L’un des enjeux et non le moindre des élections législatives en commune IV du District, est sans nul doute, la réélection ou non du Président sortant de l’Assemblée Nationale, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce n’est un secret pour personne : ses adversaires très nombreux sur la scène politique et dans cette circonscription électorale ont juré de lui barrer le chemin. Son échec équivaudrait à sa mort politique et à celle de son parti. Mais peut-on imaginer la démocratie malienne sans le RPM et son leader charismatique ?rn
Eut égard à la deuxième place obtenue par le candidat Ibrahim Boubacar Keïta à la faveur de l’élection présidentielle avec un peu moins de 20% des suffrages et un score plus qu’honorable en Commune IV précisément, l’on est en droit de penser que le match est joué d’avance. Mais, on le sait, une élection n’est jamais gagnée d’avance. Le candidat Ibrahim Boubacar Keïta doit faire face à de redoutables adversaires. Ici, trente quatre (34) candidats repartis sur dix sept (17) listes sont en compétition pour deux (2) sièges à pourvoir. Douze partis, dont les ténors de l’ADP sont présents, tous voulant en découdre avec le candidat Ibrahim Boubacar Keïta pour diverses raisons. Il s’agit en l’occurrence du MPR avec Oumar Kanouté comme tête de liste lequel entretient un contentieux historique avec le candidat RPM.
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D’autres prétendants, farouchement hostiles, se sont constitués indépendants. Il s’agit en l’occurrence de la candidate Fanta Traoré plus connue sous le nom de Nya Dansira et de Hamman Touré dit « Serpent » candidats de la liste Indépendante Benkan. Ces deux postulants étaient pourtant des ennemis jurés dans un passé récent. Le second fut l’allié inconditionnel de Ibrim pour combattre la première avant de se constituer à son tour adversaire du même homme et de signer un pacte avec celle qu’il n’avait cessé de combattre. Les voilà unis pour le ;meilleur et le pire et prenant pour cible la même personne. Une histoire compliquée !
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Tous les candidats en lice dans cette circonscription mûrissent certes l’espoir de siéger à l’Hémicycle, mais l’autre mission consiste aussi à contenir, voire à briser l’élan de Ibrim. La raison est toute simple : l’élection présidentielle de 2012 se prépare maintenant. Une fois réélu président de l’Assemblée Nationale, Ibrahim Boubacar Keïta aurait parcouru la moitié du chemin lui permettant de succéder à ATT. Cela, ces adversaires politiques ne le supportent pas. C’est de bonne guerre. Parviendront-ils cependant à compromettre son projet ? Là est toute la question !
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En admettant qu’ils y parviennent, cela équivaudrait à ne pas en douter, à la mort politique de IBK et de son parti. Toute chose qui ne manquera pas d’affecter la démocratie dans notre pays. Car, le RPM, sans s’être jamais réclamé de l’opposition, a cependant fait sien le combat de cette composante politique et fut, par conséquent l’un des principaux animateurs de la scène politique nationale. Il aurait permis, souvent avec des méthodes très discutables, à instaurer un véritable débat démocratique. En sa qualité de président du Parlement, Ibrim a également contribué à rehausser l’image de cette institution.
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Pour rappel : la deuxième législature de la 3ème République a été caractérisée par une assemblée presque monocolore suite au boycott d’une partie de la classe politique nationale avec pour corollaire, une quasi absence de débat contradictoire au niveau de l’Institution. Mais avec la 3ème législature, ce fut une autre paire de manches. Le président de la République lui même, dut le reconnaître : « nos projets de loi ne passent pas à l’Assemblée Nationale comme une lettre à la poste ». Au cours de cette législature en effet, il eut beaucoup plus d’interpellations des membres du gouvernement, d’amendements, de réserves et de débats démocratiques.
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Au delà du contrôle de l’action gouvernementale, les membres de l’Assemblée Nationale, certainement pour la première fois, sortirent de leur tour d’ivoire et prirent part aux débats de société et aux questions d’actualité : crise du sport malien, justice et justiciables, l’interconnexion entre les sociétés de téléphonie mobile, entre autres. La personnalité d’IBK doit avoir joué un rôle prépondérant dans cette nouvelle orientation.
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Son éventuel échec lors des législatives de Juillet prochain et la mort politique (la sienne et celle du RPM) qui s’en suivra, seront-ils de nature à compromettre ces démocratiques ? La réponse à cette interrogation décidera de la conduite à tenir à l’endroit de l’homme : l’abattre ou l’accompagner.
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B.S. Diarra
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