“Fini le temps Dramé?” ; interrogions-nous dans un article intitule “le Parena et les législatives à Nioro du Sahel et à Kita : Tiébilé Dramé et Me Amidou Diabaté candidats” dans notre livraison n°2507 du mercredi 16 mai 2007, en réaction à l’annonce de la candidature de l’enfant du Nioro du Sahel. Nous évoquions, dans cet article, les motivations profondes de la candidature du président du Parena en attente de jugement sur la gestion des fonds du Somme Afrique-France dont il assurait la présidence du comité d’organisation.
Pour rappel, Tiébilé Dramé a été inculpé par le dernier rapport de la CASCA (Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration) qui, pour de nombreuses zones d’ombre, a préféré transmettre le dossier le concernant à la justice. Non content de ce fait, Tiébilé Dramé, le “nègre” des textes constitutifs de l’ADP, l’Alliance qui a soutenu ATT à la présidentielle du 29 avril dernier et qui promet de lui conforter d’une majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, a rompu avec le camp présidentiel dont il fut l’un des brillants défenseurs.
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Ce qui a surpris plus d’uns, c’est la spontanéité par laquelle le bélier en chef a tourné casaque le dos à ATT pour se retrouver dans l’engrenage du FDR après s’être investi candidat du Parena à l’élection présidentielle d’avril dernier. On ne comprenait pas pourquoi celui qui promettait d’assurer la victoire au président de la République sortant et qui a tant investi dans ce sens, a pu se faire une ambition présidentielle du jour au lendemain pour un rien du tout.
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En effet, le fait qu’un responsable soit entendu par les structures de contrôle par rapport à la gestion des fonds qui étaient sous sa responsabilité ne relève d’aucune ambiguïté. A moins qu’on en se reproche quelque chose. Et la panique créée au Parena suite à cette affaire à renforcer les susceptibilités au point que seule la justice peut tirer les choses au clair. Même à ce niveau, celui qui est clean n’a pas à s’en faire.
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Malheureusement, il a suffi de cela pour que Tiébilé Dramé et son parti crient au complot commandité par la présidence et la primature pour mettre en mal l’image et la dignité de Dramé. L’honneur de ce dernier aura même été jeté au chien si l’on en croit Me Amidou Diabaté, secrétaire général du Parena. Comme pour se venger, Tiébilé Dramé et son parti pactisent avec le diable et ont promis, dans une semblant poussée exponentielle trouvée au sein du FDR, de mettre fin au régime ATT en la faveur des joutes présidentielles.
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Cette bataille électorale fut saisie par le bélier et les frontistes pour faire la surenchère au point de tomber dans le dénigrement, la diffamation, la désinformation, la désintoxication et la délation, dirigés contre le président de la République. Tiébilé Dramé priait d’ailleurs ce dernier de ne pas se présenter pour “sauver le héro du 26 mars 1991”. Comme si un héro s’effaçait à jamais.
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Faisant fi de cette mise en garde de son ancien compagnon, ATT se présentera, et mieux encore, il parviendra à écrire l’inédit dans les annales politiques maliennes en passant dès le premier tour avec plus de 70% des suffrages exprimés. Dos au mur, Tiébilé et ses compagnons d’infortune capitulent après avoir épuisé toutes les voies de recours légales. Se sentant exposé de nouveau à des poursuites judiciaires, le président du Parena voudrait sauver la face en se présentant aux législatives prochaines avec l’ambition de vouloir se cacher derrière l’immunité parlementaire. Et une fois à l’Assemblée nationale, l’homme pouvait négocier son sort en basculant par exemple du côté de la majorité présidentielle si l’ADP venait à atteindre son objectif.
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Les observateurs disaient pour cela qu’il a fallait que l’enfant du Nioro du Sahel parvienne à se faire réélire d’abord. Natif de la zone, Tiébilé Dramé n’avait qu’à prier et à égrener son chapelet pour répondre présent à l’Assemblée nationale lors de la rentrée parlementaire d’octobre prochain. Autant dire alors que ses prières n’ont pas été exaucées, car, il signe sa défaite bien avant le début de la compétition. Que reste encore à Tiébilé Dramé?
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Peu de choix en fait. Soit il négocie son retour dans le camp présidentiel, et là, il dira adieu au Parena qui ne serait plus disposé à revenir sur ses pas. Et même là, que retiendront les Maliens de Tiébilé lui-même? Un travailleur? Une marionnette politique? Un homme politique pervers? Soit il continue sa lutte au sein du FDR comme il vient d’ailleurs de le faire savoir tout en criant à des coups bas contre sa personne. Dans cette dernière option, moins d’un mile sépare le bélier en chef de la prison si la justice venait à ouvrir son dossier et que sa culpabilité était établie.
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Dans tous les cas, l’étau se resserre autour de lui, et l’issue de cette étreinte reste énigmatique. Autant pour le Parena de commencer à préparer la succession de Tiébilé Dramé qui n’est plus de ceux qui gagnent. Dans le cas d’espèce, ce ne sont pas les successeurs qui manquent avec le discret secrétaire général, Me Amidou Diabaté, et le jeune fougueux Moussa Balla Diakité. Triste fin de règne pour un leader politique dont le parcours n’est jalonné que des erreurs politiques du fait de sa propre tripitude.
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Adama S. DIALLO
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