Dimanche dernier, en commune V du district de Bamako, les électeurs ne se sont pas déplacés pour voter, lors du premier tour du scrutin des élections législatives partielles. Dans les centres de vote, à Baco-Djicoroni, Torokorobougou, Kalabancoura, Daoudabougou, le taux de participation, dans la matinée était dérisoire. Les bureaux comptabilisaient une vingtaine de votants. Certains agents de bureaux de vote ont dénoncé l’improvisation dans l’organisation du scrutin. Plusieurs électeurs ont eu des difficultés pour retrouver leurs noms sur les listes électorales. Du coup, certains électeurs, lassés, sont retournés chez eux, sans voter. Rappelons que 14 candidats sont en lice pour occuper le siège vacant de feu Mme Oumou Kéita, du RPM. Parmi ces candidats, Mme Togola Marie Nana du RPM fait figure de favorite.
B.D.
Législative partielle en commune V: le RPM prend une baffe !
Les populations de la Commune V du district de Bamako étaient appelées à se rendre aux urnes. C’était dimanche dernier, pour élire un député afin de pourvoir le siège laissé vacant, suite au décès de l’honorable Oumou Simbo Keita, députée RPM. En dépit des moyens déployés par le RPM, la population a boycotté l’élection. Infligeant au passage une gifle au parti au pouvoir.
« Le taux de participation est très faible. Nous avons reçu 23 votants sur 500 inscrits », tel est le commentaire d’un délégué de la CENI au centre du Lycée Nièta à Kalaban-coura dans le bureau n°09, à quelques minutes de la fermeture des bureaux de vote. C’est à l’image de la quasi-totalité des bureaux de vote de tous les centres de vote.
Pour certains observateurs, le faible taux de participation est le résultat du fait que les élections partielles ne mobilisent habituellement pas du monde. Pour d’autres, les difficultés liées au changement de bureau de vote ont découragé certains électeurs. Encore que pour avoir des difficultés pour retrouver son bureau de vote, il faut, d’abord, s’intéresser à l’élection. Ce qui était loin d’être le cas, donc, les vraies raisons de ce boycott sont ailleurs.
Entre août 2013 et mai 2015, il s’est passé 20 mois, le temps que prenne fin l’illusion de certains électeurs au lendemain de la brillante élection du président IBK à la tête du pays. Un engouement réel avait alors poussé certains indécis à se rendre aux urnes. Certes, les élections présidentielles sont différentes des élections législatives partielles, mais le principe reste le même. Un candidat, représentant le plus souvent un parti politique, sollicite les voix de ses concitoyens, dans le cadre de ce parti. C’est dire que moins de 2 ans après l’accession du parti Rassemblement Pour le Mali au pouvoir, l’engouement qui animait ses militants a disparu. On ne le dira jamais assez, en élisant le président IBK, les Maliens s’attendaient à voir certaines pratiques révolues. Mais la politique du déjà vu s’est installée et elle agace. La volonté de changement qui animait s’estompe. Pire, les vieilles habitudes ayant la vie dure, les mauvaises pratiques fusent. La corruption, le taux de chômage, le népotisme dans les recrutements, la vie chère, bref, tous les maux que les populations voulaient voir disparaitre sont là. Bien présents.
La candidate du RPM a de fortes chances de remporter cette élection partielle si les tendances se confirment. Là, n’est pas le problème. Mais en ne se rendant pas aux urnes, les populations veulent que le parti au pouvoir prenne le pouls de la déception sociale.
Mamadou TOGOLA
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