La démocratie, dit-on, place l’origine du pouvoir politique dans la volonté collective des citoyens. Elle repose sur le respect de la liberté et l’égalité des citoyens. Que faut-il penser de la démocratie pour l’Afrique ? Est-ce le système politique idéal ou le moins mauvais des régimes ? Est-ce un bond en avant sur la voie du progrès ou un retour au tribalisme le plus rétrograde ? La démocratie ne signifie pas pluralisme des partis et des candidatures lors d’une élection.
Il n’y a pas de démocratie sans justice indépendante, intègre et respectée ainsi que tous ses auxiliaires. Cela est le fondement, mais il n’y a pas non plus de démocratie au sens large du terme lorsqu’il y a trop de prisonniers politiques, au sens obscur et incertain ou lorsque la liberté de circuler et ou les téléphones sont sur écoute ou bien encore quand l’éducation et la santé ne sont pas dispensées à un niveau décent. Toutes ces pratiques sont bafouées dans un seul et unique concept ‘’consensus’’.
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Au nom du consensus, on assassine notre démocratie, qui est aujourd’hui un modèle sur un continent déchiré par des querelles post électorales. Sabotage délibéré du multipartisme par certains responsables politiques et acteurs de l’avènement de la 3è République. Conséquence : l’éclatement de la classe politique. L’ADEMA, le parti qui a dirigé le Mali pendant dix ans, est vidé de tous ses ténors : Ibrahima B. Keïta, Mamadou Lamine Traoré, Soumaïla Cissé, Soumeylou Boubèye Maïga. Face à un candidat indépendant ATT en 2002 et 2007, le grand parti ADEMA n est pas parvenu à enterrer la hache de guerre pour barrer le chemin de Koulouba à un indépendant de surcroît militaire de carrière.
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Le général bénéficie de l’absence presque des partis politiques sur la scène. Ainsi ATT en roue libre vise un second mandat parce que la situation reste encore confuse et favorable. Sur quel parti le peuple peut-il compter en 2012 ?
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Certes, il y a quelques partis qui restent incontournables sur l’échiquier national, mais peuvent-ils relever le défi lorsqu’il s’agit de la présidentielle ? Ce n’est pas évident. Car c’est face à ces mêmes formations politiques que l’indépendant ATT a ‘’arraché’’ la victoire. Et c’est avec leur complicité que l’unanimisme parlementaire et le consensus ont vu le jour, deux termes puisés du tréfonds du parti unique.
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L’échec de l’Alliance CNID-MPR-RPM
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En 91 à la faveur d’un sursaut ultime, le peuple fit tomber le général Moussa Traoré et son parti, l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM). Pendant que le peuple saluait l’arrivée de l’ADEMA au pouvoir (qui signifiait rupture avec le passé), grâce à une transition réussie, un jeune cadre parcourait le pays avec le drapeau de l’UDPM. Il s’agit de Choguel K. Maïga. Contre toute attente, il revendiqua l’héritage haineux de l’UDPM. Aussitôt un bras de fer est engagé entre le jeune héritier et les élus du peuple, incarnés par l’ADEMA au pouvoir. Pour le peuple qui souffrait encore de douleurs de la révolution, Choguel qui réclamait à chaud le retour de l’UDPM n’était autre qu’un provocateur, voire un ennemi. L’ADEMA au nom du peuple s’opposa à cette fameuse ambition de Choguel. Mais au nom de la démocratie qui permet les libertés individuelles et collectives, l’héritier de l’UDPM a pu légaliser son parti MPR-UDPM (Unité pour la Défense de la Patrie Malienne) qui s’appellera par la suite le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR). Pourtant l’ADEMA, qui est l’un des centres nerveux de la Révolution de 91, n’avait pas apprécié dans le fond cette démarche de Choguel à savoir la renaissance de l’ex-UDPM sous la nouvelle appellation du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR).
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Ainsi, à la lecture de ce contexte historique, l’on était en droit de se demander quelle était la vraie face de l’Alliance Espoir 2002, composée du RPM-CNID-MPR ?
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Au plan idéologique
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Le MPR c’est très clair, l’UDPM. Ce parti qui réclame l’héritage de l’ex parti unique combattu par le Mouvement Démocratique est le plus grand bénéficiaire encore une fois des divergences des acteurs du 26 Mars. Dans tous les cas, le tigre est à l’affût.
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A la limite, une alliance ADEMA- CNID-RPM est compréhensible et serait même envisageable avec un destin commun dû au même contexte historique. L’on serait satisfait un jour de retrouver les acteurs du 26 mars dans un même bloc.
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Instaurer la démocratie
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Au Mali, le mot démocratie est vidé de son contenu par le régime ATT.
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Absence d’opposition véritable, mort programmée des partis politiques, le consensus en lieu et place de la démocratie. Le vrai faux procès de l’ancien président Moussa Traoré, le 4 juin 1992 fut un cadeau empoisonné d’Amadou Toumani Touré à Alpha Oumar Konaré. C’est pourquoi le premier président démocratiquement élu en 1992 après deux mandats à la magistrature suprême libère Moussa Traoré et sa femme. Et ATT le réhabilite aussitôt. Plus tard, ce serait la grande reconnaissance accordée par ‘’décret présidentiel’’ à certains militaires et leur famille : Kissima Doukara, Tiècoro Bagayogo, Nouhoum Diawara, Adolphe Diakité…Le pouvoir en place aurait même contraint les femmes de certains militaires de la ‘’bande des trois’’ à rejoindre la mouvance présidentielle contre espèces sonnantes et trébuchantes avec en main l’ouverture de Cyber Café ou de structures commerciales ou GIE de nettoyage.
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Le cas Mara : le jeune Moussa Mara (homonyme de l’ancien président Moussa Traoré), candidat indépendant à la députation en commune IV, est à prendre au sérieux par les hommes politiques. Après l’ascension des frères d’armes du général ATT est celle de leur progéniture. Le fils de Tiècoro Bagayogo était sur la liste indépendante JER en commune III Moussa Bagayogo. L’une des filles du Général Amadou Baba Diarra est chargée de mission à la présidence de la République. Les Maliens ont encore en mémoire les frasques de Joseph Mara membre du Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) fut le chef de la Cellule du Bureau de l’enrichissement illicite à Dar es Salam. Grâce à cette structure, Mara se serait enrichi et la suite on la connaît. Ne dit-on pas tel père tel fils ? Voter pour un candidat indépendant dans le district de Bamako c’est signer l’acte de décès de la démocratie.
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Pourquoi tant de haine contre IBK ?
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Qu’a fait le fils de Konimbadjan Traoré pour que tout le monde se dresse contre lui seul ?
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Pourtant, il a sauvé le pouvoir Alpha et permis l’élection de ATT en 2002 en demandant à ses militants de voter au second tour pour ce dernier. Cette consigne de vote a permis aux tisserands de ne pas mettre à feu et à sang après le hold up électoral de 2002. C’est grâce aussi à lui q’un des acteurs du Mouvement démocratique en la personne de Me Mountaga Tall a pu se faire élire dans son fief natal. Enfin pour paraphraser Dioncounda Traoré beaucoup de gens vivent grâce à l’ADEMA- IBK.
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Une retraite politique de IBK, du Pr. Ali Nouhoum Diallo et Soumeylou Boubèye Maiga de la scène politique peut ouvrir la porte à d’autres aventures.
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Safounè Kouma
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