Législatives 2007 : La Battaille de KATI

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Entre les trois grands partis, les indépendants, et des formations de moyenne envergure présentant de personnalités bien connues, la compétition s”annonce ouverte pour les 7 sièges à pourvoir.

La campagne pour les législatives de juillet prochain a atteint sa vitesse de croisière à Kati.

Ce cercle est l”un des plus importants de la région de Koulikoro au plan économique, social et politique. Avec ses 7 sièges à pouvoir, c”est l”une des circonscriptions les plus importantes. Depuis quelques jours, la ville de Kati est animée le jour, par des rencontres, meetings et caravanes. La nuit, on assiste à des conciliabules discrets.
Devant les sièges des partis politiques ou les QG de campagne des candidats indépendants, des jeunes "travailleurs saisonniers des élections" distribuent badges, casquettes, tee-shirts et affiches.

Les communes de Dio et de Kalanbacoro vivent actuellement une grande effervescence. Les rues et les sièges des partis politiques sont pris d”assaut par des foules nombreuses et bigarrées. On peut apercevoir des banderoles affichant les slogans comme "J”aime ADEMA", "RPM, la force tranquille" ou encore "Votez URD".

TOUS LES PARTIS EN ALLIANCE:

Les Katois ont pris toute la mesure de l”importance du scrutin à venir. Dans les causeries on évalue les chances des candidats. Les indépendants sont nombreux cette année. Certains observateurs estiment que la multiplication des candidatures indépendantes pourrait créer la confusion et désorienter l”électorat moyen. Plusieurs états-majors craignent le scénario d”un vote sanction pour protester contre le choix des candidats.

Au total 15 listes, dont 5 indépendantes, sont en lice pour occuper les 7 fauteuils de députés du cercle de Kati à l”Assemblée nationale. À Kati les observateurs constatent qu”aucun parti n”est allé seul à la bataille électorale. Le permanent du staff de campagne du RPM, Pierre Kong est conscient "qu”aucune formation politique ne peut gagner seule les législatives à Kati". Comme en 2002, le RPM a constitué une liste commune avec le CNID. En cas de victoire, "le parti du tisserand" aura 5 députés contre 2 pour le CNID.

Parmi les 4 candidats du RPM, Djibril Dicko, Oumou Traoré, Chaka B. Bagayoko et Modibo Camara sont des élus sortants. La seule nouvelle candidature est celle de Monzon Kéïta. Les candidats du CNID sont Ibrahim Vieux N”Diaye (élu sortant) et Daouda Traoré. Le RPM et son allié disent avoir voulu jouer la carte de l”expérience. Au siège du RPM, on croît qu”avec le CNID la victoire est possible.

La stratégie de campagne du RPM est basée d”abord sur la sensibilisation, sur le rôle du député à travers les quartiers de Kati et les autres communes du cercle.

L”ADEMA avec 4 candidats est en alliance avec l”URD qui a présenté 3 candidats. Le "parti de l”abeille", explique Adama Sidibé secrétaire administratif de la section de Kati, "accepte toujours le partage".

Mais le choix définitif des candidats tant au niveau de l”ADEMA et de l”URD a engendré des défections au sein des deux partis. Les candidats de l”ADEMA dont l”ancien ministre de l”Équipement et des Transports, Lanceni Balla Kéïta se présentent pour la première fois aux législatives. L”URD présente aussi de nouvelles figures.

DES PERSONNALITES BIEN CONNUES :

Les deux partis ont partagé les 37 communes du cercle entre les différents candidats pour faire passer les messages de campagnes. En même temps, ils privilégient la stratégie du porte-à-porte. Les candidats s”appuient également directement sur les relations personnelles. La campagne est coordonnée par une structure dénommée "plate-forme". Elle gère les déplacements des candidats. La direction de campagne est composée de 12 personnes.

