Elections régionales et communales : Les Maires du Mali forcent la main du gouvernement pour le report

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Le gouvernement du Mali, en toute conscience et responsabilité a décidé d’organiser les élections communales et régionales sur l’ensemble du territoire malien à la date du 25 octobre prochain. De cette annonce à maintenant, que d’eau a  coulé sous le pont. Pour bien des observateurs, l’ambivalence  de la passion et de la raison n’a jamais été aussi prononcé que durant cette période où les paramètres électoraux meuvent au gré des enjeux sécuritaires. Il n’échappe à personne que la recrudescence du grand banditisme dans le nord du pays  et les percées djihadistes dans le sud du pays ont instauré un véritable climat d’insécurité sur l’ensemble du pays. C’est toute l’inquiétude des maires du Mali, appelés en conclave les 4 et 5 septembre derniers pour cogiter sur  la faisabilité des élections. Pas donc étonnant que dans leurs résolutions remises à la fin des travaux, en main propre au Ministère de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, y figure en premier lieu, le report desdites élections et le maintien à leurs postes des maires en exercice. Une doléance portée par les représentants  des maires de tous les cercles du Mali qui a sa portance et son importance,  car symptomatique de la dynamique locale  dans laquelle  baigne ces contrées profondes du pays. Toute  convenante préoccupation que le Ministre Maïga a fait sienne , en la forme,  en acceptant de recevoir le document final mais  qui,  dans  le fond, devrait connaître à posteriori un traitement régalien qui prendrait en compte l’avis motivé des partis politiques, des partenaires techniques et financiers du Mali et de la société civile. C’est donc tous ensemble, selon le Ministre qu’une décision aussi sensible sera examinée afin de  parvenir à des élections crédibles et apaisées. Mais pour l’ heure, le processus suit son cour et aucun indice de report n’est en vue d’autant que les imprimés afférents à ces  dites élections ont été acheminés dans toutes les  circonscriptions,  à un moment où se pose le problème de percepteurs pour l’émission de reçus aux candidats. L’administration malienne étant absente dans certaines  parties du territoire, du fait de l’insécurité ambiante, ajouté à cela le fort contingent de refugiés se trouvant dans les pays limitrophes voulant, à leur corps défendant, participer à ces élections de proximité et les maliens trouvent  là,  matière à s’emmêler les pinceaux. Charge donc au gouvernement de les démêler à travers un mécanisme tirant sa pertinence  aigüe dans l’aspiration légitime du peuple malien.

Amadou SANGHO

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