Les élections législatives de juillet ont été un véritable 2è tour de l’élection présidentielle d’avril dernier, écourté par la victoire « précoce » du président Amadou Toumani Touré. C’est l’avis de nombre de ses adversaires à ce scrutin, qui ont encore sollicité le suffrage des Maliens.
En effet, les élections législatives ont réellement attesté la perte de vitesse des ces leaders politiques comme Ibrahim Boubacar Keïta, Oumar Mariko et Mamadou dit Blaise Sangaré. Les résultats de leurs différentes formations politiques au soir du 22 juillet dernier auront des répercussions négatives sur leur avenir politique. Si, pour certains, comme IBK, les choses connaissent un léger mieux, pour d’autres elles ont déjà tourné au vinaigre. Ainsi, le Secrétaire général du parti SADI, Oumar Mariko est finalement parvenu à se faire élire, mais son parti est en nette régression par rapport à la législature qui s’achève. S’agissant de Mamadou dit Blaise Sangaré, il a tenté sans succès de se battre pour garder l’un de ses derniers bastions électoraux et de préserver sa réputation de prophète chez lui. L’ancien directeur de la Caisse des retraites, toujours en liberté provisoire et en attente de son procès pour détournement de fonds publics, a été désavoué dans son Banimonotié natal.
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En effet, depuis quelques années, sa dominance y a fortement pris un coup, comme en témoignent les résultats de son parti lors des précédents scrutins. Lors de la communale de 2004, la CDS a affiché des résultats plus que mitigés et s’est même fait devancer par l’Adema pasj à Bougouni. Cette perte de vitesse s’est confirmée avec la dernière présidentielle. Celui qui se fait fièrement appeler « Mogotigui » pour sa popularité dans sa région natale, a été laminé par le candidat Amadou Toumani Touré avec des écarts frisant l’humiliation. Loin de reconnaître les signes avant-coureurs d’une fin de règne, pour lui, comme pour tous ceux du défunt Front pour la Démocratie et la République, sa déroute est la conséquence d’une fraude planifiée.
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Pourtant Souleymane Koné du Mouvement Citoyen, avait régulièrement indiqué : « Bougouni n’appartient plus à personne. Les résultats des élections de cette année le démontreront ». Les résultats de la présidentielle lui ont donné raison. Pis, le verdict des législatives a été des plus sévères pour la CDS et pour Mogotigui. Le parti de Mamadou dit Blaise Sangaré a eu la malchance d’avoir en face des candidats redoutables qui ont la légitimité de revendiquer une participation au développement local. L’alliance Adema, Barica-Mpr conduite par l’ancien ministre de la Culture André Traoré et Gaucher, puisque c’est de ceux-là qu’il s’agit, a enlevé les sièges mis en jeu au 2eme tour des législatives du 22 juillet dernier. Cette alliance n’est ni plus ni moins que le regroupement des 1ère, 3è et 4è forces politiques dans le Banimotié. Artisan de l’éclairage de la Commune de Kéléya, André Traoré a su démontrer avec habileté qu’il est imbattable dans le nord du cercle de Bougouni. Alors que Gaucher a pris ses galons dans la ville même de la capitale de Banimotié.
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Un duel pour enlever les quatre sièges de Bougouni a opposé le groupement Barica-Adema-Mpr (Mamadou Sinayoko, Siraba Diarra, André Traoré, Soungalo Togola) à la liste CDS. La confrontation a tourné à l’avantage de la coalition qui a obtenu sur l’ensemble des communes du cercle 34770 voix (52,61%) contre31319 voix (47,39%) pour la CDS. 66089 suffrages ont été valablement exprimés dans le Banimonotié. Sur les 189257 inscrits, 69354 ont voté. Les bulletins nuls sont estimés à 3265 avec un taux de participation à 36,65%.
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La liste de Blaise Sangaré risquait même de disparaître de l’arène depuis le 1er tour car d’autres prétendants sérieux étaient dans la course comme ceux de la liste RPM, URD et PDR qui compte dans ses rangs l’ancien directeur général des douanes, Seydou Diawara très populaire après avoir réalisé un dispensaire, un centre social et un second cycle dans le village de Madina Kouroulamina. Lui et ses colistiers ont infligé une belle leçon d’humilité au patron de la CDS, reconnu pour son arrogance, qui a choisi de faire cavalier seul malgré les sollicitations de ses partenaires du FDR.
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Somme toute, pour ces élections législatives, la grande déception est venue de la CDS de Blaise Sangaré. De 6 députés lors de la dernière législature, le parti de Mogotigui est sorti bredouille.
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Par ailleurs, Soumeïlou Boubèye Maïga a été lui aussi l’un des plus grands perdants de l’année électorale 2007. Après son refus de s’associer à la décision majoritaire de l’Adema de soutenir la candidature du président élu Amadou Toumani Touré, Soumeïlou Boubèye s’était porté, sans succès, candidat à la présidentielle de 2007. Avec cette décision, il a non seulement perdu sa place au sein du parti de l’Abeille, mais il n’a pas été en mesure de se porter candidat aux législatives dernières. La non-représentation de Convergence 2007 à la future Assemblée nationale n’est elle pas un handicap de taille pour son épanouissement ? En tout cas, les choses se compliquent sérieusement pour Soumeïlou Boubèye Maïga.
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Abdoul Karim Maïga
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