Législatives 2007 : Comment le CNID est tombé à Kolondiéba

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Les 147 députés de la future l’Assemblée nationale prendront fonction le 03 septembre prochain, à la faveur de la session extraordinaire convoquée par le Président de la République , Amadou Toumani Touré. Mais cette rentrée se fera sans les deux députés sortants du CNID de Kolondiéba, qui étaient candidats, lors des législatives.
Ces deux anciens élus du parti du “Soleil Levant” viennent de subir la sanction des électeurs de Kolondiéba. Une sanction due à leurs propres fautes. Ces députés perdants auraient brillé dans l’amateurisme et l’excès de zèle, dans cette circonscription électorale qui était tant convoitée.

En effet, c’est dans cette localité que le Secrétaire général du parti SADI, le Dr Oumar Mariko, est parvenu à se faire élire, mais non sans peine. En plus de Mariko, un enfant du terroir, d’autres ressortissants de Kolondiésba, et non des moindres, y étaient alignés aux starting-blocks pour “Bagadadji”.

Ainsi, il y avait des candidats du PCR, un des derniers nés de la classe politique, réputé être “un jeune loup aux dents longues”. Tous ces candidats étaient partis pour gagner, et ceux du CNID étaient donnés favoris. Tout portait donc à croire qu’ils auraient pu gagner, s’ils n’avaient pas pêché par excès de confiance

Le fiasco d’un “Takokélén”

On se rappelle que le Dr Oumar Mariko était candidat à la présidentielle de 2007. Certes, il a été battu par ATT, dans cette compétition. Mais il était néanmoins parvenu à se classer derrière le gagnant, devançant ainsi les autres candidats à la présidentielle.

C’est d’ailleurs fort de cet acquis qu’Oumar Mariko a décidé de se lancer dans la course pour “Bagadadji”. La présence de Mariko compliquait donc la tâche des députés sortants du CNID, tout comme celle des autres candidats néophytes. Mais ce désavantage a été superbement ignorés par les “poulains” de Me Tall.

En effet, tout juste après le 1er tour du scrutin, à l’issue duquel les listes SADI et CNID ont pu sortir la tête hors de l’eau, une délégation de l’ADP s’était transportée sur les lieux, pour rallier à leur cause les autres candidats des partis membres de l’alliance. Dans leur ligne de mire, se trouvait les candidats du PCR, qui avaient déjà donné leurs voix au Dr Oumar Mariko. Et pour cause : à deux reprises, le PCR avait voulu approcher le CNID, en vain.

Les candidats de Me Tall arguaient, à qui voudrait l’entendre, qu’ils passeraient dès le premier tour. Ce qui a fini par provoquer l’exaspération des électeurs. Comment des élus, qui n’ont jamais pu représenter valablement les populations à l’Assemblée Nationale, pouvaient-ils tenir de tels propos?, s’interrogeaient les électeurs?

Ainsi ,toutes les personnes ressources pouvant apporter leur soutien au CNID avaient refusé de le faire. A Kolondiéba, le CNID se serait rendu coupable de bien”d’interdits“. Si bien que les électeurs l’attendaient de pied ferme pour infliger, à ses candidats, cette sanction électorale.

Un maire CNID qui ,du reste, aurait dû son poste à un haut cadre de Kolondiéba, n’aurait eu d’autre façon de le remercier… qu’en arrêtant ses parents pour non paiement d’impôts. L’affaire avait fait couler beaucoup de salive, à l’époque. Aussi, les responsables du CNID avaient été sollicités pour intervenir, mais ils n’auraient pas réagi pour désamorcer la tension. L’affaire n’a donc été dénouée qu’auprès des juges, avec, à la clé, des désagréments pour le maire indélicat.

La délégation de l’ADP, qui ignorait peut-être cet incident, serait finalement retournée bredouille, après de vaines tentatives pour influencer les électeurs. Cette délégation qui était conduite par le président du RDP, (après le refus des candidats du PCR de soutenir le CNID) aurait fait passer un message sur les ondes, affirmant que le PCR appelait ses militants à voter pour le parti du “Soleil Levant”.

Aussitôt, ce communique fit l’objet d’un démenti formel d’un candidat du PCR, quelques instants après. Et le secrétaire général du PCR de Kolondiéba, préalablement soupçonné comme signataire de ce faux communiqué de l’ADP, est venu donner le coup de grâce au CNID, en appelant les populations à voter… pour le Dr Oumar Mariko.

Les raisons d’un choix

Le PCR a appelé à voter pour Mariko pour des raisons très simples. Premièrement, les populations de Kolondiéba, aussi diversifiées qu’elles soient, s’accordent à dire que les deux députés sortants du CNID n’ont rien fait pour Kolondiéba. Non seulement ils n’ont jamais été inspirés pour défendre, à l’Assemblée, les préoccupations des populations, mais ils se seraient aussi rendus coupables de mépris envers elles.

D’où le choix des faiseurs de rois – les électeurs de la localité – à opter pour des candidats plus sincères et mieux aptes à défendre Kolondiéba. Ainsi, les candidats sur lesquels le CNID misait sont tombés dès le premier tour, faute de moyens. Ces candidats ne reçurent aucune aide de ceux-là mêmes qui étaient les mieux indiqués pour les appuyer, tant sur le plan financier que logistique.

Ces candidats n’étant plus dans la course, ceux du CNID n’étant plus dans les coeurs des populations de Kolondiéba, il ne restait plus que le Dr Oumar Mariko. Et c’est finalement pour lui qu’on opta. Oumar Mariko, on le sait, n’est pas quelqu’un qui est prêt “à avaler sa langue “, disent de lui quelques électeurs. Un candidat idéal donc, pour les électeurs de Kolondiéba qui s’accordent bien avec la personnalité de Oumar Mariko, qui fut finalement choisi avec son colistier, comme “portes-drapeaux” de la localité. Au grand dam des candidats du CNID, qui en tireront peut-être des leçons.

Adama S DIALLO

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