres ont tout simplement du leur multiples élections du fait qu’ils sont rodés aux rouages des urnes et de l’Hémicycle, avec tout ce que cela implique d’habileté, de ruse, et souvent de supercheries.
Parmi ces “dinosaures” politiques figurent ceux qu’on pourrait presque qualifier de “députés à vie”, puisque siégeant à l’Hémicycle depuis le régime de Moussa Traoré. Viennent ensuite ceux qui n’ont plus quitté l’Assemblée depuis l’instauration du multipartisme. Enfin, il y a ceux qui ont été élus en 2002 et réélus en 2007, sous les deux mandats d’ATT.
Mais incontestablement, le parti de l’abeille est celui qui aura le plus, été “la fourmilière” d’où sont sortis tous ces députés “indéracinables”. Puisque la majorité des partis existant sur l’échiquier politique actuel sont issus de l’ADEMA.
Ces hommes politiques, qui en sont à leurs 4e et 3e mandats, militent dans les deux partis vainqueurs de ce scrutin législatif, à savoir l’ADEMA et l’URD qui ont réussi un bien honorable score, avec, respectivement 51 et 34 députés.
Installés depuis le 10 août dernier, leurs députés ont peut-être le plus réussi à convaincre les électeurs, lors des campagnes, et à mieux expliquer leurs ambitions pour les populations.
Si -et seulement si- ces honorables députés réélus épousent réellement ces ambitions, ils auraient peut-être la chance d’être députés à vie. Dans tous les cas, leur intérêt réside dans leur aptitude à tisser de bonnes relations avec les électeurs au sein de leurs fiefs électoraux, mais surtout à mener à bien leur mission au sein de l’Hémicycle, et partager avec les Maliens leur savoir-faire, expériences et acquis.
Si cela n’est pas, c’est que leur durée à l’Hémicycle- que bien des maliens trouvent du reste exagérée- n’aurait servi que leurs propres intérêts, au lieu de ceux de leurs électeurs et des populations.
Mariétou KONATE
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