Entre nous : Le 25 octobre … ?

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Le collège électoral est convoqué pour le dimanche 25 octobre 2015 sur toute l’étendue du territoire national à l’effet de procéder à l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako.

La campagne électorale à l’occasion de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako est ouverte le vendredi 09 octobre 2015 à zéro heure. Elle est close le vendredi 23 octobre 2015 à minuit. »

Le compte à rebours a donc commencé pour l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du district de Bamako avec cette décision de convocation du collège électoral pour le 25 octobre prochain. Cette date sera-t-elle respectée ? That’s the question. Dans les états-majors des partis politiques, il  règne un certain scepticisme. De gros enjeux entourent la tenue de ces élections de proximité qui sont présentées comme un pan important de la résolution de la crise.

L’Accord pour la paix et la réconciliation, signé le 15 mai et le 20 juin par le gouvernement de la République du Mali, l’équipe de médiation, les mouvements de la Plateforme et ceux de la Cma, accorde une place de choix à la tenue de ce scrutin. C’est pourquoi, il faut s’attendre à ce que la question soit à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord qui peine à démarrer ses activités à cause de profondes divergences sur sa composition.

Si le gouvernement est vraiment décidé à aller à ces élections dont la tenue ne peut pas être garantie à l’heure actuelle sur toute l’étendue du territoire national, il devrait alors renoncer à coupler les communales aux régionales. Il est possible, si les autorités veulent, d’organiser les élections dans les communes où les conditions sont réunies. Par contre, il sera illogique d’organiser les régionales dans certaines zones et différer pour d’autres.

Un tel scénario pourrait buter à un problème de financement dans la mesure où les partenaires refusent de mettre la main à la poche. Plus grave,  l’organisation des échéances électorales, le même jour sur toute l’étendue du territoire national n’est pas gagnée d’office. Les conditions de sécurité dans certaines communes du nord demeurant inquiétantes.

L’embuscade meurtrière tendue, le 1er août, dans le secteur de Nampala ainsi que l’attaque du poste de sécurité de la garde nationale à Gourma Rharous, le 3 août dernier, occasionnant un bilan lourd de 11 morts et un blessé annoncent les couleurs. De nombreux leaders des groupes armés hésitent encore à s’aventurer sur le terrain et préfèrent vivre dans les camps de réfugiés. Comme d’ailleurs des compatriotes dont le retour au bercail avait été annoncé récemment comme un préalable à la tenue de toute élection. Il y a des forts risques qu’une partie des populations soit exclue de ces élections, si elles sont tenues à la date indiquée à la même période sur l’ensemble du territoire national.

Depuis les malheureux événements du 21 mai 2014, la région de Kidal échappe totalement au contrôle du gouvernement de Bamako et est administrée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). En deux mois, il sera difficile que l’administration et les forces armées et de sécurité reprennent leurs quartiers dans la région de Kidal pour se consacrer à l’organisation d’un scrutin dont l’issue est déterminante pour engager le pays sur la voie de la normalité. Il est aussi évident qu’il ne sera pas possible d’organiser le scrutin dans certaines localités des régions de Gao, Tombouctou, Mopti et Ségou pour des raisons d’insécurité.

Chiaka Doumbia             

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