Le candidat de l”ADEMA, Mamadou Sériba Sidibé affirme qu”il a été choisi en fonction des statuts et règlement intérieur du parti au terme des conférences des sous-sections et section. Ce conseiller communal est président de la Coopérative des planteurs et maraîchers de Kati et président de la caisse d”épargne et de crédit "Kondo Jigima". Il est aussi le représentant exclusif des semences de pomme de terre de France à Kati. Le candidat dit beaucoup compter sur les planteurs-maraîchers.

L”Alliance CDS-Parena-UDD n”entend pas faire de la figuration. Ses candidats ambitionnent de "faire la politique autrement à Kati" en assignant au législateur malien un autre rôle autre que de se contenter de voter les lois.
L”une des listes qui font le plus peur est l”alliance MPR-BDIA-PCR. En effet, cette liste est composée de personnalités bien connues même sur le plan national, mais novices en politique : Mamadou Sanogo, le PDG de l”Assurance Sabounyouma, promoteur de l”hôtel Dafina et président de la Fédération malienne de Boxe, Souleymane Makamba Doumbia, Kassoum Coulibaly dit Yambox, vice-président du COB et PGD de Capitole Transit, et surtout le musicien-compositeur Salif Kéïta qui porte les couleurs du PCR.

Ils assurent tous que la motivation de leurs candidatures est le besoin d”apporter de profondes reformes en faveur des opérateurs économiques et du monde des artistes. Les opérateurs économiques sont victimes des lourdeurs administratives et les artistes maliens ne vivent pas de leur art, affirme Oumar Sanogo permanent au siège de campagne.
Battant campagne sous le slogan "Ensemble pour le développement du cercle de Kati", les candidats MPR-BDIA-PCR croient en leur chance. Ils font leur, le vieil adage qui dit "aide-toi, le ciel t”aidera".

LES MÉCONTENTS DES PARTIS.

Les indépendants de la liste ADM (Association pour le développement du Mali) sont en fait les mécontents de différents partis politiques. Ils croyaient en leur bonne étoile, mais les partis ont écarté leurs candidatures par la suite. Siriman Coulibaly et Mme M”Boula Damba militants respectifs de l”ADEMA et de l”URD sont de ceux-là. Siriman Coulibaly, maire de la Commune de Diago, n”a pas pu passer le cap des préliminaires lors du processus de désignation des candidats au niveau de l”ADEMA. L”enseignante M”Boula Damba, par contre, s”est sentie trahie par son parti l”URD qui l”aurait fait espérer pour une candidature, après les communales de 2004. Mme M”Boula Damba, présidente de la section de son parti à Kati et membre fondateur du parti, affirme qu”elle a été pourtant la première à verser son quota de représentation.

Selon la candidate, elle figurait en pôle position parmi les 3 candidats que devait présenter le parti. Mais toujours selon la candidate, son nom ne sera évoqué que par ses plus fidèles compagnons lors des conférence de section. La mort dans l”âme, elle accepta les choses ainsi. Aujourd”hui, elle affirme avoir compris que son parti ne voulait plus d”une candidature féminine. "J”ai décidé de ne pas baisser les bras. Je prouverai que je draine derrière moi une foule d”électeurs composée de femmes et de jeunes", promet Mme M”Boula Damba qui multiplie les rencontres à la Maison du combattants de Kati. Parmi les indépendants il y a aussi Toumani Diarra et Oumar Coulibaly des dissidents du RPM et du PCR.

La stratégie de campagne de la liste ADM se fonde sur la mise en place de clubs de soutien et de structures de mobilisation dans toutes les communes du cercle de Kati avec une forte implication des candidats eux-mêmes. Le candidat Siriman Coulibaly assure que l”objectif de l”ADM n”est pas un vote sanction comme le pensent leurs adversaires. Les candidats présents sur la liste assurent disposer d”atouts à mettre en valeur. Le candidat Siriman Coulibaly peut au moins compter sur électorat dans la Commune de Diago dont il est le maire.

S. BADIAGA

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