Le RPM, à travers son icône Ibrahim Boubacar Keïta est aujourd’hui menacé jusque dans son existence. Nul n’ignore en effet que ce parti ne vaut que par son père fondateur et spirituel. Son éventuelle défaite à la faveur du 2ème tour des législatives risque donc fort de compromettre l’existence de cette formation, une entité qui aurait pourtant contribuer en sa manière à l’encrage démocratique dans notre pays. Alors faut-il ou non voler au secours de ce monument face à ce qu’il convient désormais qualifier de déferlante : Moussa Mara ?
IBK et les siens ont commis la maladresse politique de croire que le score obtenu lors de la présidentielle assurait une nette victoire dès le 1er tour. Les élections se suivent mais ne se ressemblent guère. Et puis, il y a ce jeune candidat, la révélation politique du moment. Lui, a eu une approche totalement différente de Ibrahim Boubacar Keïta contrairement auquel, il s’est voulu très proche des populations. On raconte qu’il prend part à toutes les cérémonies (baptême, mariage, décès…) de ses concitoyens de la circonscription. Il s’est beaucoup investi dans le domaine social et dans les activités de développement de sa Commune. IBK lui, préfère s’enfermer dans sa tour d’ivoire. Ses concitoyens ne l’aperçoivent qu’escorter avec motards et sirènes. Il n’a pas de «grin» dans le quartier Sébénicoro à fortiori dans la commune.
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C’est tout simplement impensable pour qui connaît la symbolique de ces «grins» dans notre société. Ils traduisent l’appartenance et l’intégration d’un individu dans un groupe social. Même élus, l’ancien et l’actuel Président de la République n’ont jamais arrêté de fréquenter leurs «grins» respectifs. Idem pour l’actuel Premier Ministre et bien d’autres hauts responsables du pays. C’est donc un péché originel pour un Malien bon teint bon sang de n’être pas affilié à un groupe social déterminé. Toute chose qui atteste de l’isolement de la personne. En somme, IBK a été toujours seul malgré le beau monde qui l’entoure.
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A l’Adéma, on lui reprochait les mêmes maladresses. Ses militants et sympathisants ont fini par se lasser parce que le trouvant trop distant et inaccessible. Premier Ministre pendant presque cinq années, le phénomène a perduré. Certains parmi ses conseillers devaient patienter pendant de longs mois pour obtenir un entretien avec lui. Ce défaut le poursuit encore aujourd’hui jusqu’à l’Assemblée Nationale et serait même à l’origine de sa cinglante défaite face à ATT lors de la présidentielle. Les choses n’ont visiblement pas changé eut égard au ballottage qui lui est imposé par le jeune candidat lequel force l’admiration de ses concitoyens. Il n’a pas un certain mérite, mais un mérite certain. Aux âmes bien nées, dit-on, la valeur n’attend point le nombre des ans.
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Mais voilà : à quoi ressemblerait la scène politique nationale sans le leader charismatique que représente Ibrim ? La dernière élection présidentielle a nettement montré les limites des autres présumés leaders de l’opposition. Les 21 jours de campagne ont en effet conduit les Maliens à s’interroger sur la véritable personnalité des animateurs de la classe politique et surtout des leaders présumés de l’opposition. C’est seul IBK, dans une certaine mesure qui faisait plus ou moins l’unanimité dans ce compartiment de la vie politique de notre pays comme l’atteste d’ailleurs les résultats. Et le voilà lui même menacé.
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Survivra -t-il politiquement de son échec ? Le doute est autorisé. Et l’on est en droit de se demander qui sera le chef de cette opposition new look dont a parlé ATT dans son discours d’investiture ? Quel type d’opposition animera éventuellement Ibrahim Boubacar Keïta s’il n’était pas réélu? Une opposition dans la rue à l’image du COPPO ou sera-t-il contraint à l’exil après cinq années passées à la tête du Parlement malien?
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Voici autant de d’interrogations auxquelles il ne serait pas vain de trouver des réponses appropriés. S’il est vrai qu’une démocratie se mesure à l’aune de l’opposition politique, il importe certainement de sauvegarder les figures censées dignement représenter cette entité. Naturellement, IBK, comme nul autre, n’est indispensable. Le cimetière est rempli de héros et d’indispensables dit-on. En tout état de cause, il revient aux électeurs de la commune IV de décider.
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B.S. Diarra
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