Législatives 2007 : Les grosses plaintes sur lesquelles la Cour doit statuer

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Les législatives du 1er juillet ont fait beaucoup de mécontents. Les uns parce qu”ils sont éliminés dès le premier tour. Les autres parce qu”ils estiment que leurs adversaires ont fraudé et procédé à l”achat des consciences. C”est pourquoi, des dizaines de requêtes ont été introduites par des candidats malheureux ou leurs mandataires auprès de la Cour constitutionnelle.

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Parmi les gosses plaintes qui ont fait couler beaucoup de salive, figurent en bonne place celles qui émanent de Gao, Téninkou, Yélimané et la commune I du District de Bamako.

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ans la cité des Askias, le duo RPM – URD conduit par Arbancano Boubèye Maïga conteste les résultats proclamés par le Général – ministre, Kafougouna Koné qui donne l”ADEMA vainqueur du scrutin avec 53, 34% contre 38, 60% pour le parti des Tisserands et celui de l”Union. Le PCR – MPR se contente de 8,06%. Les  perdants à l”issue de ce scrutin ne l”entendent pas de cette oreille et ont saisi la Cour constitutionnelle.

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Ils soutiennent que les rouges et blancs sont déclarés vainqueurs sur la base de "fausses procurations, signées à blanc, d”achat de conscience, de fraudes massives et d”un parti pris flagrant de l”Administration ". Les mêmes accusations ont été retournées par la partie adverse dont la tête d”affiche n”est autre que Assarid Ag Imbarcawane. Elle a également saisi les juges constitutionnels.

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A Téninkou, c”est encore la liste du parti de l”abeille, dirigée par la secrétaire générale du Mouvement Citoyen, Mme Askofaré Oulématou Tamboura qui est mise en cause.  Elle est, au regard des résultats provisoires complets, en tête du scrutin avec 45,99%, loin devant son challenger PSP – URD qui recueille 37,05% et 16,96% pour l”UDD – RPM. Cette avance spectaculaire de l”ancienne ministre de la communication, considérée par ses adversaires dans un premier temps comme out,  a surpris les électeurs de la localité. Avant qu”ils ne se rendent compte  du " bourrage des urnes en sa faveur dans la commune de Dioura et le tripatouillage des résultats dans l”arrondissement de Toguerecoumbé par le sous – préfet de la localité, Monsieur Diallo ". Un constat d”huissier à été établi, semble t-il, dans ce sens.

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Les listes concurrentes ont donc saisi la Cour constitutionnelle afin d”annuler les voix obtenues par la liste ADEMA dans les circonscriptions électorales concernées. A Yélimané, Mamadou Hawa Gassama Diaby, tête d”affiche de l”URD qui arrache officiellement 46,50% des suffrages exprimés, devant la liste ADEMA – USRDA avec 38,34%, crie également au voleur. Il n”est pas satisfait de son résultat annoncé. Son vrai score est selon lui – même 65% et celui – ci estime-t-il, a été réduit à travers la falsification des résultats entrepris par le sous – préfet de Kirimé, Drissa Coulibaly. Un constat d”huissier corrobore cette accusation.

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En commune I du District de Bamako, l”épouse de Mariko, Korotoumou Théra qui pilote la liste SADI n”est  pas satisfaite des résultats rendus publics par Kafougouna Koné. En effet, dans cette circonscription SADI vient en troisième position avec 14,50% des votants, talonnant le RPM qui obtient 15,75% et le duo ADEMA – CNID en tête avec 17,75%. Mme Mariko qui a fourni un effort considérable estime que des fraudes multiples ont émaillé le scrutin dans plusieurs quartiers de la commune I. Aussi, SADI a t- elle introduit des requêtes afin d”annuler les résultats de certains bureaux de vote. Si ses plaintes trouvent un écho favorable auprès de la Cour constitutionnelle, elle pourrait être repêchée pour le second tour. Mais pour l”instant, on n”en est pas là.

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Il revient donc aux neuf sages conformément à l”article 163 de la loi électorale de "procéder au recensement général des votes, d”examiner et trancher définitivement les réclamations et statuer souverainement sur la régularité de l”élection des membres de l”Assemblée nationale. Dans le cas où elle constate l”existence d”irrégularités il lui appartient d”apprécier si, eu égard à la nature et à la gravité de ces irrégularités, il y a lieu de maintenir lesdits résultats, soit de prononcer leur annulation totale ou partielle. " L”article 166 stipule que : "En cas d”annulation des opérations électorales, il est procédé à de nouvelles élections dans un délai de trois mois". Vivement donc l”arrêt de la Cour constitutionnelle, attendu avec empressement ce vendredi 13 juillet. Il s”impose à tout le monde. Même si certains pourraient encore murmurer.

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Chahana TAKIOU

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