La manne financière dans les Législatives 2007 : Des mandats achetés, en définitive

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Le combat des législatives 2007, beaucoup plus que les versions précédentes, semble assujetti aux bonnes dispositions financières. Et rarement une partie électorale aura exigé de ses protagonistes une débauche de prodigalité.rn

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La direction des formations les plus nanties en ressentent particulièrement le poids, à cause notamment de la prise en charge de certains frais électoraux de leur liste dans les circonscriptions concernées : confectionner des affiches, des t-shirts et autres gadgets à l’effigie du parti et de son porte-drapeau est en effet entrée dans la tradition de plusieurs formations de la place. Et à défaut de le garantir en nature, l’apport du directoire à la conquête du mandat est assuré en espèce, même si le gros de l’effort de guerre revient aux candidats.

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A peine se relèvent-ils des conférences d’investiture onéreuses à diverses instances du parti que leurs épreuves financières recommencent avec les formalités de dépôt de candidature jusqu’aux urnes. La contribution du budget collectif n’étant manifestement qu’un appoint, le moins ambitieux des prétendants à un mandat parlementaire passe impérativement par certaines sollicitations et caprices de l’électorat : que ce soit pour des gadgets, des dons où libéralités d’utilité, des manifestations récréatives et frais y afférents, etc.

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Et que dire aussi des dépenses en terme de logistique, celles relatives à la confection de pièces d’identité des électeurs, de leur déplacement vers les lieux du vote, de l’entretien des délégués, etc. ? S’y ajoute également le coût des spécimens dont une centaine d’exemplaires seulement est assurée par l’administration et que les candidats sont tenus de multiplier par milliers, à un coût compris entre 500 et 1000 F CFA par copie en couleur.

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Ce n’est pas tout. Selon les enjeux et la nature de l’adversité entre prétendant, il arrive aussi que les électeurs bénéficient allègrement de leur rivalité matérielle. Par exemple, dans une circonscription électorale dont il convient de taire le nom, deux candidats se livrent à une compétition comparable à une partie d’enchère depuis le début de la campagne. Si l’un d’entre eux exhibe sa fortune en subventionnant les pagnes à 50%, l’autre choisit systématiquement de les livrer gratis aux populations de la localité.

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En définitive, la conquête pour un mandat de député devient un investissement ni plus ni plus, à la consommation duquel les populations s’en donnent à cœur sans daigner s’interroger sur la portée. En préférant ainsi des mandats achetés aux mandats impératifs, on verse dans le comble du paradoxal à s’offusquer que les parlementaires se fassent rembourser par l’octroi d’indemnités et de traitement fussent-ils exorbitants.                                       

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 A. Keïta       

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